MYTILÈNE - 2000
Informations Générales
Numéro de la notice
1271
Année de l'opération
2000
Chronologie
Mots-clés
Fontaine - Citerne - Canalisation - Fortification - Bains - Maison - Péribole - Sépulture - Sculpture - Installation hydraulique - Monument honorifique - Épave - Habitat - Nécropole - Port - Production/extraction - Voierie
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Mytilini, Mytilène, Kastro
Mytilini, Mytilène, Kastro
Notices et opérations liées
2000
Description
Dans le cadre des travaux d’installation du réseau d'épuration des eaux usées, des fouilles de sauvetage ont été entreprises dans plusieurs rues de la ville. Les résultats sont présentés ici secteur par secteur, dans une notice développée (6 pages). Parmi les découvertes les plus importantes, on signale le grand égout voûté de l'époque ottomane, repéré dans plusieurs sondages, de nombreux vestiges de construction de la ville hellénistique, romaine, byzantine et postbyzantine, des vestiges des quais du port antique, des vestiges des quais de l'Euripe, des quais du port du début du XXe s., ainsi que de nombreuses tombes et monuments funéraires appartenant aux nécropoles Nord et Sud de Mytilène.
Rue Ermou, no 273-291
La fouille dans la rue Ermou, au niveau de Yeni Tzami, a livré un segment du grand égout voûté qui date de la fin de l'époque ottomane et qui parcourt toute la rue Ermou : la maçonnerie est faite de blocs de pierre de Mistegna liés avec du mortier. Deux fragments de conduits en terre cuite du début du XXe s. ont également été dégagés, ainsi que des vestiges de construction de la période ottomane.
À l'angle des rues Ermou et Adramytiou, on a dégagé un fragment de sol dallé posé sur une couche de mortier qui se poursuit sous la chaussée.
À un niveau inférieur, un autre sol a été dégagé, de même structure que le précédent, utilisant des matériaux antiques en remploi. Dans une phase postérieure de son utilisation, ce sol a été revêtu d'un mortier hydraulique et inclus dans la construction de l'égout ottoman. Parmi les blocs anciens utilisés dans le sol, on mentionne une plaque de chancel d'époque protobyzantine et portant un relief sur ses deux faces ; le sol date donc d'après le Ve s. apr. J.-C., date à laquelle s'est produit le remblaiement du canal de l'Euripe. On mentionne également un chapiteau d'ante (inv. BE 41494), un fragment inscrit (BE 41514) (fig. 1), un relief honorifique représentant Aphrodite sur un dauphin et Éros (BE 41496), et de la céramique d'époque romaine et d'époque moderne.
Rue Ermou, entre les rues Pergamou et Maiandrou
Dans la rue Ermou, la fouille entre les rues Pergamou et Maiandrou a livré le niveau de rue dallée du début du XXe siècle de part et d'autre de l'égout voûté de l'époque ottomane. Ont également été dégagés 24 murs de l'époque moderne et deux segments d'égouts maçonnés : ils étaient construits en appareil de moellons et en blocs architecturaux anciens. Les édifices auxquels ils appartenaient sont postérieurs à l'égout.
À un niveau inférieur, on a dégagé des vestiges de murs détruits par les aménagements modernes. On distingue trois édifices de plan rectangulaire, fondés sur du sable et conservés à 0,48 m de hauteur. Leurs parements externes sont construits en blocs de remploi et mortier et leurs parements internes en appareil de moellons : il s'agit sans doute des soubassements de constructions monumentales.
Rue Ermou, entre les rues Patriarchou Ioakim et Pittakou
Dans la rue Ermou, la fouille a dégagé, entre les rues Patriarchou Ioakim et Pittakou, des vestiges d'édifices en moellons datant de l'époque postbyzantine à la fin de l'époque ottomane. Une aire pavée d'époque ottomane a été interprétée comme une rue ; une construction en pi est datée de la même époque.
Le mur TX47, de 0,74 m de large, dégagé sur une longueur de 48,70 m est construit en emplekton, avec un parement interne peu soigné et un parement externe en appareil polygonal en blocs de trachyte, sur lequel étaient collés des coquillages marins, attestant un contact prolongé avec l'eau : il s'agit du quai occidental qui bordait le canal de l'Euripe. Dans une phase postérieure de son aménagement, le mur était couvert de tuiles et de blocs brisés. Le remblai sablonneux autour du mur comportait de la céramique hellénistique et romaine (fig. 2).
