OLYMPIE. - Bâtiment Sud-Ouest, Léonidaion et Thermes - 1993
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Archaia Olympia
Outre les travaux de traitement et de classement du matériel, H. Kyrieleis a dirigé en 1993 deux importantes campagnes d'étude sur le terrain :
1) U. Sinn, responsable du programmé de recherches « Olympie sous l'Empire romain », a poursuivi la fouille du complexe d'époque impériale situé au Sud-Ouest du Léonidaion, dans le but d'en déterminer la chronologie et la fonction. Des couches non perturbées dégagées contre les fondations au Nord et à l'Ouest du bâtiment confirment les observations précédentes : la date de construction se situe dans le cours de la 2e moitié du Ier s. ap. J.-C, comme le suggère l'étude du matériel céramique, confiée à A. Martin, qui a mis en évidence la présence de certains tessons caractéristiques (sigillées gauloises et italiennes, amphores Crétoises et lampes «rouge sur blanc» éphésiennes). L'examen de l'opus mixtum très soigné de la première phase de construction (fig. 19) ne laisse aucun doute quant à la participation d'un atelier de Rome aux débuts des travaux ; l'irrégularité de l'angle supérieur des assises d'opus mixtum atteste le brusque départ des artisans romains.
On manque encore d'indices précis concernant la fonction de cet ensemble architectural. L'étude de l'architecture intérieure est menée par G. Ladstätter. Le dégagement de la première des trois salles de l'édifice a abouti à un résultat surprenant : sous la couche de remblais et alluvions haute d'environ 4 m, on a mis au jour les vestiges d'un hypocauste (fig. 20). Ce système de chauffage datait d'un réaménagement du bâtiment, et n'appartenait pas à son premier état ; on n'est cependant pas encore en mesure de dater cette addition avec précision. Le premier sol ayant été complètement enlevé, il est impossible de savoir quelle était la destination originale de cette pièce, dont il est exclu, vu que l'hypocauste est un ajout postérieur, qu'elle ait eu une fonction thermale.
On a également poursuivi le dégagement de la cour à péristyle qui s'étend devant ces pièces. Symétrique de la grande pièce Ouest, une pièce de 10 x 10 m environ a été mise au jour à l'Est : elle ouvre sur le péristyle par une porte de 7 m de large, à deux colonnes. Tout comme son homologue occidentale, elle a un sol en terre battue, tandis que le péristyle est entièrement pavé de marbre. On interprète ces pièces comme des ceromata, c'est-à-dire des salles réservées à l'entraînement des athlètes.
De nouveaux tronçons du portique de l'entrée au Nord ont été découverts. Il bordait la rue menant de l'Ouest au sanctuaire, dont le revêtement formé d'un radier compact de galets a été dégagé en plusieurs endroits.
La fouille a par ailleurs porté sur le petit bâtiment thermal (dit les « thermes du Léonidaion ») situé entre l'édifice Sud-Ouest et le Léonidaion. Les premières constatations stratigraphiques prouvent qu'il n'a pas été construit, comme on le croyait jusque-là, au début du IIIe s. ap. J.-C, mais qu'il ne peut être antérieur au milieu de ce siècle, sinon au début du IVe s. Cette observation constitue un indice supplémentaire à l'encontre de l'hypothèse d'une destruction due à l'invasion des Hérules en 267 ap. J.-C.
2) Κ. Herrmann a d'autre part poursuivi des travaux de rangement dans trois secteurs du Sud-Ouest de l'Altis et du Léonidaion. L'essentiel de la campagne a été consacré au dégagement de blocs architecturaux écroulés dans l'Antiquité lors d'un tremblement de terre et tombés dans le canal à l'Ouest de la cour. On peut désormais avoir une idée plus nette de la forme des colonnes et des transformations de la corniche et de la toiture.
Les relevés du stade ayant fait apparaître des différences de mesures, on a repris l'étude des vestiges de ce monument. Tous les blocs de la ligne de départ ont été examinés à nouveau ; outre les blocs in situ, qui dans leur disposition actuelle ne peuvent appartenir au premier état du stade classique III, on a pu identifier dix-huit blocs de calcaire coquillier provenant de trois états antérieurs du stade et du gymnase.
On a continué l'étude d'une éventuelle anastylose du temple de Zeus, et procédé au relevé architectural de tambours de colonnes supplémentaires. On s'est aperçu à cette occasion que non seulement les colonnes de la façade occidentale, mais aussi celles de la façade orientale nécessitaient une correction de l'hypotrachélion.
E. Brulotte, AJA 98 (1994), p. 53-64, identifie la prétendue « Maison d'Oinomaos», constituée d'un pilier en bois entouré de quatre colonnes, comme un poteau autour duquel tournaient les athlètes lors des courses dans le Stade I.
Ch. Schauer, Πρακτικά ΠΣ II, p. 37-48, présente trois lions en bronze, probablement les appliques d'un même chaudron, fabriquées à l'aide de moules d'appoint issus d'un même prototype.
Signalons la publication de l'ouvrage d'A. Moustaka, Grossplastik aus Ton in Olympia, Olympische Forschungen XXII (1993), où l'auteur étudie les œuvres du VIe et du début du Ve s. av. J.-C, d'une importance parfois capitale puisqu'elles viennent combler les lacunes de la statuaire en pierre et en bronze.
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