CORINTHE ANTIQUE. - Terrain de la Panaghia - 1998
Archaia Korinthos, Palaia
Les travaux, dirigés par G. Sanders, se sont poursuivis en 1998 dans deux secteurs : à l'extrémité Sud du complexe d'époque franque exploré ces dernières années par C. K. Williams II, et dans le terrain de la Panaghia, situé aux abords Sud-Est du forum, entre les thermes et la villa romaine précédemment explorés (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 748).
2) Terrain de la Panaghia. — On a exploré une vaste zone au Sud et à l'Est des thermes du milieu du VIe s.
— Couches pré-romaines. La présence d'un tesson à vernis noir hellénistique dans un niveau profond confirme l'existence de couches pré-romaines, auxquelles on peut associer des objets recueillis dans des couches tardives (une protomé de cheval provenant vraisemblablement d'un relief représentant les Dioscures, trois reliefs fragmentaires figurant des héros et de la céramique à vernis noir). On signale en outre la trouvaille d'un fragment de vase HR III et d'un bord de skyphos attique du début du Protogéométrique.
— Maison urbaine. Poursuivant la fouille de la vaste maison romaine, on y a mis au jour une large canalisation pavée de tuiles, les parois enduites de mortier hydraulique, avec un talus de mortier assurant l'étanchéité entre le fond et les parois. Son remplissage contenait des éléments de chapiteaux à décor ionique de perles et pirouettes, datant probablement du Ier s. ap. J.-C. et appartenant à trois colonnes qui avaient dû être remployées dans la construction de la villa urbaine. La présence de nombreux fragments d'amphores Niederbieber 77 atteste l'utilisation du canal jusqu'à la fin du IIIe s. ap. J.-C.
— Édifice tardo-romain. On a dégagé les vestiges d'un vaste édifice de la fin de l'époque romaine qui borde les thermes au Sud. Le bâtiment, qui mesurait au moins 31m (Est-Ouest) sur 4,30 m (Nord- Sud), s'ouvrait au Sud et n'avait pas de rapport avec les thermes. Construit en assises alternées de briques et de moellons ou blocs de remploi liés au mortier, il comportait au moins quatre pièces, dont trois à l'Est étaient en demi-sous-sol. Les murs étaient enduits de mortier décoré à la truelle : lignes, frises de points et poissons (fig. 38). Apparemment contemporain des thermes, avec une phase principale dans la seconde moitié du VIe s., le bâtiment semble avoir été détruit, comme ceux-ci, au cours du VlIIe s. (trouvaille d'une monnaie abbaside de la fin du VlIIe s. ou du début du IXe s. dans la couche de destruction du frigidarium).
— Tombes chrétiennes. La zone qui s'étend au Nord du bâtiment et à l'Est des thermes demeura inoccupée entre le IIIe et le VIe s., peut-être vouée à des activités agricoles. À son extrémité orientale on a dégagé deux tombes à tuiles et une tombe à ciste, qui doivent dater au plus tôt du VIe s. ap. J.-C. Deux d'entre elles abritaient les corps de deux enfants, âgés respectivement de deux et dix ans (l'un serait mort de méningite, l'autre d'une forte anémie), accompagnés d'un lécythe dont le type se rencontre à Corinthe au VIe s. ; la troisième tombe appartenait à un homme âgé de 30 ans dont la jambe droite avait subi une fracture. La sépulture de l'enfant de dix ans avait remployé des plaques en marbre schisteux provenant sans doute des thermes, qui ne furent pas désaffectés avant la fin du VIe s. ou le début du VIIe s. Le remblai de la tombe contenait des fragments de céramique culinaire datant probablement de la fin du IXe s. et du Xe s. et provenant de la démolition des thermes et du grand édifice voisin.
Les banquets qui se tenaient dans le Sanctuaire de Déméter et Core, sur le versant Nord de l'Acrocorinthe, font l'objet d'un article signé par N. Bookidis, J. Hansen, L. Snyder et P. Goldberg, dans Hesperia 68 (1999), p. 1-54 ; on y trouve notamment les résultats des études paléobotanique et archéozoologique.
Ch. A. Pfaff publie Hesperia , p. 55-134, la céramique de l'Âge du Fer recueillie au cours des fouilles du même sanctuaire, entre 1961 et 1994.
Signalons aussi l'ouvrage de P. D. Scotton, The Julian Basilica at Corinth : an Architectural Investigation (1997) : l'identification de nouveaux éléments architecturaux permet de dater la construction du monument au 1er quart du Ier s. ap. J.-C.
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