AIANI. - Ville antique - 1987
Aiani, Kalliani
La XVIIe ΕΠΚΑ donne dans l'ArchDelt 42 (1987) [1992], B'2, p. 420-425, un rapport détaillé sur les fouilles menées en 1987 dans l'habitat installé sur la colline, qui permet de préciser ou rectifier les informations fournies par la presse et déjà résumées dans le BCH 112 (1988), Chron., p. 649 (s.v. « Aiani »).
Le site a été occupé sans interruption de la fin de l'Âge du Bronze-début de l'Âge du Fer au Ier s. av. J.-C. On signale même un niveau peut-être néolithique. Au sommet de la colline, la cour d'un bâtiment public à portique comportait une citerne cylindrique de 8,50 m de haut et 4,50 m de diamètre, qui alimentait l'habitat en eau de pluie. Les récipients qu'elle a livrés datent du IIe s. av. J.-C. Un second bâtiment à portique, sur la terrasse inférieure, avait recouvert un édifice ellipsoïdal de la fin de l'Âge du Bronze-début de l'Âge du Fer. Au Nord/Nord-Est, un mur de soutènement protégeait un bâtiment plus récent, avec d'abondants remplois. On y a recueilli une anse de miroir en bronze du milieu du Ve s. av. J.-C. Un troisième bâtiment public, sur la terrasse suivante, comprenait plusieurs pièces rectangulaires et un portique dont on a dégagé cinq bases de piliers (fig. 32) ; parmi le matériel, on signale de nombreux tessons de vases à figures rouges attiques de la 1re moitié du Ve s. av. J.-C. Un fond de skyphos attique à vernis noir, de la fin du Ve s. av. J.-C, portait l'inscription Θέμιδος (fig. 33). Les murs comprenaient des tronçons en appareil polygonal. L'une des pièces abritait un four ; on y a découvert un trésor de 53 monnaies de bronze du IIe s. av. J.-C.
Sur la terrasse orientale, à un niveau immédiatement inférieur à celui de la « Maison aux escaliers », deux maisons, baptisées « Maisons aux pesons », étaient, comme il est de règle dans l'habitat de Mégali Rachi, bâties en murs à parement brut composés de pierres liées à la boue ; le sol était en terre battue. Il n'y a pas de couche de destruction. Le matériel, rare, date du milieu et de la fin de l'époque hellénistique. Sur une terrasse au Nord-Est, le sondage des « Maisons aux moule s» (ainsi baptisées à cause des moules de vases à reliefs qui y ont été recueillis) a permis de mettre au jour plusieurs phases de vestiges hellénistiques, un segment de rue et deux fours céramiques. On y signale en particulier des figurines féminines. L'habitat ne s'étend pas au-delà des contreforts de la colline. En tentant de localiser le rempart, on a dégagé, au Nord/Nord-Est, un mur de soutènement. On a par ailleurs mis au jour dans un champ un petit bâtiment en gros blocs irréguliers qui peut être interprété comme lieu de culte.
De nombreux groupes de tombes, ainsi que des nécropoles de l'Âge du Fer et des époques archaïque, classique et hellénistique ont été localisés aux alentours du site. À 1 km à l'Est de la colline, au lieu-dit Tskaria, une importante nécropole comprenait 80 tombes à fosse, de simples sépultures en pleine terre ou dans le calcaire tendre qui affleure par endroits, et deux tombes à ciste, datant d'entre le IVe et le Ier s. av. J.-C. Leur mobilier était constitué de vases et d'un petit nombre d'objets métalliques, dont des pointes de lance, bijoux en or, fibules en arc et épingles doubles ; on signale un strigile en bronze dont la poignée porte le nom d'Adamas. Une tombe à fosse de la 1re moitié du IVe s. av. J.-C. a été fouillée à Baxiorachi.
Trois groupes de tombes ont été dégagés dans des champs, au lieu-dit Ghiannika Vryssi : ils comptaient, le premier quatre tombes à ciste sans offrandes, le second trois tombes à ciste contenant de la céramique à décor brun de la fin de l'Âge du Bronze-début de l'Âge du Fer, le troisième des tombes à fosse détruites par les sillons, de la 2e moitié du IVe s. av. J.-C. Une autre tombe de la fin de l'Âge du Bronze-début de l'Âge du Fer a été fortuitement mise au jour au lieu-dit Haghios Ioannis ο Prodromos.
Enfin, une des nécropoles de l'habitat de Mégali Rachi, dont la plupart des tombes avaient été pillées dès l'Antiquité, a été localisée au lieu-dit Livadia. Un groupe de cinq tombes à fosse et de simples sépultures en pleine terre semblent dater de la fin de l'Âge du Fer. Des tombes à fosse de la fin de l'époque archaïque et du début de l'époque classique contenaient de riches offrandes ; à proximité d'une tombe de la 2e moitié du Ve s., une stèle funéraire en pierre locale, à palmette, n'avait pas conservé son décor peint.
Une nécropole de tombes à chambre monumentales s'étendait plus bas : la première, en forme de temple, de 10,30 m de côté, pourrait être une tombe-hérôon. Pillée, elle a cependant conservé une partie de son décor peint et livré quelques restes de couronnes d'or et d'argent ; à l'extérieur a été découvert le corps d'un kouros archaïque en marbre local. La seconde tombe, de 8 m de côté, date du Ve s. av. J.-C. : elle a en partie détruit un bâtiment de culte (?) plus ancien. La troisième tombe a livré une tête de statue masculine en marbre de style sévère.
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