ÉPIDAURE. – Sanctuaire d'Apollon Maléatas - 1993
Outre les travaux de restauration, l'équipe de B. Lambrinoudakis a mené en 1993 une étude systématique de l'approvisionnement en eau et de l'utilisation de l'eau dans le sanctuaire d'Apollon Maléatas.
Dans l'habitation des prêtres (σκανά), on a remis en place en façade six orthostates en calcaire, restauré la pièce d'angle Ρ (tour ?) du niveau Nord-Est et nettoyé la cage d'escalier.
On a nettoyé également le canal de la grande citerne d'Antonin, incorporée dans les fondations de la façade de la σκανά : il conduisait l'eau sous le propylon du sanctuaire à une cascade d'où elle tombait dans l'aqueduc souterrain. Sous l'escalier de la citerne, l'eau coulait sous des plaques sur lesquelles marchait le visiteur (fig. 9). Un mécanisme avec tenon de bois permettait de contrôler l'écoulement de l'eau. La présence d'une conque carrée de 70 cm de haut vient conforter l'hypothèse de l'utilisation de ce secteur au cours de la célébration de mystères (cf. BCH 114 [1990], Chron., p. 730).
Dans le secteur du propylon romain, on a identifié une nouvelle installation hydraulique (fig. 10) : les eaux de la toiture du portique Nord de la place étaient recueillies dans une citerne étroite et profonde, incorporée dans le mur droit du propylon, qui les canalisait en passant sous les marches vers l'aqueduc souterrain dans lequel elles se déversaient par une chute. La citerne servait vraisemblablement de bassin de purification à l'entrée du sanctuaire. Une troisième canalisation, dont l'ouverture se situe dans l'angle du propylon romain et de la σκανά, aboutit elle aussi à une chute d'eau d'où les eaux s'écoulaient dans l'aqueduc collecteur souterrain. Plus profondément enterrée sous le propylon, une grande canalisation (fig. 11) avait été installée tout au long de la dépression naturelle qui distinguait à l'origine la colline du sanctuaire du reste du mont Kynortion : le fond et les parois étaient constitués de plaques de poros, la couverture de plaques de calcaire. Elle commence à l'arrière du téménos des Muses ; barrée à l'époque romaine, elle servait plutôt à canaliser les eaux qui ruisselaient dans la petite vallée située à l'Est qu'à évacuer celles de la place du sanctuaire.
À l'arrière du nymphée romain, on a dégagé le prolongement du mur de soutènement en poros qui entourait le sommet de la colline au Sud du sanctuaire à l'époque classique, ce qui confirme l'existence, avant les travaux d'aménagement de l'époque impériale, d'un torrent dans cette zone. On a d'autre part pu suivre sur 56 m de long la canalisation découverte qui amenait l'eau de la pente Sud-Est vers le bassin de décantation de l'établissement thermal.
Les travaux de restauration effectués dans les thermes ont porté sur les murs extérieurs et le secteur des hypocaustes. Ergon (1993) [1994], p. 10-20.
Les fouilles de 1990, dont les résultats avaient déjà été résumés dans le BCH 115 (1991), Chron., p. 859, font l'objet d'un rapport de B. Lambrinoudakis, PraktArchEt (1990) [1993], p. 45-49.
B. Lambrinoudakis étudie, BCH Suppl. 28 (1994), p. 225-236, l'eau médicale d'Épidaure, dont il met en évidence le caractère sacré.
On trouve, Πρακτικά ΠΣ I, p. 449-457, un résumé de B. Lambrinoudakis concernant les résultats des fouilles menées au cours des dix dernières années dans les sanctuaires d'Apollon Maléatas et d'Asklépios.
Kl. Tausent, Πρακτικά ΠΣ II, p. 93-96, a identifié dans les montagnes de Trapézôma et Arachnaion les traces de la route antique Corinthe-Épidaure suivie par le stratège athénien Chavrias.
R. Peppa-Papaioannou, Πρακτικά ΠΣ II, p. 257-271, rend compte des fouilles menées en 1987-1989 dans un bâtiment pavé de mosaïques grossières, datant du Bas-Empire, situé entre le propylon du gymnase et le sanctuaire des Dieux égyptiens (cf. BCH 116 [1990], Chron., p. 730 ; 117 [1991], Chron., p. 859). Les installations hydrauliques, en usage jusqu'à la destruction du gymnase au 1er quart du Ier s. av. J.-C, ont été modifiées, puis remplacées au IIe s. ap. J.-C. pour répondre à la nouvelle organisation architecturale du sanctuaire.
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