DION - 1991
Dion, Ag. Dimitrios, Malathria
D. Pandermalis publie, ΑΕΜΘ 5 (1991), p. 137-144, un bref rapport concernant les fouilles menées en 1991 dans les deux zones suivantes :
1) Dans le secteur des sanctuaires, on a mis au jour, au Nord et au Sud du théâtre romain, les fondations d'édifices hellénistiques, dont un grand bâtiment du IIIe s. av. J.-C. Au cours du nettoyage du passage charonien du théâtre hellénistique, on a trouvé une canne de plomb longue de 0,75 m, portant un timbre à l'effigie d'Héraklés (?). À l'Est du sanctuaire d'Asklépios, un mur de 3-3,60 m de large a été dégagé sur une longueur de 120 m ; au Sud, il forme une tour et change de direction : sans doute s'agit-il du péribole des sanctuaires. Dans la partie Nord de ce mur était remployée une tête d'Asklépios. Dans la basilique cimétériale, on a continué de dégager des murs et des fragments architecturaux effondrés à la suite de secousses séismiques. On a par ailleurs poursuivi le dégagement de l'angle Sud-Ouest de l'enceinte, où la stratigraphie des remblais devient plus claire.
2) Dans la ville antique, plusieurs secteurs ont été étudiés : on a pu vérifier, au lieu-dit Paliouria, que l'occupation du site remonte au IVe s. av. J.-C. ; le monument aux Boucliers a été nettoyé afin de préciser la stratigraphie ; on a poursuivi le dégagement des bâtiments publics de la zone de l'agora ; dans la rue centrale, on signale la découverte de sols de maisons privées du IIe-IIIe s. ap. J.-C.
Des sondages effectués dans la partie orientale des thermes de la Villa de Dionysos ont mis au jour une pièce avec abside dallée de marbre, sans doute un frigidarium. Près d'une niche, murée dans un second état, gisait le torse (0,13 m de haut) d'une statue d'Héraklés du type Farnèse, datant de la fin du IVe s. av. J.-C. Deux autres salles abritaient une mosaïque et un hypocauste. Dans l'aile Sud des thermes, on a dégagé quatre salles, dont l'une à abside.
3) On trouve d'autre part, ΑΕΜΘ 5 (1991), p. 145-156, un compte rendu de S. Pinghiatoglou concernant les fouilles du sanctuaire de Démèter, qui se sont concentrées en 1991 à l'Ouest du péribole romain. À la suite des sondages ouverts en 1977, 1978 et 1985 dans les deux temples classiques, on a vérifié que le sanctuaire s'étendait vers l'Ouest à l'époque classique (milieu Ve s. - milieu IVe s. av. J.-C). La protomè féminine (fig. 38) provient d'une couche du secteur du temple Nord qui a livré un abondant matériel du IVe s. av. J.-C. (monnaies d'Alexandre III et d'Amyntas III, céramique à vernis noir, alabastre en verre jaune et blanc, bague en bronze avec représentation d'une chèvre sauvage devant un Hermès, deux mains en marbre tenant une phiale, lébès en plomb, lécythes et amphorisques, perles en verre). Dans la cella du temple Sud, on a recueilli à proximité du mur Sud de nombreuses lampes du Ve-IVe s., ainsi qu'une figurine féminine représentant une fidèle tenant un fruit, un kernos et un fragment de grand vase rituel à vernis noir. Une figurine de Cybèle tenant un panier de la main gauche, avec un serpent sur le buste, est une référence au mythe orphique de la persécution de Korè cueillant des fruits par Zeus métamorphosé en serpent. Les limites du péribole classique n'ont pu encore être localisées.
4) G. Karadédos publie pour sa part, ΑΕΜΘ 5 (1991), p. 157-169, des données nouvelles concernant la scène du théâtre hellénistique : des sondages menés entre 1984 et 1987 dans l'orchestra et le bâtiment de scène ont mis au jour la tranchée de fondation du stylobate du proskénion, systématiquement démoli, tout comme les fondations de quatre piliers accolés à la paroi Est du mur de fond du proskénion (deux grands piliers centraux, de part et d'autre de l'axe du théâtre, flanqués de deux piliers plus petits). Du passage charonien, on a dégagé les fondations et une partie des murs situés sous le proskénion. De part et d'autre de la scène, deux paraskénia constituent des ajouts postérieurs (?). À l'Est du bâtiment de scène est accolé un autre bâtiment avec arcades soutenues par des piliers. Les fondations des murs du bâtiment de scène suivent les courbes de niveau du site. Les fragments architecturaux recueillis (décor sculpté, triglyphes, métopes, gouttes ...) permettent de proposer une restitution du bâtiment de scène.
La presse s'est largement fait l'écho d'une découverte remarquable, annoncée par D. Pandermalis lors du « VIe Colloque sur l'Activité archéologique en Macédoine et en Thrace en 1992 » : l'atelier situé en face de la villa de Dionysos a livré un instrument de musique de grande taille, un « hydraulos », qui mesure 1,30 m de hauteur sur 0,75-0,80 m de large. Constitué de cinquante tubes de bronze parallèles, ornés d'anneaux en argent, il est recouvert à la base de feuilles de bronze avec motifs en relief. Datant vraisemblablement du Ier s. av.-Ier s. ap. J.-C, comportant plusieurs échelles, cet instrument prouve que le système polyphonique de l'époque byzantine et médiévale, invention du mécanicien Ktésibios, tire ses racines de l'Antiquité. Ce serait là l'ancêtre de l'orgue byzantine utilisée par l'église catholique. Presse, 11-13/02, 21/02.
On signale d'autre part la découverte, dans un atelier de bronzier, d'un speculum, qui, avec les autres objets qui l'accompagnaient, avait probablement été apporté là pour réparation. Ta Νέα, 10/12. Cf. également Αρχαιολογία 50 (1994), p. 108.
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