SKYROS. – Palamari - 1996
Palamari
Sur le site préhistorique de Palamari, les campagnes de 1995 et 1996 avaient pour objectif principal de déterminer le tracé et l'agencement du système défensif, afin de préciser l'étendue de l'habitat, qui doit atteindre 2 ha. Le site étant naturellement fortifié par des falaises du côté de la mer — à l'Est et au Nord — (fig. 1), seuls les côtés Ouest et Sud étaient protégés par un rempart. Des nettoyages extensifs et des sondages effectués surtout dans la partie Ouest de la muraille ont fait apparaître quatre bastions semi-circulaires de longueur constante (6 m) mais de largeur variable (6,60 m à 7,40 m) et un double avant-mur. Ce dispositif est comparable à celui de Kastri à Syros, mais la fortification de Palamari présente une particularité unique : son avant-mur est doublé par un fossé creusé dans le rocher, large de 4,85 m — il n'a été fouillé que jusqu'à 2 m de profondeur — et par une levée de grosses pierres parallèle au mur. La largeur totale de la fortification, qui date du BA II, atteint ainsi 25 m.
Des sondages dans la partie Sud du rempart ont fait apparaître un bâtiment en Π et une canalisation d'un type connu à Poliochni, qui se dirige vers l'extérieur du rempart et qui a conservé ses plaques de couverture. Sur les côtés Nord et Est de l'habitat, les murs extérieurs des maisons, larges de 0,70 à 0,90 m, servent en en même temps de mur d'enceinte. Les portes Γ et Δ, du côté Nord de l'enceinte, menaient vers la baie de Vodomandra, où l'on a constaté la présence d'une source et d'une fosse d'extraction de métal. Dans la partie Est de l'agglomération, certains indices font supposer l'existence d'un bâtiment à corridors, du type de la Maison des tuiles de Lerne.
Poliochni, p. 344-356 [M. Théochari, L. Parlama].
L'étude préliminaire des trouvailles a révélé l'existence d'activités spécialisées sur le site et de connexions avec l'extérieur. Ainsi la découverte récente d'un moule en pierre à deux faces (pointe de flèche/ciseau), d'un poignard et d'une pointe de lance en bronze, confirment l'hypothèse d'une activité métallurgique locale ; celle d'un sceau cylindrique en terre cuite à décor gravé trahit — tout comme certains traits de l'industrie métallurgique — des liaisons avec le Nord-Est égéen, la présence de marques de potier suggérant elle aussi des échanges.
Ibid., p. 357-361 [E. Hadjipouliou].
avec la contribution de
Béatrice Detournay
Anna Philippa-Touchais
Yannis Varalis
BCH 122.2 (1998), p. 918-920
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