NÉMÉE - 1997
Archaia Nemea, Iraklio (Previous)
Fouilles de l'École américaine. — Après avoir déblayé le lit de la rivière en 1996, S. G. Miller et ses collaborateurs ont repris les fouilles l'année suivante, pour une nouvelle période de cinq ans. La campagne de 1997 a porté sur le secteur Sud-Ouest du sanctuaire, en particulier sur la rivière, dont on se proposait de localiser le cours antique et de préciser l'histoire, l'objectif à long terme étant de remettre la rivière dans son lit antique afin de protéger le site.
La fouille menée à l'Est de l'hérôon (carrés H 18-19, v. plan dans BCH 105 [1981] Chron., p. 786, fig. 24) a montré que la rivière antique passait à 10-15 m plus à l'Ouest que la rivière moderne ; que sa largeur, qui était de 6 m environ à l'époque hellénistique, atteignit 12 m à l'époque paléochrétienne, pour se réduire à 2 m à partir du XIIe s. Sur la rive Est, le conduit d'évacuation du bain hellénistique a coupé une épaisse couche d'argile blanche qui se prolonge vers le Nord et vers l'Est ; il est couvert à l'aide de dalles de remploi dont certaines proviennent d'une ancienne ligne de départ, ce qui pourrait indiquer que le stade archaïco-classique se trouvait à cet endroit.
Au Sud du bain (carrés J-K 19), on a repris la fouille de la maison paléochrétienne (v. BCH 107 [1983] Chron., p. 757-758), dont la destruction doit être mise en rapport avec l'invasion slave des environs de 585. La trouvaille la plus intéressante est un trésor monétaire (18 bronzes et un solidus en or de Justinien Ier) enfermé dans un pot qui avait été enfoui sous le sol d'une pièce. Sous la maison, on a découvert la suite de l'aqueduc hellénistique (v. ibid.) ainsi qu'un puissant mur curviligne ; tous deux sont situés en bordure d'une rue Est-Ouest qui succéda à la rue archaïque (v. ibid). La fouille à l'extérieur de l'angle Sud-Ouest de l'hérôon a montré qu'au Ve s. av. J.-C. cette rue longeait un tertre artificiel de 40 à 50 m de diamètre et au moins 2 m de hauteur, créé au VIe s. par l'accumulation de blocs de pierre bruts, d'argile sableuse et de quartiers de roc. La présence d'un certain nombre de vases archaïques complets, dont quinze skyphoi, enterrés à dessein dans la masse du tertre, semble conférer à ce dernier un caractère vénérable : cela inviterait à voir dans l'hérôon une structure analogue au Pélopion d'Olympie.
avec la contribution de
Béatrice Detournay
Anna Philippa-Touchais
Yannis Varalis
BCH 122.2 (1998), p. 752-752
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