MANTINÉE. - Gortsouli - 1994
Mantineia, Mantinea, Mantinée
Th. Karaghiorga-Stathakopoulou publie, Πρακτικά ΠΣ II, p. 97-115, un rapport sur les fouilles menées sur une colline située à 1 km environ au Nord de la ville de Mantinée en 1962 et complétées en 1989-1990, d'où il ressort que :
— La colline, baptisée aujourd'hui du nom slavo-turc de Gortsouli, a été occupée dès l'époque préhistorique : toutes les phases du Néolithique sont représentées, avec une céramique exclusivement monochrome. On a recueilli également de la céramique modelée, grossière, de couleur sombre, en argile très mêlée de sable, caractéristique de l'époque mésohelladique, dont datent également des vases en minyen noir et des vases peints d'Argolide. La céramique HR est peu représentée. Un petit tronçon de muraille « cyclopéenne », ainsi que des vestiges d'habitat du Bronze Ancien, ont été dégagés. L'identification avec la Ptolis mentionnée par Pausanias est assurée. Cette acropole mycénienne, surveillant toute la surface cultivable de la partie centrale de la plaine mantinienne, dominait probablement un habitat, encore non identifié.
— Des vestiges de la Ptolis historique, occupée sans discontinuer de la fin du VIIIe- début du VIIe s. av. J.-C. au IIe s. av. J.-C, ont été partiellement mis au jour sur la pente orientale. Les traces d'une occupation religieuse du site par les Mantiniens ont été retrouvées : tuiles de grands bâtiments publics, petits objets en terre cuite ou en métal typiquement votifs (vases miniatures, figurines, bijoux...). Deux temples, en forme d'oikos avec vestibule et cella, ont été découverts sur la pente occidentale et au sommet de la colline : le premier, fréquenté du VIIe s. au IIIe s. av. J.-C, était consacré à Artémis, comme le prouvent en particulier une série de statuettes en terre cuite de « korès » sans parallèle ; le second, avec dépôt votif, datait de l'époque archaïque et fut détruit au IIIe s. av. J.-C. On signale d'autre part un bâtiment cultuel hellénistique et un dépôt de sanctuaire (?), contenant de la céramique du Géométrique Récent. Au sommet des pentes Ouest, d'importantes couches de destruction ont livré un matériel provenant de temples, autels, ateliers de production d'ex-voto, qui ont fonctionné du VIIe s. au IIIe s. av. J.-C. Il ne semble pas que la colline ait constitué à l'époque historique l'un des villages de la cité archaïque, qui fut peut-être le futur noyau de la capitale formée par synœcisme ; l'habitat était alors épars dans la vallée. Du IVe s. av. J.-C. datent les restes des murs d'un poste d'observation installé sur le sommet par les Mantiniens.
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