ATHÈNES. – Agora - 1997
Âge du Fer - Fer ancien/Submycénien - Géométrique
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Agora antique, Athenian Agora
Travaux du Service archéologique. — Des travaux de restauration et d'anastylose ont été entrepris, en 1997, au monument des Héros éponymes et sur la fondation du Portique médian.
Ανθέμιον 5 (1999) p. 10 ; ΕΥΠΠΟ 1 (1997), p. 63 ; presse du 14.5.98.
Fouilles de l'École américaine. — Les campagnes de 1996 et 1997, dirigées par J. McK. Camp II, ont porté sur deux secteurs : le secteur Sud-Ouest, où l'on a exploré les niveaux sous-jacents au Portique médian, et le secteur Nord-Ouest, où l'on a poursuivi la fouille à l'intérieur et aux abords du bâtiment commercial classique qui jouxte la Stoa Poikilè.
1) Secteur Sud-Ouest. — À quelques mètres à l'Est de la borne trouvée en 1967 près du Portique médian (v. BCH 92 [1968] Chron., p. 732), la fouille des niveaux profonds a principalement mis au jour :
— une conduite en terre cuite du IIIe s. av. J.-C., dont certains détails (épaisseur des tuyaux, joints en plomb) montrent qu'elle était destinée à amener de l'eau sous pression — provenant apparemment du trop-plein de la klepsydre, remaniée à cette époque — , ce qui en fait l'une des plus anciennes conduites de ce type dans tout le monde grec ;
— un puits de 9,25 m de profondeur qui fut mis hors service, comme une quinzaine d'autres, aux alentours de 700 av. J.-C., après avoir été très peu, voire pas du tout, utilisé ;
— sur le sol vierge, un niveau d'occupation dont la céramique (fig. 1-2) descend jusqu'au milieu du VIe s. av. J.-C., époque à laquelle un nivellement pourrait correspondre à l'aménagement de la place publique ;
— une amphore fragmentaire de l'extrême fin du VIIIe s. av. J.-C. provenant sans doute d'une tombe perturbée ;
— un puits peu profond dont le remplissage date de la 2e moitié du VIIIe s. av. J.-C.
2) Secteur Nord-Ouest. — Les plus anciens vestiges d'occupation ont été découverts sous les fondations du temple augustéen d'Aphrodite : il s'agit, d'une part, de deux tombes submycéniennes, dont l'une contenait deux petites cruches (fig. 3) et deux bijoux en bronze ; d'autre part, d'un puits daté par le matériel du Géométrique Moyen.
À l'Est du bâtiment commercial classique, la fouille d'un niveau antérieur à celui-ci a révélé un dépôt de plus de cent vingt tessons d'ostracisme qui portent les noms de Thémistocle et de Xanthippe (ce dernier, fils de Néoklès et père de Périclès, fut ostracise en 485/4 av. J.-C.). Non loin de là, de la céramique à vernis noir des environs de 480 av. J.-C. était associée à une fosse peu profonde et à un sol de cour ou de rue.
À l'intérieur du bâtiment, la fouille a permis de distinguer plusieurs sols en terre battue, dont certains datent de la haute époque hellénistique. Sur l'un d'eux, on a trouvé un relief en terre cuite obtenu à partir d'un vase en métal décoré en relief (fig. 4). Associés à un sol sous-jacent, plusieurs « bûchers » (fig. 5), témoins d'un rite dont les sources écrites ne disent mot, ont livré des vases dont les plus anciens remontent au tout début du IVe s. av. J.-C.
Plus au Nord, on a poursuivi la fouille de l'atelier de coroplathe, recueillant de nouveaux fragments de figurines et de moules de la fin du Ier s. ap. J.-C. dont l'un porte le nom du fabricant : Markos. Au-dessus, on a relevé des traces d'occupation plus récentes : murs et céramique du IVe-Ve s. ap. J.-C, fosse contenant du matériel domestique de la 2e moitié du IVe s. ap. J.-C., débris liés à l'invasion slave du VIe s.
La prochaine campagne prévoit l'extension de la fouille vers le Nord, après la démolition d'une maison moderne qui occupait une parcelle de 250 m2 récemment acquise.
Un rapport synthétique sur les campagnes de 1989 à 1993 est publié par T. Leslie Shear, Jr. dans Hesperia 66 (1997), p. 495-548.
M. B. Walbank publie ibid., p. 235-243, six fragments inscrits trouvés en 1937, contenant des indications topographiques et des listes de noms (cf. Bull. 1998, 157).
Dans Hesperia 67 (1998), p. 65-80, le même auteur publie des fragments inédits de documents publics et financiers découverts entre 1931 et 1967. G. R. Bugh, ibid., p. 81-90, édite deux inscriptions découvertes en 1981 et 1982, qui montrent l'importance de la cavalerie dans la vie publique athénienne.
Dans la série des fouilles de l'Agora, signalons aussi la parution, en 1997, de trois nouveaux volumes : le vol. XVI, Inscriptions: The Decrees, par A. G. Woodhead, qui réunit 350 textes trouvés par les fouilleurs américains entre 1931 et 1967 (cf. Bull. 1998, 145) ; le vol. XXIX, Hellenistic Pottery: Athenian an Imported Wheelmade Table Ware and Related Material, par S. I. Rotroff, et le vol. XXX, Attic Red-Figured and White-Ground Pottery par M. B. Moore.
avec la contribution de
Béatrice Detournay
Anna Philippa-Touchais
Yannis Varalis
BCH 122.2 (1998), p. 715-717
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran