STYMPHALE - 1995

Fouilles de l'Institut canadien. — En 1995, la troisième campagne de fouille, conduite par H. Williams, a porté sur le sanctuaire de l'acropole, sur un quartier d'habitation dans la zone Sud-Est de la ville basse et sur le secteur Sud-Ouest du rempart urbain.
Des prospections géophysiques et topographiques des années 1982-84 (v. BCH 107 [1983] Chron., p. 758 ; 108 [1984] Chron., p. 756 ; 109 [1985] Chron., p. 773) il ressort que le site prit sa forme actuelle vers le milieu du IV^e s. av. J.-C, qu'il fut abandonné vers le milieu du ΙI^e s. av, J.-C, réoccupé au I^er et au début du II^e s. ap. J.-C, puis de nouveau, peut-être, mais de façon plus limitée, au VI^e s. ap. J.-C.
Le sanctuaire de l'acropole, peut-être consacré à Athéna, se compose d'un temple, d'un autel et d'un bâtiment annexe. On y a fait d'intéressantes trouvailles, parmi lesquelles une koré fragmentaire en marbre de la fin de l'époque archaïque, œuvre probablement attique ; un fragment de « temple boy » en marbre de la fin de l'époque classique ; une grande quantité d'ornements en bronze ; enfin plus d'une centaine de projectiles en fer (de catapulte probablement) provenant peut-être d'un siège auquel correspondrait une couche de destruction du milieu du ΙI^e s. av. J.-C. Le temple lui-même, de dimensions modestes (11 x 6 m), avait un soubassement en calcaire et une élévation en brique crue ; sur les murs, on a relevé les traces d'un enduit peint en rouge et, à l'entrée, on a trouvé les fondations de cinq marches ainsi que l'emplacement d'une base circulaire de périrrhantérion. Le remblai contenait notamment une phiale à omphalos et un petit lapin en bronze.
Au Sud de l'acropole, on a exploré l'enceinte urbaine et ses tours ; l'une d'elles, destinée à l'artillerie, présente un plan hexagonal inhabituel et se superpose à une tour semi-circulaire plus ancienne. Des traces de constructions à couverture de tuiles ont été repérées le long du parement interne de la muraille, où l'on a également retrouvé un bol en bronze, enfoui à un mètre de profondeur.
Dans la ville basse, les investigations ont porté sur un îlot d'habitations large de 30 m, bordé par deux rues Nord-Sud de 6 m de large. Il semble qu'au début de l'époque romaine, à deux reprises au moins, une maison empiéta sur la rue. Les maisons sont très mal conservées, à cause des labours et des fréquentes inondations ; l'une d'elles a cependant livré les traces d'un kopron, et l'on a aussi découvert deux puits. Les rues présentent au moins cinq phases de réfection successives ; soigneusement construites, elles ont une chaussée fortement bombée avec un caniveau de chaque côté.