VOULA - 1990
Voula
Des constructions publiques et privées, des rues et de nombreuses tombes appartenant à plusieurs nécropoles ont été mises au jour, en 1989-90, dans une quarantaine de fouilles d'urgence, apportant des précisions sur la topographie du dème antique d'Halai Aixonides. Les résultats de ces fouilles sont exposés en détail dans AD 44 (1989) [1995] Β'1, p. 60-73 et AD 45 (1990) [1995] Β'1, p. 70-73 [I. Andréou, É. Andréou, M. Platonos, K. Kissas, A. Patrianakou-Iliaki]. On ne retiendra ici que les données essentielles.
Bâtiments publics. — Les travaux d'aménagement du littoral ont amené la découverte de deux bâtiments, qui datent apparemment de la fin de l'époque classique et pourraient avoir un caractère public (agora ?). On souligne cependant qu'ils se trouvent assez loin vers l'Ouest de la zone où les fouilles invitent actuellement à situer le centre de l'agglomération antique.
Mentionnons aussi la découverte, dans un terrain situé sur l'avenue Varis, d'un petit bâtiment quadrangulaire qui présente deux états de construction et doit sans doute être identifié comme un sanctuaire rural.
Rues. — La rue centrale qui traversait le dème d'Halai Aixonides d'Est en Ouest et dont plusieurs segments ont déjà été découverts par le passé (v. BCH 117 [1993] Chron, p. 777), a été repérée à l'angle des rues Kalymnou, Dilou et Dragatsaniou.
Une rue-tardo-classique qui rejoignait la précédente a été dégagée sur 50 m de long à l'angle des rues Dilou et Hérakleidôn. Large de 4 m et pourvue de deux murs de soutènement de construction soignée, sa chaussée empierrée, en excellent état, portait des traces de roues de chars.
À l'occasion des travaux d'élargissement de l'avenue Vouliagménis, on a mis au jour un croisement de trois rues classico-hellénistiques, formant une sorte de place. L'une de ces rues, fouillée sur plusieurs dizaines de mètres, allait en se rétrécissant vers le Nord (de 3 m à 1,40 m) et formait une marche, ce qui prouve qu'elle n'était pas destinée au passage de véhicules à roues.
À ces découvertes on ajoutera celle de deux tronçons de murs d'analemma marquant la limite Sud de l'habitat (rue Sériphou et à l'angle des rues Varis et Thermopylôn) . Le second se trouve à proximité de la rue antique qui séparait l'habitat de la nécropole principale d'Aixonè et menait vers le dème d'Anagyrous.
Maisons. — On distingue désormais, dans l'agglomération du dème antique d'Halai Aixonides, deux quartiers principaux, l'un au Sud-Est, l'autre au Nord-Ouest. Deux maisons d'époque classique fouillées dans la rue Patriarchou Grigoriou V, en bordure de la rue antique qui marquait la limite Sud de l'habitat, appartiennent au premier, de même que celles dont on a découvert des vestiges, plutôt mal conservés, rue Delphôn et rue Sériphou.
C'est au quartier Nord-Ouest, en revanche, qu'appartiennent les fondations de plusieurs bâtiments découverts dans deux terrains riverains de la rue Hérakleiidôn, dont l'un à l'angle de la rue Valtetsiou. Le bâtiment mis au jour dans ce dernier terrain était constitué d'une pièce centrale presque carrée, bordée sur trois côtés par des pièces allongées dont l'une (au Sud) commandait l'accès à l'édifice ; il est daté du IVe s. av. J.-C. Les maigres vestiges de constructions exhumés rue Éolou confirment qu'au Nord de la rue antique parallèle à l'actuelle rue Spetsôn (v. BCH 114 [1990] Chron., p. 714), là où des fouilles antérieures avaient révélé l'existence de sanctuaires, de ruchers, de murs de clôture et de tombes éparses, le tissu urbain était plus lâche.
Tombes et nécropoles. — Dans un terrain situé à l'angle des rues Varis et Dragatsaniou on a fouillé une partie de la nécropole principale, qui s'étendait au Sud-Est de l'habitat et dont les plus anciennes tombes remontent à l'époque géométrique. La fouille a mis au jour un enclos funéraire en Π du VIe s. av. J.-C. et des tombes de types divers (cistes, bûchers, jarres), en grande partie détruites par des fouilles clandestines. La façade de l'enclos donnait sur la rue antique qui reliait le dème d'Halai Aixonides à celui d'Anagyrous. Parmi le mobilier des tombes à incinération on mentionne plusieurs lécythes à figures noires et un lécythe à fond blanc.
D'une nécropole en usage du milieu du Ve s. au milieu du ΙIe s. av. J.-C. on a fouillé, dans la rue Solomou, deux enclos funéraires situés en bordure d'une rue d'époque classique. Ils renfermaient dix-sept tombes en tout, dont une seule n'avait pas été pillée.
Deux découvertes isolées ont été faites à la faveur de travaux publics : un lécythe funéraire en marbre portant une scène de dexiôsis en relief avec les noms de Θεόφιλος, Μνησιμήδη, Τεισιστράτη, Ὀλυμπιόδωρος (rue Kavalas), et un sarcophage en marbre intact, avec son couvercle à fronton, contenant des restes de planches et de clous en fer provenant probablement d'un cercueil (rue Spetsôn).
Enfin deux autres découvertes, moins habituelles, méritent d'être signalées :
— celle de deux tombes à chambre mycéniennes, aux confins de Voula et de Glyphada, à l'endroit où l'on en avait déjà fouillé quatre en 19551 (v. BCH 80 [1956] Chron. p. 246) ; seul leur dromos a pu être exploré : celui de la première abritait une niche contenant un squelette accompagné de plusieurs vases, d'un poignard et de deux sceaux avec représentation de bouquetins (fig. 1-2) ; celui de la seconde deux tombes en fosse avec sépultures d'enfant datables par la céramique (fig. 3) de l'HR III A2-(B ?) ;
— celle de trois amas de petites pierres, de terre et de tessons (classiques), dont la base est délimitée par des pierres plus grosses (diam. 6-7 m ; haut. 1 m env.). On en connaissait déjà plusieurs exemples à Voula mais on ignore toujours leur fonction exacte : tumuli funéraires ? amas d'épierrage datant de l'époque de Pisistrate ? hermakes destinés à emprisonner les mauvais génies ?
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