SALAMINE. – Grotte de Péristéria - 1997
Peristeria
La fouille menée par Y. Lolos en collaboration avec l'Éphorie de Paléoanthropologie et de Spéléologie (v. BCH 120 [1996] Chron, p. 1141) s'est poursuivie en 1996 et 1997. La découverte d'un skyphos fragmentaire à vernis noir du Ve s. av. J.-C., sur lequel sont gravées les six premières lettres du nom d'Euripide (fig. 1), est venue confirmer l'hypothèse qu'il s'agit bien de la grotte où le poète se retirait pour écrire ses tragédies. L'inscription elle-même, d'après la forme des lettres, date du IIe s. av. J.-C. ou du début de l'époque romaine ; son caractère très probablement dédicatoire indiquerait un culte héroïque local en l'honneur du poète. Pour le reste, les fouilles n'ont fait que confirmer l'usage particulier de la grotte à chacune des périodes de son occupation.
Parmi le matériel du Néolithique Récent on mentionne une figurine féminine en marbre ayant conservé des traces de couleur rouge (fig. 2), plusieurs outils en pierre et divers objets de parure en coquillage, en os, en pierre ou en argent — parmi ces derniers, un pendentif en forme d'anneau (fig. 3) du type (très répandu aux IVe et IIIe millénaires) de ceux qui ont été récemment remis au Musée national d'Athènes (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 709). Plusieurs petits objets datent de l'époque mycénienne. Rares sont les fragments de céramique classique, dont trois portent des graffiti et qui ont tous été trouvés près de l'entrée de la grotte. L'époque romaine, au cours de laquelle la grotte était devenue une curiosité, est au contraire représentée par un abondant matériel : céramique, bijoux, figurines, plaquettes votives, trésor de trente-neuf monnaies en argent de l'empereur Gallien (260-268 ap. J.-C.) et surtout skyphos orné d'une scène dionysiaque en relief (fig. 4), que le fouilleur met en rapport avec les Bacchantes d'Euripide.
La fouille a été complétée par une prospection qui a permis de repérer, aux environs de la grotte : a) un établissement HA II sur le cap Mertzani, près de Maroudi ; b) une acropole HM fortifiée sur l'escarpement rocheux de Sklavos ou Sklavi ; c) un vaste établissement de l'extrême fin de l'époque mycénienne ou de la période submycénienne sur le plateau de Guinani, au Nord de la grotte ; d) deux fortins dont l'un (à faible distance au Nord de la grotte) date de l'époque hellénistique, tandis que l'autre (au lieu-dit Danili dans la région de Guinani) est sans doute un peu antérieur. On a d'autre part poursuivi, dans la même région, l'étude des vestiges architecturaux du début de l'Age du Fer (?) repérés sur deux acropoles fortifiées de Kastro et d'Aspri Rachi.
Un rapport complet sur les fouilles menées dans cette grotte entre 1994 et 1997 est publié par Y. Lolos dans Δωδώνη 26 (1997), p. 287-326.
avec la contribution de
Béatrice Detournay
Anna Philippa-Touchais
Yannis Varalis
BCH 122.2 (1998), p. 744-746
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