PATRAS - 1990
Patra, Patras, Patrai, Patrae
Les quelque soixante-cinq fouilles d'urgence effectuées dans la ville en 1989 et 1990 ont amené de nombreuses découvertes, qui sont présentées en détail dans AD 44 (1989) [1995] Β'1, p. 118-129, 151 et AD 45 (1990) [1995] Β'1, p. 126-131 [M. Stavropoulou-Gatsi, N. Kokkotaki, M. Kotsaki, A. Moutzali, L. Papakosta, A. Sotiriou]. Nous avons regroupé ici, de façon quelque peu arbitraire, les principales d'entre elles.
Vestiges mycéniens.
De nouveaux vestiges de l'habitat mycénien ont été dégagés sur la colline de Pagona (v. BCH 119 [1995] Chron., p. 886), tandis que sur celle d'Anapirika, on on a repéré un tronçon de mur en très gros moellons de conglomérat, appartenant peut-être à une fortification préhistorique.
Constructions classiques, hellénistiques et romaines.
Les vestiges d'un complexe cultuel d'époque classique ont été découverts rue Psilaloniôn, sous des constructions postérieures, tandis qu'à Samakia, de la céramique classique et hellénistique a été trouvée à l'intérieur d'une construction circulaire à laquelle se superposaient deux citernes tardives.
Un bâtiment dégagé à Kotroni faisait probablement partie d'une installation rurale d'époque hellénistique.
Parmi les constructions romaines, beaucoup plus nombreuses, certaines ont conservé des mosaïques de pavement, comme celle de la rue Boukaouri, qui représente une scène de chasse (fig. 1) ; d'autres sont simplement dallées de plaques en terre cuite (rue Sissini).
L'un des bâtiments romains les plus imposants a été découvert au 76, rue Erenstrole. Il fait sans doute partie d'un vaste complexe fouillé dans plusieurs terrains de la même rue et présente deux états, dont le plus récent, conservé sur 6 m de haut, comportait deux étages.
D'autres vestiges architecturaux d'époque romaine ont été mis au jour :
— à l'angle des rues Erenstrole et Boukaouri : suite de la grande citerne à extrémités absidales (fig. 2) (v. BCH 110 [1986] Chron., p. 695) et restes d'un important édifice en opus mixtum présentant trois phases de construction ;
— rue Tsamadou : une habitation, dont un secteur fut transformé ultérieurement en citerne ;
— rue Londou : l'atrium d'une maison, dallé de marbre, avec bassin central revêtu de plaques de marbre et restes de réseaux d'adduction et d'évacuation ;
— rues Aghiou Géorghiou et Miniati : un mur de terrasse (bordant une rue ?) et un bâtiment rectangulaire en opus testaceum, dont les murs sont bien conservés.
Rues.
Le bâtiment romain dégagé à l'angle des rues Erenstrole et Boukaouri était construit en bordure d'une rue Nord-Sud en cailloutis, déjà connue, qui a été suivie sur 18 m ; en usage de l'époque hellénistique à la fin de l'époque romaine, elle présente six états de sol superposés.
Une autre rue en cailloutis, recouvrant un collecteur voûté, a été recoupée au 10, rue Erenstrole, tandis que, dans la rue Votsi, on a dégagé un nouveau tronçon de la rue romaine Est-Ouest (v. BCH 102 [1978] Chron., p. 686) parallèle à celle qui avait été découverte dans la rue Philopiménos (v. BCH 113 [1989] Chron., p. 620).
Ateliers.
Au-dessus de la voie romaine de la rue Votsi on a dégagé, dans la rue Psilaloniôn, la suite de l'atelier céramique tardo-romain dont la partie centrale avait déjà été fouillée dans le terrain voisin (v. BCH 110 [1986] Chron., p. 695). Les vestiges d'un autre atelier céramique (four, citerne, canalisations en terre cuite) ont été découverts rue Aghiou Dimitriou, et des installations artisanales dont la nature n'est pas précisée rue Afstralias.
Installations portuaires.
À l'angle des rues Bouboulinas et Tsamadou, on a dégagé un nouveau tronçon du dallage en blocs de calcaire et éléments de remploi (v. BCH 116 [1992] Chron., p. 870) appartenant probablement aux installations portuaires de la ville romaine.
Vestiges paléochrétiens et byzantins.
Quatre cuves de pressoir byzantines et des restes de murs appartenant sans doute à une ferme, ainsi que deux tombes chrétiennes, ont été dégagés à l'angle des rues Karolou et Korinthou ; un puits d'époque ottomane, une grande citerne et quatre tombes chrétiennes sur les pentes du kastro (rues Roufou et Botzari) ; des vestiges tardo-byzantins et postérieurs (canalisations, sols) rue Yérokostopoulou.
La 6e Éphorie des Antiquités byzantines a d'autre part achevé la fouille et la restauration de la mosaïque de la basilique paléochrétienne découverte au n° 64 de la rue Ermou (v. BCH 119 (1995), Chron., p. 889).
Nécropoles.
Nécropole Nord. — Six tombes à tuiles et quatre tombes à ciste dépourvues d'offrandes ont été mises au jour rue Maizonos; quarante-quatre tombes à tuiles pauvrement dotées, disposées sur deux niveaux, à Kotroni ; un tronçon de voie funéraire grossièrement pavée, un enclos funéraire endommagé par la construction d'une citerne postérieure, quatre vases cinéraires et trois tombes (une à ciste et deux à tuiles) rue Sarantaporou. Dans la rue Korinthou on a fouillé la suite de l'allée funéraire en cailloutis (v. BCH 114 [1990] Chron., p. 752), ainsi que quatre-vingt-huit nouvelles tombes hellénistiques et romaines et plusieurs urnes cinéraires ; les tombes hellénistiques étaient les plus nombreuses et les plus riches ; elles ont livré un grand nombre de vases, des lampes, une pyxide en plomb, une flûte en argent et des bijoux, dont une paire de boucles d'oreille avec représentation de sphinge ; les tombes romaines, à tuiles ou à ciste, contenaient surtout des vases en verre et des monnaies, posées dans la bouche des défunts.
Nécropole Sud. — Un grand bâtiment romain et une tombe d'époque romaine tardive, dépourvue d'offrandes, ont été découverts rue Koumaniotou, tandis que dans la parodos Kléarchou trois tombes construites, de datation indéterminée, ont donné un riche matériel funéraire (vases, bijoux en or et en bronze, peigne en os).
Environs de Patras.
Dans la région de l'Asile des vieillards, on a repéré des vestiges d'époque romaine et paléochrétienne témoignant de la présence d'un habitat.
On a d'autre part étudié le fonctionnement de l'aqueduc romain et suivi son tracé, qui part des sources de Romanos et aboutit à Patras ; aux lieu-dits Kamarès, Aroé et Gravia il est supporté par des arches en briques ; sur ce dernier site, on a relevé les traces d'un petit habitat romain. AD 45 (1990) [1995] Β'1, p. 135-136 [M. Pétropoulos].
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