Rue Ermou 123-127
La fouille du secteur compris entre les nos 123 et 127 de la rue Ermou a permis de dégager la structure K3 (1,20 à 2,80 m sur 16,70 m) conservée sur une hauteur de 1 à 2 m. Quatre assises, fondées sur une couche de sable mêlée d’abondants coquillages et construites en blocs de taille, sont conservées. La structure K3 se situe sur le littoral antique et est liée à l'équipement du port. – Le mobilier recueilli dans les remblais comporte de la céramique hellénistique et romaine : la structure K3 et le mur TX47 auquel elle est liée appartiennent donc à la phase la plus ancienne d'aménagement de ce secteur.
À l'angle des rue Ermou et Tyrtaiou, on a dégagé un fragment de corniche d'ordre dorique (BE 41773).
Rue Ermou, entre les rues Patriarchou Ioakim et Aghiou Georgiou
Rue Ermou, la fouille a mis au jour, entre les rues Patriarkou Ioakim et Aghiou Georgiou, des vestiges de construction d'époque ottomane. Entre +1,29 et -0,30 m, sont apparus 8 murs en appareil de moellons et blocs de taille utilisés en remploi, des vestiges de sols pavés de moellons correspondant probablement à une rue ou au sol d'une cour, ainsi qu'un segment d'égout maçonné en moellons.
Rue Ermou, entre les rues Aigaiou et Maiandrou
Les travaux dans la rue Ermou, à l'angle des rues Ermou et Symeon (fig. 3), près du mur TX47, ont permis de dégager une construction (K7) de plus de 11 m de longueur et 1,50 m de largeur. Orienté Nord-Sud, le mur est construit en appareil de blocs de trachyte de Mistegna disposés en boutisse et en carreaux. Il présente du côté Est un parement sur lequel étaient accrochés des coquillages, du côté Ouest un parement de construction moins soignée et, entre les deux, un emplekton. Fondé sur le sable, il s'agit d'un mur de quai. – Le mobilier hellénistique et romain permet de dater la structure de l'époque hellénistique.
À un niveau supérieur, trois canalisations modernes, dont deux en terre cuite et une maçonnée, ont été dégagées, ainsi que l'égout voûté d'époque ottomane. À ce point de son parcours, celui-ci passe sous la rue Chrysostomou Smyrnis et bifurque vers la rue Ermou. Plusieurs réaménagements et réparations sont visibles, puisque cet égout est encore en usage.
Rue Kountouriotou, du numéro 35 jusqu'à la Banque de Grèce
La fouille a livré des vestiges du quai du début du XXe siècle en deux endroits (fig. 4):
- au no 35, il est conservé sur une longueur de 18,10 m et une hauteur de 1,17 m. Il est construit en appareil de moellons et mortier hydraulique.
- devant la banque, il est conservé sur une longueur de 9 m. Son assise supérieure est constituée de blocs de remploi liés avec du mortier hydraulique.
À une profondeur de 1 m, quatre canalisations du début du XXe siècle, orientées Est-Ouest, ont été dégagées. L'une était en terre cuite, les autres étaient maçonnées avec des matériaux de remploi. À un niveau inférieur, on a dégagé des vestiges de deux bateaux d'époque postbyzantine :
- au niveau des no 29-31, la carène, les membrures et les pontages du premier bateau, long de 20 à 22 m.
- au niveau des no 17-21, la carène, les membrures, cales en bois et pontages du second bateau, d'une longueur conservée de 2,64 m. Ces vestiges étaient recouverts de goudron. Le mobilier recueilli dans le remblai de sable comportait de la céramique d'époques postbyzantine et moderne, quelques clous et monnaies ottomanes, des anneaux d'amarrage en fer sur le mur de quai postbyzantin et des fragments de canons. Des pieux de bois ont également été dégagés entre -0,30 et -0,50 m pour la fondation d'un quai postbyzantin ; une deuxième série, à -4,50 m, date de l'Antiquité et supportait peut-être un ponton en bois.
