ANCHIALOS-SINDOS. - Double « table » - 1994
Anchialos Makedonias, Inglis
Les résultats des fouilles menées en 1991 sur la double trapéza d'Anchialos sont publiés par M. Tivérios dans l'ΑΕΜΘ 5 (1991), p. 235-246. On a poursuivi le sondage stratigraphique jusqu'à 7 m de profondeur, juste au-dessous d'un pavement délimité par deux murs en briques crues formant un angle, où l'on signale deux trous de poteau avec revêtement en terre cuite. La céramique permet de dater cette construction de la fin du XIe s. av. J.-C, autour de 1000. Les remblais ont livré des traces d'une activité artisanale hypèthre, dont le canal d'évacuation des déchets d'un atelier de métallurgie du bronze et une petite quantité de cuivre. La période d'activité de ces ateliers semble avoir duré du Xe s. à 800 environ av. J.-C. Au Sud du sondage, deux foyers de forme ovale (fig. 50), du Géométrique Moyen, contenaient des fragments de deux chenêts en terre cuite, ainsi que la partie inférieure d'un pithos in situ, dans lequel étaient conservés des grains de céréales et de raisin.
Quatre sondages ouverts à 80 m au Nord-Est du précédent ont été fouillés sur environ 2 m de profondeur. Le niveau le plus ancien date du VIIe s. av. J.-C. ; il comprend deux tronçons de murs de briques crues fondés sur une couche d'argile jaune ; quelques tessons y datent de l'Âge du Fer. Sur les vestiges de ces murs, a été construit au VIe s. av. J.-C. un enclos ou un banc reposant sur un sol de terre, auquel étaient associés un lit de pithoi fragmentaires et quelques tessons d'amphores chiotes. De la fin du VIe-Ve s. av. J.-C, enfin, date une grande réserve à pithoi, appartenant à un vaste bâtiment.
Une prospection menée sur le site a fourni, entré autre matériel céramique, des tessons d'une céramique du VIIIe s. av. J.-C, probablement produite dans un atelier d'Anchialos : les vases de grandes dimensions, pithamphores ou lékanès, étaient ornés d'un décor géométrique peint en violet sur un vernis gris argent. On signale par ailleurs une autre catégorie céramique, représentée par des coupes à paroi fine, sans pied et avec une base plate, qui se distingue par la couleur rouge de son décor ; elle perpétue au VIe s. av. J.-C. une tradition visiblement plus ancienne.
La destruction violente du site autour de 700 av. J.-C, que l'on expliquait par un séisme (cf. BCH 117 [1993], Chron., p. 849), pourrait être liée à l'arrivée des peuples des Hédoniens ou des Macédoniens dans la région ; d'autres sites semblent en effet attester que les Macédoniens avaient franchi l'Axios avant le règne d'Alexandre Ier. La destruction de l'habitat d'Anchialos correspondrait alors à celle de l'antique Amydôn, elle aussi située à proximité du fleuve.
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