SPARTE - 1995
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Fouilles du Service archéologique
Des bâtiments publics, des rues mais surtout des maisons, appartenant pour la plupart à la ville hellénistique et romaine, ont été mis au jour dans les fouilles menées en 1991-1992, dont les résultats sont présentés en détail dans AD 46 (1991) [1996] Β'1, p. 116-117, 121-122 [E. Bakourou] et AD 47 (1992) [1997] Β'1, p. 102-110 [S. Raftopoulou]. On trouve aussi, dans Sparta in Laconia, p. 125-140 [ead.], des informations sur des découvertes faites, entre 1991 et 1995, dans plusieurs terrains de la ville.
Sanctuaires. — Un vaste dépôt de figurines et de plaquettes votives a été fouillé à Limnès, dans la partie Est de la ville, à 200 m au Nord-Ouest du sanctuaire d'Artémis Orthia ; un dépôt de vases miniatures, qui suggère la présence d'un lieu de culte, au Sud de l'acropole (champ Polychronakou) ; un troisième espace cultuel, probablement un hérôon, au Sud-Est de l'acropole (terrain Zaïmis) ; ce dernier était associé à un cimetière archaïque et classique (v. infra).
Constructions hellénistiques et romaines. — Les vestiges de nombreuses demeures privées, datant surtout de l'époque romaine, ont été repérés dans divers terrains à bâtir (terrains Dédédimou, Katsou, Provia, Triantaphyllakou, Vélissari). Signalons plus particulièrement une construction légère de plan absidal (terrain G et Chr. Zavra) et une villa avec atrium (terrain Tsoutoura). La découverte, sous une vaste maison romaine, de fosses-dépotoirs contenant de la céramique, des figurines, des plaquettes et des moules, suggère la présence d'un atelier (terrain Théodorakopoulou-Liokafiou).
Dans la région de l'acropole, la reprise des fouilles dans le champ Polychronakou (v. BCH 113 [1989] Chron., p. 608 et supra) a fait apparaître de nouveaux vestiges de villas romaines et de la rue qui menait vers l'acropole. Dans le même secteur, des travaux de voirie ont recoupé des vestiges de maisons hellénistiques et surtout romaines, notamment : un atrium avec mosaïque du IVe s. ap. J.-C. (rue Doriéôn) ; un nouveau pavement de mosaïque à décor marin du Ve s. ap. J.-C. (terrain Géorgakoulia) ; une vaste construction, sans doute souterraine, couverte d'une voûte en berceau (rue Léonidou). On notera aussi la découverte d'une mosaïque de galets hellénistique (rue Triakossiôn) .
Les vestiges de deux riches demeures, dont le triclinium était pavé de mosaïques à sujets dionysiaques, ont été mis au jour dans la partie Sud-Ouest de la ville antique (rue Agidos et rue Hérakleidôn) ; un pavement de jardin miniature pourvu d'une fontaine (?) (déjà décrit, BCH 119 [1995] Chron., p. 876) dans la partie Sud-Est (rue Chamaretou) ; deux autres pavements de mosaïques, dont une à décor marin, dans la partie Sud (rue Lykourgou).
Dans le faubourg de Limnès, où une fouille antérieure avait révélé l'existence d'un sanctuaire, on a mis au jour des vestiges d'habitations et de la céramique qui s'échelonne entre l'époque géométrique et l'époque romaine (terrain Patista), ainsi que les restes d'une installation thermale (rue Orthias Artémidos) comme on en a déjà fouillé d'autres dans le même quartier (v. BCH 113 [1989] Chron. p. 608).
Tombes et nécropoles. — Un grand monument funéraire hellénistique a été découvert au Sud de l'acropole (rue Gortsologlou) et une sépulture en amphore, qui date de la même époque, au sommet de la colline Sud-Est (terrain Ch. Zavra).
La fouille du terrain Zaïmis (v. supra) a révélé une tombe archaïque à deux étages appartenant à un cimetière en usage de l'époque archaïque à l'époque romaine ; vingt-deux vases, percés, étaient soigneusement posés à côté de la tombe.
Dans la partie Sud-Ouest de la ville moderne, le long de la rivière Magoulitsa, on a partiellement dégagé la nécropole Sud de la ville antique, en usage du IIe s. av. au Ve s. ap. J.-C. (terrain Mavndis). On y a notamment découvert deux tombes à chambre construites, probablement des mausolés familiaux.
Constructions paléochrétiennes et byzantines. — La suite d'un bâtiment public d'époque paléochrétienne découvert en 1983 (terrain Philippopoulou) a été dégagée dans le terrain Assimakopoulou. Il avait des pavements en mosaïque à motifs géométriques et végétaux, mais aussi à représentations figurées, et des peintures murales. Le caractère public du bâtiment serait confirmé par l'absence de trouvailles.
L'église et les tombes byzantines découvertes en 1984 rue Triakossiôn, au-dessus de vestiges plus anciens (v. BCH 116 [1992] Chron., p. 898) ont fait l'objet de travaux de nettoyage et de consolidation. L'église à trois nefs, probablement du type en croix inscrite (fig. 1), a conservé des traces de peintures murales. Le long du côté Nord il y avait semble-t-il un portique, à l'Ouest des annexes. Des tombes à ciste ont été fouillées à l'intérieur et à l'extérieur du monument. Parmi le matériel recueilli on signale des sculptures architecturales en marbre, de la céramique glaçurée et des petits objets en bronze. Le monument, qui daterait de la période mésobyzantine, demeura en usage jusqu'à l'époque des Comnènes.
On signale, d'autre part, la dépose et la restauration des mosaïques découvertes, en 1988, dans la rue Kléomvrotou (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1155).
Les sépultures de l'Âge du Fer trouvées récemment dans le faubourg de Lirnnès sont étudiées par S. Raftopoulou, en même temps que celles d'Amyklai, dans Actes du 5e Congrès des Études Péloponnésiennes, B', p. 272-282.
E. Kourinou-Pikoula publie, ibid., p. 357-360, une inscription inédite concernant l'approvisionnement en eau de la ville dans la 2e moitié du IIIe s. av. J.-C.
Elle publie aussi, dans Ηόρος 10-12 (1992-1998), p. 259-276, un dossier de trône en marbre inscrit remployé comme matériau de construction, découvert en 1988 dans une fouille d'urgence. L'inscription — dédicace métrique d'un sénateur au sanctuaire d'Athéna Aléa — est datée du 1er quart du IVe s. av. J.-C.
Deux militaires inédits du musée de Sparte sont publiés par G. Steinhauer, ibid., p. 277-296. Avec un troisième, déjà connu, ils permettent de mieux cerner les problèmes topographiques de la ville de Sparte à l'époque romaine et, par extension, à l'époque classique.
A. Panayotopoulou présente, dans Sparta in Laconia, p. 112-118, une synthèse sur les mosaïques romaines de la ville, dont plusieurs inédites.
avec la contribution de
Béatrice Detournay
Anna Philippa-Touchais
Yannis Varalis
BCH 122.2 (1998), p. 768-770
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