VALLÉE D'ASÉA - 1995

Prospection de l'Institut suédois. — En 1995, la deuxième campagne, dirigée par J. Forsén, a porté sur une aire de 11 km² s'étendant, en bordure de l'Alphée, depuis les sources de Frangovryssi à l'Ouest jusqu'au village de Marmaria à l'Est, incluant le site d'Aséa (Paléokastro) fouillé dans les années 30 par une mission suédoise. L'étude géologique a été intensifiée et des échantillons de sol prélevés en plus grand nombre.
Dans la partie Sud-Ouest de la vallée, autour de l'ancien lac (asséché dans les années 50) qui s'étendait au pied de la chaîne de Tsembérou, le sol, composé de dépôts alluviaux relativement récents, est archéologiquement stérile. Non loin de là, on a repéré deux sites du Paléolithique supérieur ou du Mésolithique, qui ont livré une grande quantité d'outillage lithique en roches siliceuses et en quartz. Un nouveau site néolithique a également été localisé, ainsi que deux sites mycéniens, où l'on a recueilli de la céramique très usée. Les seuls tessons HA et HM découverts cette année viennent d'Aséa-Paléokastro ; les champs qui s'étendent autour du site fouillé ont aussi fourni une grande quantité de céramique du Néolithique Moyen, qui prouve que l'habitat n'était pas cantonné sur le sommet de l'acropole de Paléokastro.
La plupart des trouvailles de la seconde campagne de prospection se situent chronologiquement entre les périodes archaïque et hellénistique. Leur abondance autour de Paléokastro invite à situer à cet endroit la cité antique d'Aséa. La découverte, à quelque distance au Nord du site, dans une zone bien délimitée, de matériel appartenant aux mêmes périodes (vaisselle de table, vases miniatures, figurines moulées, anse en bronze, outils en fer) pourrait correspondre à un sanctuaire dépendant de la cité. D'autres sites contemporains moins étendus, repérés cette année, doivent probablement être identifiés comme des fermes, voire, dans certains cas, comme de petits villages gravitant autour de la ville d'Aséa. Dans le village moderne d'Athénaion, deux blocs architecturaux erratiques, provenant d'un édifice public d'ordre dorique du milieu du IV^e s. av. J.-C, pourraient appartenir au temple d'Athéna Pallas mentionné par Pausanias dans cette région mais non encore localisé.
Cette campagne, contrairement à la première, a livré très peu de matériel romain et beaucoup moins de matériel médiéval et moderne, ce qui pourrait s'expliquer par le fait que, cette année, les recherches ont porté sur le fond de la vallée et non plus sur les versants Nord-Est.