ISTHMIA. - Sanctuaire de Poséidon et Thermes romains - 1998

En 1998, les deux équipes engagées dans l'exploration du site, celle de l'Université de l'État de l'Ohio et celle de l'Université de Chicago (dirigées respectivement par T. E. Gregory et E. R. Gebhard), ont mené deux nouvelles campagnes d'étude, collaborant en outre dans le cadre d'une prospection de la région du sanctuaire (sous la direction de E P. Hemans et T. E. Gregory).

1) Travaux de l'Université de l'État de l'Ohio. — L'étude des thermes romains situés au Nord du temple de Poséidon a été poursuivie (architecture par F. Yegül ; lampes par B. Wohl ; céramique romaine par R. DeMarris et S. Nash ; études stratigraphiques). Les abords extérieurs de la Porte Nord-Est ont été explorés ; J. Rife a dégagé deux tombes qui avaient été découvertes en 1969. Ce dernier prépare avec J. Robb une publication d'ensemble du matériel anthropologique des époques tardo-romaine et byzantine.

2) Travaux de l'Université de Chicago. — Outre l'étude de divers ensembles de trouvailles en vue de la publication finale (céramique archaïque et classique par M. Risser, figurines en terre cuite par D. Mitten, une sima en marbre du temple classique de Poséidon), il convient surtout de mentionner :
— la poursuite de l'analyse de la faune (D. Reese) recueillie près de l'autel de Poséidon, dans les fosses dédiées à Mélicerte-Palaimon et dans le réservoir du sanctuaire archaïque. Les ossements du réservoir correspondent à des restes de banquet. On a pu déterminer que les membres antérieurs des ovins et des bovidés sacrifiés à Poséidon, morceaux de choix des festins sacrificiels, avaient été découpés avant leur combustion ;
— la restitution graphique (M. Sturgeon, V. Remaly) de deux sculptures d'époque antonine provenant du Palaimonion et représentant vraisemblablement Marc-Aurèle et un prêtre accomplissant un sacrifice ;
— le dessin des terres cuites architecturales (tuiles d'égout, antéfixes) de deux petits édifices archaïco-classiques ;
— l'achèvement de la restauration des aménagements hydrauliques fouillés à l'Ouest du temple de Poséidon et de fragments d'arc en marbre dégagés par O. Broneer dans le Palaimonion (ces derniers appartiennent en réalité à deux arcs distincts mais identiques).
Parallèlement à ces travaux, il s'agissait de vérifier l'hypothèse qui place l'hippodrome au Sud-Ouest du stade. Lors d'une prospection géophysique conduite en 1997 dans le vallon situé au Sud de l'habitat de Rachi (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 750) et dont la longueur – plus de 350 m – convient bien à un hippodrome, des indices avaient suggéré la présence d'une « piste » horizontale à quelques mètres sous la surface. En 1998, on a dégagé un mur curviligne qui fermait l'espace à l'Ouest et un long mur, vestige probable d'un banc pour les spectateurs, qui bordait le côté Sud. Les flancs des collines environnantes avaient été remaniés pour l'aménagement des gradins.

3) Prospection. — En marge de leurs travaux à Isthmia, les deux équipes de recherche ont poursuivi le programme pluridisciplinaire d'exploration de la région du sanctuaire entamé en 1997, étudiant notamment l'exploitation des ressources naturelles et les interactions entre l'homme et le milieu sur une durée de plus de 5 000 ans.

Signalons la parution du vol. VII de la série des fouilles d'Isthmia, The Metal Objects, 1952-1989, par ⴕ I. K. Raubitschek (1998).