Rue Aghiou Therapontos, entre la rue Ermou et Karantoni
Rue Aghiou Therapontos, des vestiges de l'habitat de l'époque romaine, postbyzantine et moderne ont été dégagés. Plusieurs murs ottomans et des canalisations d'approvisionnement en eau, en terre cuite et en plomb, ainsi qu’une citerne ont été mis au jour. Un fragment de canalisation en terre cuite médiévale et cinq sols ont été fouillés à un niveau inférieur, de même que trois murs d’époque romaine délimitant une pièce de 2,93 x 0,85 m.
Angle des rues Vostani et Mitropolitou Iakovou et Mousson
L'égout voûté de l'époque ottomane a été repéré rue Vostani.
Rue du 8 novembre
Des vestiges de constructions romaines et modernes ont été dégagés rue du 8 novembre. Pas moins de 51 murs plus ou moins bien conservés, mais sans rapport entre eux, ont été fouillés. Les murs d'époque moderne sont construits en appareil de moellons et de terre, tandis que les murs anciens sont construits en blocs de poros et en terre ; des vestiges de sols sont associés à ces derniers, dont l'un est une mosaïque à décor géométrique. Douze canalisations en terre cuite et un égout maçonné ont également été dégagés.
Au niveau de la maison Halibey, un tronçon du rempart médiéval, d'une largeur de 1,30 m pour une hauteur conservée d'environ 1 m, a été mis au jour sur une longueur de 4,50 m.
Parmi le mobilier recueilli, on mentionne un chapiteau dorique (BE 41529), un fragment de colonne torsadé (BE 41530) et une statue en marbre d'Hécate (BE 41594).
Rue Naumachias Ellis
De la rue Iliopoulou à l'église d'Aghios Nikolaos, des vestiges de constructions modernes, dont un sol d'argile, ont été mis au jour. À l'angle des rues Naumachias Ellis et Iliopoulou, une construction rectangulaire (dimensions : 2,40 x 2,37 x 0,36 m) en blocs de trachyte et poros a été dégagée. Il s'agit peut-être d'une tour du rempart (une porte avait été découverte à proximité sur le terrain Chatzisavva en 1987).
Au niveau du bâtiment Koraka (no 99B), des vestiges d'un atelier ont été mis au jour sur une longueur de 33,30 m. Deux pièces ont été explorées : dans l'une était conservé un sol de mortier, dans l'autre un sol de plaques de Phocée. Les murs étaient construits en blocs taillés, appuyés à certains endroits sur la paroi du rocher, revêtu de mortier. – Dans l'une des deux pièces était conservé un foyer de 1,65 x 1,45 m construit en briques, tuiles et mortier et présentant des traces de feu. Sous le sol, on a retrouvé le système de canalisation : les conduits d'approvisionnement en eau étaient en terre cuite ; les égouts étaient en maçonnerie. – À peu de distance, devant le bâtiment Kourtzi, un sol d'entrepôt (6,70 m de longueur) a été dégagé : il était dallé de pierre et des fragments de pithos se trouvaient dans des conques (?). Les murs étaient construits en appareil de moellons.
Un égout maçonné et une citerne rectangulaire revêtue de mortier hydraulique étaient liés à l'atelier, d'époque romaine.
Rue Naumachias Ellis, entre les rues Kemeriou et Mitropolitou Ambrosiou
Dans la rue Naumachias Ellis, des vestiges de thermes romains ont été mis au jour à 0,70 m de profondeur. Ils ont été fouillés sur une longueur de 27 m : trois pièces ont été dégagées, la pièce centrale étant la mieux conservée (13,70 m de long), avec des hypocaustes. Malgré les remaniements ultérieurs, 25 piliers en briques circulaires d'un diamètre de 0,22 m sont conservés. Les murs étaient revêtus de mortier et portent des traces de placage de marbre. Les sols des pièces étaient dallés de plaques de marbre sur une couche de mortier. Lors d'un réaménagement des thermes, le sol de la pièce centrale a été remplacé par un dallage de carreaux de terre cuite sur une couche de mortier. – Du système d'approvisionnement en eau, des petits segments de canalisation en terre cuite et d'égouts maçonnés.
Dans la partie Nord de la tranchée, des vestiges de constructions romaines et un four, remblayé de cendres et de terre, ont été découverts.
