DODONE - 1997

Fouilles de la Société archéologique. — La dernière campagne conduite par S. Dakaris^†, en 1996, et la suivante, dirigée conjointement par Ch. Souli, A. Vlachopoulou et N. Gravani, ont confirmé que le bâtiment O, construit au cours de la période 340-234 av. J.-C., correspondait à la première phase architecturale du prytanée (fig. 1).
La construction de l'aile Nord (O1) à la fin du III^e s. av. J.-C. — avant 219, année de la destruction du sanctuaire par les Étoliens (v. aussi BCH 107 [1983] Chron., p. 772 ; 110 [1986] Chron., p. 702 ; 117 [1993] Chron., p. 813) —, eut pour conséquence la condamnation de l'entrée principale de l'édifice, située de ce côté, et son déplacement sur le côté Est de la cour. Au Sud du bâtiment, les fouilles ont mis au jour une série de pièces correspondant à celles de l'aile Nord (fig. 2) ; la similitude des deux ailes et leur liaison architecturale avec le corps central de l'édifice suggèrent qu'elles font partie d'un même programme architectural mis en œuvre par le koinon des Épirotes : la partie centrale était destinée aux cérémonies, tandis que les deux ailes servaient à l'hébergement des prytanes et des hôtes officiels, l'aile Sud abritant sans doute aussi les archives publiques et l'atelier monétaire (v. BCH 114 [1990] Chron., p. 757). De la couche de destruction de cette aile (167 av. J.-C.) proviennent une antéfixe (fig. 3) et une monnaie en bronze des Molosses-Kassopéens (fig. 4).
La salle carrée située à l'Ouest de la cour à péristyle (v. BCH 114 [1990] Chron., p. 757) ne fonctionna comme lieu de réunion qu'a partir de la fin de la période hellénistique, quand on y aménagea des gradins qui recouvrirent la double banquette régnant au pied des murs. Après la reconstitution du koinon des Épirotes (148 av. J.-C.) ou au I^er s. av. J.-C., la salle fut remaniée (gradins, tribune) et le péristyle de la cour élargi. À partir de l'ère chrétienne tout l'espace fut réoccupé par des maisons privées.
Les fouilles de 1997 ont aussi confirmé que le mur oriental de l'aile Sud, qui se dirige vers la porte du sanctuaire, faisait partie de l'ancien péribole.
Ergon 43 (1996), p. 64-69 ; 44 (1997), p. 54-59.

K. Gravani publie, dans Ελληνιστική κεραμική, p. 329-344, seize exemples de skyphoi à reliefs provenant des fouilles anciennes et récentes du sanctuaire, et s'interroge sur le lieu de leur production.