THÈBES DE PHTHIOTIDE. – Aéroport - 1992
Nea Anchialos
En 1991 et 1992, à l'occasion de travaux liés aux besoins de l'aéroport de Néa Anchialos, la XIIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques a effectué, à l'intérieur de la zone archéologique, une série de fouilles d'urgence dont les résultats sont présentés dans AD 46 (1991) [1996] Β'1, p. 208-210 et AD 47 (1992) [1997] Β'1, p. 222-229 [V. Adrymi-Sismani].
Rempart. — Au lieu-dit Kastro, à l'Ouest de l'acropole, on a dégagé plusieurs tronçons d'un nouveau rempart, muni de tours régulièrement espacées. D'une épaisseur oscillant entre 2,80 m et 3 m, il s'étend sur 2 km, entourant une colline escarpée pour aboutir, par ses deux branches Est et Ouest, à l'acropole déjà connue. Il protégeait sans doute le noyau primitif de la ville née du synœcisme de Pyrasos et de Phylaki (356-340 av. J.-C). Les trouvailles, qui datent du IVe s. av. J.-C, prouvent en tout cas qu'il n'a pas été construit en 217 par Philippe V.
Temple d'Asklépios. — Dans la partie Sud de l'espace enclos par ce nouveau rempart, on a dégagé les fondations d'un petit temple en pierre volcanique situé sur une eminence rocheuse (fig. 1). Un vestibule (1,80 x 5 m) mène à la cella carrée (5 x 5 m), dont les murs Nord et Ouest sont doublés d'un banc, qui se continuait peut-être sur le côté Sud, aujourd'hui effondré. Au milieu du mur Ouest de la cella, face à l'entrée, se dressait une base pourvue de deux mortaises au lit d'attente ; près de la façade du temple, un socle orthogonal destiné de porter la statue du dieu. L'identité de celui-ci, suggérée par une ancienne trouvaille fortuite (buste et tête d'Asklépios), est confirmée par l'inscription [Ἀσ]κληπιῷ gravée sur une petite base en marbre (v. Bull. 1997, 292). Un péribole entoure le temple et divers bâtiments annexes. Parmi les trouvailles : des statuettes en marbre, dont une d'Aphrodite avec Éros et un Asklépios, une tête d'éphèbe (fig. 2), plusieurs figurines en terre cuite, six monnaies de bronze (IVe-Ier s. av. J.-C.) et des astragales.
Nécropole Est. — De cette nécropole (v. BCH 114 [1990] Chron., p. 773) on a fouillé sept nouvelles tombes hellénistiques et romaines (terrains Kitsiou et Roupakia). La fouille a notamment produit une stèle funéraire à relief et douze autres inscrites (ex. Φιλίππα Ἀντιπά[τρ]|ου Ἀρέσκων | Σωσικλῆς ; Δικαιαγό|ρα Ἀσκλη|πιοδόρου ; Τιμοξέν|α Χαρων|ίδα ; Παρμε|νίκα Ἀ|ργασικρ|άτου).
Nécropole Ouest. — Une nouvelle nécropole a été repérée au Sud du rempart Ouest (champ Sakomitrou), qui devait enclore, outre le temple d'Asklépios, un secteur d'habitat auquel elle correspondrait. Les quarante-deux tombes fouillées sont disposées par groupes et connurent deux phases d'utilisation, l'une au IVe s., l'autre au IIIe-IIe s. av. J.-C. ; de la seconde datent deux couronnes en or (fig. 3) et la réutilisation de seize stèles funéraires inscrites — toutes hellénistiques, sauf une d'époque archaïque — comme couvercles de tombes à ciste.
Théâtre. — Découvert en 1992 (v. BCH 117 (1993) Chron,, p. 832), le théâtre (fig. 4), construit à un endroit d'où la vue embrasse le Golfe pagasétique et le port de Pyrasos, a pu être daté avec précision grâce à quarante-cinq monnaies découvertes dans le koilon et les parodoi : fondé au milieu du IVe s. av. J.-C, il demeura en usage jusqu'au IVe s. ap. J.-C. ; le muret construit autour de l'orchestra fait partie des remaniements d'époque romaine. La fouille a produit un certain nombre d'éléments du décor architectural en marbre de l'édifice, ainsi qu'une stèle votive qui confirme l'existence d'un culte de Sarapis et d'Isis dans la cité.
avec la contribution de
Béatrice Detournay
Anna Philippa-Touchais
Yannis Varalis
BCH 122.2 (1998), p. 826-829
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