On a constaté qu'au Nord de la rue Naumachias Ellis, près du rempart, les constructions sont plus éparses. On y a découvert des vestiges d'ateliers hellénistiques, des quantités importantes d'argile et une abondante céramique. Le grand nombre de murex brisés et entiers trouvés dans les cendres et la terre sableuse permettent d’identifier l’activité d’un des ateliers. Celui-ci, daté de l'époque hellénistique et du début de l'époque romaine, est détruit par l'extension de la nécropole Nord, comme il paraît par la tombe contenant un unguentarium aménagée au-dessus du four. – Dans le remblai contenant les murex, on a également recueilli de la céramique sigillée, de la céramique de type West Slope, des monnaies en bronze, des fragments de figurines, des pesons, un petit autel en marbre, une base de stèle en marbre un fragment de colonne et un chapiteau (BE 42003- 42006).
Rue Naumachias Ellis, entre la rue Lesvonaktos et le no 53, les vestiges suivants ont été découverts :
- un égout maçonné et une citerne de collecte d'eau (3,45 x 1,80 m), construite en moellons avec des parois revêtues de mortier hydraulique d’époque romaine tardive. La citerne est fondée sur une couche de coquillages brisés et de blocs de taille.
- au niveau des no 47-51, un ensemble de murs d’époque romaine, en appareil de moellons.
- au niveau des no 43-47 (à -2,01 m), le rempart hellénistique sur une longueur de 5,80 m : ce segment, conservé sur deux assises, a une largeur de 2,60 et une orientation Est-Ouest. Il est fondé, à cet endroit, sur une couche comportant des pierres, du sable et des galets. La céramique d’époque romaine recueillie dans les couches les plus profondes permet de dater sa destruction. Il s’agirait plutôt d’une tour du rempart, analogue à celle construite au départ du môle oriental du port Nord.
- un segment du rempart maritime, d’une largeur de 2,80 m, à l’angle des rues Naumachias Ellis et Krinis, sur une longueur de 11,65 m (niveau -2,17). Il est conservé sur une hauteur de trois assises et orienté Nord-Ouest/Sud-Est. Il est fondé sur une couche de rochers taillés pour assainir le terrain. Deux assises du rempart, construit en emplekton et large de 3 à 3,45 m, ont été dégagées sur une longueur de 17 m, selon une orientation Nord-Sud en avant du no 51.
Angle des rues Kavetsou et Vournazôn, un segment du rempart, d’une largeur de 1,56 à 2,18 m, a été dégagé sur une longueur de 6,69 m (fig. 5). Il est orienté Nord-Sud. Construit en pierres de Sarmosak disposées en boutisses, il est fondé sur des galets et du sable marin : il s’agit d’un segment du rempart maritime. – Immédiatement au Sud du rempart a été dégagée une structure à abside postérieure au rempart.
Au départ de la rue Kavetsou et à une dizaine de mètres du rempart de la rue Vournazôn, a été dégagée, sur 18,50 m de longueur, l’extrémité Ouest d’une rue de l’époque romaine, dallée de moellons et blocs de remploi, orientée Nord-Est/Sud-Ouest. Des éléments architecturaux provenant des bâtiments alentours ont été recueillis dans les remblais, notamment une colonne à fût monolithe (BE 43225).
Rue Kavetsou, no 6, des vestiges de nécropole ont été dégagés sur plusieurs niveaux :
- à -2,78 m, trois inhumations simples, accompagnées de monnaies en bronze oxydée, quatre unguentaria, un peson, tandis que des fragments de figurines et de céramique hellénistique ont été recueillis dans le remblai.
- à -3,20 m, deux monuments funéraires délimités par des thékès rectangulaires construites en dalles de trachyte : les sépultures de la seconde moitié du IVe s. av. J.-C. comportaient deux pélikès à figures rouges, un seau en bronze, une amphore à couvercle en bronze, un strigile en fer et une figurine. Ces monuments sont fondés sur les ruines de constructions plus anciennes.
- entre +3,62 m et +1,67 m : vestiges de constructions de l’époque ottomane
- entre +2,34 et +0,77 : vestiges de construction et tombes d’époque romaine. Cette construction est en appareil de moellons et blocs de remploi. Le mur le mieux conservé (20,80 m de long, sur 1,20 m de haut) est enduit de mortier contenant du tuf volcanique à l’extérieur et du mortier hydraulique de tuileau à l’intérieur. Une canalisation en terre cuite lui est associée. Ces vestiges datent des époques romaine et romaine tardive.
