BERBATI - 1997
Prosymna, Berbati (206/1927)
Fouilles de l'Institut suédois. — La fouille entreprise par B. Wells, en 1995, aux abords de la tour hellénistique (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1149), a été achevée en 1997. La dernière campagne a apporté des précisions sur les trois états de construction précédemment identifiés : l'atelier céramique d'époque classique, la tour hellénistique et la ferme de la basse époque romaine.
Le four céramique est situé à l'Ouest de la tour, protégé par un ressaut de terrain (fig. 1). Aux abords immédiats du four, la fouille a mis au jour de nouveaux rebuts d'atelier (vases et tuiles surcuits), ainsi que des supports tripodes et des cales de cuisson. Le matériel permet de dater la production du milieu du Ve s. av. J.-C., c'est-à-dire de l'époque de la recolonisation de la vallée par Argos, phénomène qui entraîna sûrement une demande accrue en produits céramiques.
La tour date de la haute époque hellénistique (vers 300 av. J.-C.) et son appareil évoque celui des murailles d'Asinè. Elle comportait sans doute une assise de plus que celles qui subsistent aujourd'hui, ainsi qu'une superstructure en brique crue. À l'intérieur, la réutilisation d'époque tardo-romaine a effacé toute trace de l'état originel à l'exception d'un escalier, qui témoigne de l'existence d'un étage, et de quelques tessons hellénistiques enfouis dans les anfractuosités du rocher ; à l'extérieur subsistent quelques restes de murs en relation avec cette tour, à l'Ouest. Les principales trouvailles d'époque hellénistique sont deux blocs inscrits (...ΗΑΝΘΩ et ΠΟΣΕΙΔΑΝΙΟΥ), qui étaient remployés dans les constructions tardives. Ils semblent provenir d'un même monument — funéraire ou votif — du IVe s. av. J.-C., époque à laquelle s'élevait, non loin de là, un temple, dont plusieurs blocs sont encore en place près du mur Sud de la chapelle Saint-Athanase et dont on a aussi retrouvé deux bases ioniques, qui ornent aujourd'hui la place du village de Prosymni.
De la ferme d'époque tardive on a fouillé, au Sud et au Sud-Ouest de la tour — alors réaménagée en pressoir —, plusieurs grandes pièces, qui étaient utilisées en partie pour le stockage. Détruites par un incendie, qui scella leur contenu sous la couche d'effondrement du toit, elles ont livré un certain nombre de jarres, une amphore micrasiatique du VIe s. ap. J.-C. (fig. 2), une grande amphore à décor peigné de la même époque, ainsi que trois monnaies de bronze de Constance II (337-361), qui, ayant circulé pendant très longtemps, ne fournissent guère qu'un terminus post quem pour le fonctionnement de la ferme. Parmi les trouvailles, on mentionne aussi une faucille en fer, des scories, des débris de faune et des macro-restes végétaux, dont l'étude devrait apporter des précisions sur l'environnement et les productions (huile ou vin ?) de cette installation rurale.
Un rapport sur la campagne de fouille de 1994 (v. BCH 119 [1995] Chron., p. 870) est publié par B. Wells, G. Ekroth et K. Holmgren, dans OAth 21 (1996), p. 189-209.
avec la contribution de
Béatrice Detournay
Anna Philippa-Touchais
Yannis Varalis
BCH 122.2 (1998), p. 753-755
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