ANTIQUE HÉLIKÈ - 1995
Eliki, Zevgolation (V30/1917)
Fouilles gréco-américaines. — Poursuivant l'exploration du site présumé de l'ancienne Hélikè, S. Soter et D. Katsonopoulou ont entrepris, en 1995, en collaboration avec la VIe Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques, la fouille du terrain Κ. Klonis, où la présence de vestiges architecturaux d'époque romaine avait été mise en évidence, l'année précédente, par la prospection géophysique et les carottages (v. BCH 119 [1995] Chron., p. 890).
La fouille a mis au jour, dans quatre carrés de 4 x 4 m (A1-A2 fouillés par la VIe Éphorie, D1-D2 par l'École américaine), un bâtiment rectangulaire d'environ 15 x 10 m, orienté Nord-Ouest/Sud- Est (fig. 1). Ses murs, de 0,65 m d'épaisseur, construits en opus mixtum, sont conservés sur une hauteur qui, en D1-D2, atteint 2 m. La présence, dans le carré D2, d'un mur extérieur perpendiculaire au long côté Ouest, prouve que le bâtiment comportait, de ce côté, une ou plusieurs pièces annexes. Dans ce dernier carré, on a seulement fouillé sa couche de destruction, constituée de tuiles et de fragments de grandes jarres. En D1, au contraire, la fouille s'est enfoncée jusqu'à 3,90 m de profondeur, mettant au jour cinq sols successifs, dont l'un portait des traces de foyer, tandis qu'un autre, à un niveau supérieur, comportait un bassin aux parois enduites. La découverte de huit monnaies de bronze, dont la chronologie s'échelonne du règne d'Aurélien (270-275 ap. J.-C.) au IVe, voire au Ve s. ap. J.-C,. fournit un terminus ante quem pour la construction du bâtiment. Parmi les trouvailles on citera, outre l'abondante céramique, des fragments de vases en verre, des objets en os, des éléments d'opus sectile en marbre et des déchets alimentaires (ossements d'animaux, escargots, coquillages marins, graines). Le bâtiment fut détruit par un violent séisme, comme le prouve la couche de destruction, constituée de pierres tombées, de briques, de tuiles et de fragments d'enduit.
Tout indique que les vestiges découverts cette année font partie d'un vaste habitat romain situé entre Nikolaïka et Éliki. C'est là une donnée importante pour la localisation de la ville classique d'Héliké et de la ville romaine — mentionnée par Pausanias, VII 24.5 — qui lui succéda (ν. Αρχαιολογία 54 [1995], p. 35-40). Des tessons classiques et mycéniens, découverts dans la couche la plus profonde du carré D1, tendraient à confirmer l'ancienneté de l'occupation à cet endroit.
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