- des murs parallèles de 2,45 m de large, construits en emplekton, conservés sur 5,40 m de long et sur quatre assises, délimitent un enclos rectangulaire à l’intérieur duquel ont été découvertes deux inhumations simples et un sarcophage monumental. À l’extérieur de ce péribole, a été dégagée une autre inhumation simple. L’ensemble date de l’époque romaine.
- à un niveau intermédiaire (entre -1,86 et -0,38), a été mis au jour un segment du rempart sur une longueur de 6,60 m, pour une hauteur conservée de 1,15 m correspondant à deux assises et une largeur de 4,04 m. Construit en emplekton, il est orienté Est-Ouest. L’assise supérieure est en appareil polygonal, tandis que l’assise inférieure, en appareil régulier, constitue le soubassement. Une tour est accolée à son extrémité occidentale, près de la porte Sud ; une partie du sol, dallé de blocs divers, a été dégagée à proximité.
- à la cote +0,64 m, un mur hellénistique (TX69) perpendiculaire au rempart, d’une longueur de 6,19 m, conservé sur trois assises, a été dégagé. Sur les vestiges du rempart et du mur hellénistique TX69, repose une construction semi-circulaire de caractère monumental, orientée Nord-Sud et conservée sur une hauteur de quatre assises dont les deux supérieures sont construites en gros blocs de marbre, liés par des scellements en pi.
- à la cote +0,71 m, a été dégagée une thékè monolithe en marbre, en forme d’entablement de temple : elle contenait des os brûlés et quelques tessons de céramique à vernis noir.
À l’angle des rues Kavetsou et Aghias Irinis, la fouille a livré des vestiges du début du XXe siècle immédiatement sous la chaussée (fig. 8). À un niveau inférieur (+0,51 m), deux citernes d’époque postbyzantine, revêtues de mortier hydraulique, de même que des canalisations associées à celles-ci ont été mises au jour. Les citernes ont été construites en matériaux de remploi, comme notamment un fragment d’architrave dorique et un siège du théâtre.
Une tombe à ciste a été dégagée à un niveau inférieur (-1,40 m) ; le mobilier comprend un strigile en fer, un miroir et une stamnos du IIIe s. apr. J.-C. Deux autres tombes à ciste, une inhumation simple et deux urnes cinéraires ont été dégagées sous la tombe précédente. Les cistes contenaient plusieurs individus ; dans l’une, on a constaté des traces de crémation. Le mobilier de ces tombes comporte des unguentaria, des coupes à vernis noir, un vase miniature, une figurine, une lampe, un miroir en bronze et une danakè en or.
Sous ces tombes (-2,25 m) on a découvert plusieurs pièces rectangulaires appartenant à un édifice, ainsi que les vestiges d’une citerne associés à des canalisations du IVe s. av. J.-C.
Rue Kavetsou, n° 18, sous les vestiges d’une citerne ottomane construite en pierre de Phocée, la fouille a livré un monument funéraire fondé sur le sable, conservé sur trois assises : elle contenait une thékè avec des ossement brûlés, couverte d’une dalle sur laquelle avait été posée une pelikè à figures rouges du IVe s. av. J.-C. Neuf autres sépultures (quatre thékès, quatre cistes et une inhumation simple) ont été fouillées : ces structures ont été perturbés et les ossements dispersés.
À l’angle des rues Kavetsou n° 16 et Aghias Irinis, la fouille a livré un monument funéraire de 2,76 m de long, dont l’élévation est construite de moellons et de briques, mais dont les fondations utilisent en remploi onze colonnes en calcaire et en pierre de Sarmosak. Ce monument était constitué de onze tombes à ciste découvertes pillées et remblayées avec de nombreux ossements. Dans le remblai, on a recueilli des unguentaria, des pesons, des monnaies oxydées, des objets en bronze et en fer, la partie supérieure d’une stèle funéraire hellénistique et de la céramique commune d’époques romaine et romaine tardive.
