ATHÈNES. - Agora - 1993
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Agora antique, Athenian Agora
Sous la direction de T. Leslie Shear Jr. et J. McK. Camp II, les fouilles ont porté sur quatre secteurs, dont trois dans la zone nouvellement explorée (au Nord de la rue Hadrianou, au Nord et au Sud de la Stoa Poikilè, autour de l'autel archaïque d'Aphrodite Ourania et sous les vestiges du temple du début de la période romaine dans le sanctuaire d'Aphrodite), et le quatrième au Sud de la rue Hadrianou, près de la Stoa Poikilè.
Au Sud de la Stoa Poikilè et du canal de l'Éridanos, sous les fondations de l'église St-Nicolas (cf. BCH 117 [1993], Chron., p. 767), à l'unique endroit où il était possible de fouiller l'espace libre de l'agora sur son côté Nord, on a dégagé une succession de remblais implantés le long du canal de la rivière pour compenser l'érosion. On a identifié quatre couches principales, avec des sous-couches. Le niveau supérieur conservé du sol de l'agora, de 0,35 m d'épaisseur, date de la fin de la période romaine. Au-dessous, un épais remblai contenait une grande quantité de tessons de céramique du Ier siècle ap. J.-C. À l'époque hellénistique, le niveau du sol de l'agora est régulièrement monté sur une épaisseur de 0,50 m. La troisième couche importante, dont la surface était constituée d'un sol inégal de pierres avec de nombreux trous de poteaux, a livré des tessons de la fin du IVe s. av. J.-C. Le niveau le plus profond est un sol de sable compact de la fin du Ve s. av. J.-C.
Au Nord de la Stoa Poikilè, on a poursuivi le dégagement des bâtiments commerciaux qui bordaient la rue Nord-Sud, du IVe s. av. J.-C. à la fin de l'Antiquité. À l'Est d'une petite chapelle byzantine de la fin du Xe ou du début du XIe siècle mise au jour en 1992, une cour de maison du milieu du XIe siècle, avec puits, a été dégagée. Le matériel recueilli dans le remplissage du puits, dont quelques cruches entières et d'autres récipients domestiques, indique qu'il cessa de fonctionner au XIIIe siècle. Les constructions byzantines englobent des murs appartenant à l'état romain tardif des bâtiments commerciaux classiques.
On a poursuivi le pompage de l'eau du canal de l'Éridanos, abaissant le niveau de l'eau de 1,30 m alentour, ce qui a permis une étude stratigraphique des couches les plus profondes. Une grande partie de l'extrémité Nord de la stoa reposait sur un remblai de grandes pierres mêlées de terre qui rehaussait le niveau de la terrasse, au bord de l'Éridanos. Aucun vestige antérieur n'a été décelé sous la stoa ; la céramique prélevée dans les couches profondes va de la période protogéométrique jusqu'à la date de construction de l'édifice vers 500.
Dans le secteur le plus intéressant, le long de la moitié Nord de la fondation occidentale de la stoa, les vestiges de l'euthyntéria en appareil polygonal reposaient sur des fondations appuyées directement sur un remblai, au centre de l'édifice. Dans le remblai compact courant le long des fondations polygonales, un important dépôt des 2e et 3e quarts du Ve s. av. J.-C, contemporain et identique à celui découvert dans un puits quelques mètres plus à l'Ouest (Hesperia Suppl. XXV [1992]), contenait des coupes à boire, beaucoup à décor estampillé et certaines à figures rouges, ainsi qu'un grand nombre de tessons de cratères. Il était scellé par une conduite en terre cuite qui longeait le mur Ouest du bâtiment au IVe s. av. J.-C, assurant sans doute l'écoulement des eaux de pluie du toit.
Dans le sanctuaire d'Aphrodite Ourania, une maison classique a été partiellement dégagée sous le pronaos et la cella du temple du début de la période romaine, grâce à la baisse du niveau de l'eau. Ses limites Nord, Sud et Est ont été déterminées, avec cinq petites pièces et un sol de terre. Le mur Sud, édifié en appareil polygonal soigné, en blocs de calcaire de l'Acropole, servait certainement de socle à une élévation en briques crues. À l'Est, la maison suivait l'orientation de la rue Nord-Sud. L'extrémité Est de la maison est composée de deux pièces rectangulaires avec un corridor (?). Dans la pièce Sud-Est, une couche de démolition (pierres, briques crues désagrégées, tuiles cassées, vaisselle de cuisine brisée des deux premières décennies du Ve siècle) semble liée à la destruction de la cité par les Perses ; au-dessus, des couches témoignent d'une occupation depuis le 2e quart du Ve siècle jusqu'au milieu du IIe s. av. J.-C, avec une interruption du milieu du Ve siècle à la fin du IIIe siècle. Une tombe en fosse, perturbée par la construction de la maison, a livré le fond d'une petite amphore, sans doute du début du VIIe siècle, où était enseveli le squelette d'un petit enfant, sans offrandes. Dans la pièce Nord, quatre niveaux d'éclats de taille de marbre insulaire mêlés à des éclats de poros dégagés en relation avec les sols de la fin du VIe siècle suggèrent qu'à l'origine l'édifice abritait un atelier de marbrier.
On trouve dans Hesperia 63 (1994), p. 169-209, la publication par M.B. Walbank de fragments d'inscriptions inédites portant des listes de noms, trouvées sur l'Agora entre 1931 et 1967 et datant du Ier s. av. -Ier s. ap. J.-C.
M.B. Walbank propose dans Hesperia 63 (1994), p. 233-240, une nouvelle étude de IG II2 1195, à laquelle sont attribués cinq nouveaux fragments : il s'agit de deux décrets, de 320 av. J.-C, émanant l'un d'Athènes et l'autre de Kollytos et mentionnant le culte d'Agathè Tychè. S.T. Tracy conteste pour sa part cette attribution (Hesperia 63 (1994), p. 241-244).
J. Kroll, avec la collaboration d'A.S. Walker, publie The Greek Coins, The Athenian Agora XXVI (1993), où sont répertoriées les monnaies, athéniennes ou non, datant d'entre le VIe s. et l'époque impériale.
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