MOSCHATO (KARDITSA). – Temple d'Apollon - 1997

La presse fournit des détails sur la fouille du temple d'Apollon, brièvement signalée dans la dernière Chronique (v. BCH 120 [1996], p. 1216 [Chronique n.12894]).
Situé sur la butte de Lianokokkala, entre Mitropoli et Moschato, ce temple renfermait une statue en bronze d'Apollon in situ. La fouille, commencée en 1994 sous la direction de B. Indzessiloglou, a été achevée en 1997. Elle a révélé un monument dorique périptère du 2^e quart du VI^e s. av. J.-C, détruit par un incendie au milieu du II^e s. av. J.-C. et enfoui sous les décombres de sa superstructure. Sa largeur est de 13,75 m, sa longueur conservée de 30,68 m — c'était sans doute un hékatompédon — et sa hauteur restituée (à partir d'une colonne tombée qui a conservé tous ses tambours et son chapiteau) d'environ 4,30 m. Le bois de l'édifice primitif fut progressivement remplacé par du grès local, à l'exception sans doute de l'entablement et de la toiture, dont on n'a retrouvé aucun élément. Il semble que ces travaux de remplacement durèrent assez longtemps, car on observe des différences notables dans les dimensions des tambours et des chapiteaux. On précise que les cannelures des colonnes n'arrivent pas jusqu'à la base (elles s'arrêtent à 15 cm au-dessus du stylobate) et que l'échine des chapiteaux porte un décor de palmettes et de fleurs en relief.
La statue cultuelle, qui mesure 0,82 m de haut, a été découverte devant l'autel, au milieu de la cella. L'identité du dieu est confirmée par une dédicace gravée sur une stèle qui a été découverte à l'intérieur du temple. Le dieu est représenté en armes, coiffé d'un casque conique et portant une cuirasse en forme de cloche, des jambières, des protège-poignets et des protège-bras. Il prend appui sur son pied droit et avance le pied gauche, comme les kouroi ; son bras droit relevé brandit une lance — on en a retrouvé une dans le temple, qui pourrait lui appartenir — tandis que la main gauche devait tenir un arc. Le visage a le menton pointu ; les yeux étaient probablement incrustés. L'œuvre, qui trahit une certaine maladresse technique, a sans doute été fabriquée dans un atelier provincial.
L'étude des tuiles a montré que la toiture avait été refaite à deux reprises, au IV^e et au III^e s. av. J.-C. ; plusieurs tuiles sont estampées Κλεόμαχος et Φίλλεος, noms qui pourraient être ceux de dignitaires ou de propriétaires d'atelier. Parmi les offrandes, relativement très peu nombreuses, on signale le pied d'une deuxième statue en bronze, une figurine de chien, un vase à fond percé pour des libations, une boîte en terre cuite découverte sur une base en pierre dans l'adyton, des fragments de stèles et de nombreuses lampes.
Αδέσμευτος Τύπος, Το Όνομα, 29.5.98 ; surtout Βήμα, 18.10.98. ; ΕΥΠΠΟ 1 (1997), p. 93, avec photo p. 95.