Rue Kavetsou, entre les rues Eressou et A. Deli, la fouille a livré une partie de la nécropole Sud. Au total, 103 tombes ont été fouillées : des cistes en pierre, trois sarcophages, quatre thékès, cinq inhumations simples, tombes à tuiles (cistes et à double pente), douze enchytrismes (en amphore, marmite et lekanides) et cinq monuments funéraires qui se prolongent en dehors de l’espace fouillé. Les tombes, dont le mobilier date du IVe s. av. J.-C. au IIIe s. apr. J.-C., s’étendent le long du côté Ouest de la rue principale qui avait été fouillée en 1992 : six tombes du IVe s. av. J.-C. étaient aménagées entre la rue Eressou et Naumachou Papanikoli, c’est-à-dire plus près du rempart, tandis que les autres tombes, de l’époque romaine, étaient aménagées plus loin, dans le secteur le plus éloigné de la nécropole, vers la rue Deli.
Sourada, rue Eleutheriou Venizélou n° 65-89
La fouille a livré des vestiges de construction (sept murs et une canalisation), ainsi que trois tombes à ciste et un enchytrisme en pithos appartenant à la nécropole. Deux des cistes étaient maçonnées, tandis que la troisième était constituée de dalles de pierre de Sarmosak. Ces tombes, dont les os étaient très dégradés, n’ont pas livré de mobilier. La céramique recueillie dans les remblais autour de celles-ci date de l’époque romaine à l’époque byzantine.
Angle des rue Chatzimichaïl et Voutyra
La fouille a livré une tombe à ciste maçonnée en pierre de Sarmosak et recouverte de dalles d’andésite. Le mobilier, composé d’un unguentarium, d’un kyathio à vernis noir et d’une pélikè à pâte grise, date du IIe s. av. J.-C.
Epano Skala, rue Naumachias Ellis, au niveau de la rue Kydonion
La fouille a livré une partie de la nécropole Nord : 113 tombes ont été dégagées, parmi lesquelles 73 sont d’époque classique et 40 sont d’époque romaine.
- la partie classique de la nécropole comporte des sarcophages en pierre de Phocée et en andésite, accolés les uns aux autres, disposés dans des fosses en deux rangées (fig. 9). Leur état de conservation est souvent assez mauvais : seuls leurs sols ont été conservés. Une couverture monolithe à deux pentes a été découverte à proximité. Le mobilier se compose de lécythes à figure noire, kylikes, aryballes, canthares, skyphoi, oenochoès, pélikès, alabastres, figurines, miroirs en bronze, épingles, fibules et boucles d’oreilles en or.
- la partie romaine de la nécropole recouvrait la partie Sud des sarcophages d’époque classique jusqu’à la rue Kydonion (partiellement fouillés en 1998). Elle comportait des tombes à ciste maçonnée, des cistes en dalles de pierre contenant jusqu’à cinq individus et des ossuaires, des tombes à tuiles, des thékès en dalles de pierre, des enchytrismes en lekanis et en amphores et des inhumations simples. Parmi le mobilier recueilli, on mentionne des unguentaria en terre cuite et en verre, des kyathia, des petites amphores, des figurines en terre cuite et vernissées, des monnaies, des épingles en os, des objets en métal (en particulier miroirs en bronze, bagues, fibules, clous, serrures, strigiles).
Par ailleurs, de nombreux sondages ont également été effectués par la 14e éphorie des antiquités byzantines. On signale de nombreux murs de maisons et des segments d’égouts maçonnés ou en terre cuite, une construction de type fontaine, rue du 8 Novembre et, en face du cabinet du vétérinaire, un sol de mosaïque protobyzantin, de facture très soignée en opus tessellatum polychrome, analogue à ceux de Kos de la même époque. – Les remblais, perturbés, contenaient énormément de matériel postbyzantin et surtout ottoman, avec notamment des fragments de stèles funéraires en marbre à relief d’époque ottomane et deux petits canons découverts rue Kountouriotou, au niveau des quais postbyzantins.
Auteur de la notice
Catherine Bouras . - Dir. scientifique : D. MULLIEZ, C. AUBERT
Références bibliographiques
Archontidou, A., Achilara, L., AD 55 (2000) [2009], p.921-934.
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Date de création
2010-10-05 00:00:00
Dernière modification
2023-10-04 14:17:39
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