ÉGINE. - Sanctuaire de Zeus Hellanios - 1998
Anitsaion
H. R. Goette a poursuivi, en 1998, la série de sondages qu'il avait entamée l'année précédente (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 746) à l'intérieur du sanctuaire de Zeus Hellanios, sur le flanc Nord du mont Oros, reprenant ainsi les investigations menées jadis par A. Furtwängler (1904) et L. Curtius (1933). Le site est constitué de deux terrasses superposées, bordées à l'Est par une falaise exploitée comme carrière dans l'Antiquité, au Nord et à l'Ouest par des murs de terrasse (fig. 37). Les résultats des campagnes de 1997 et 1998 sont les suivants.
1) Terrasse inférieure. — Les murs de terrasse Nord et Ouest et la rampe monumentale font partie d'un programme architectural lancé par les Éginètes vers 500 av. J.-C. La variation entre les appareils polygonal et orthogonal ne marque pas une différence chronologique mais résulte de la volonté d'impressionner les fidèles qui fréquentaient le sanctuaire. Deux sondages ont été ouverts pour vérifier si le mur de la terrasse inférieure et la rampe monumentale qui le borde à l'Ouest étaient contemporains. Devant l'euthyntéria du mur Ouest, on a atteint la roche naturelle à quelques centimètres sous le niveau moderne. Les tessons trouvés dans les couches profondes attestent que la fondation du mur polygonal remonte au VIe s. av. J.-C. Les couches conservées sous la rampe contenaient de la céramique archaïque, corinthienne pour l'essentiel, quelques tessons préhistoriques ayant aussi été trouvés en profondeur.
La terrasse servait au rassemblement des fidèles pour le banquet rituel qui suivait le sacrifice à Zeus Hellanios au sommet de la montagne. On y a recueilli un grand nombre d'ossements, certains brûlés, d'autres présentant des traces de découpe, et observé des concentrations de charbon. L'alimentation en eau était assurée par deux citernes implantées vers 500 av. J.-C. sur les flancs de la montagne (une hydrie en bronze portant une dédicace à Zeus Hellanios avait déjà été trouvée en 1906).
2) Terrasse supérieure. — On a relevé les fondations de deux édifices : à l'Est, une vaste construction dont l'intérieur est divisé par trois rangées de bases ; à l'Ouest, un petit bâtiment. Ce dernier a fait l'objet de trois sondages, qui ont permis de le dater de l'époque archaïque. Un sondage a été ouvert dans le grand bâtiment, pour vérifier la restitution proposée par Welter d'une salle hypostyle à quatre nefs entièrement couverte. La fouille a montré qu'à l'origine, une place, ultérieurement recouverte par la salle hellénistique, devait surplomber la terrasse inférieure. Le petit bâtiment est identifié comme un hestiatorion ; ses fondations en trachyte devaient supporter un ordre dorique en poros, qui fut remployé dans la construction de la salle. L'hestiatorion, qui remonte à la fin de l'époque archaïque, fut remplacé à l'époque hellénistique par un portique en Π. L'architecture intérieure, vraisemblablement d'ordre dorique, paraît avoir été constituée de blocs de poros fin, comme l'atteste la trouvaille d'un chapiteau dorique hellénistique.
Signalons la parution de l'ouvrage de K. Pilafidis-Williams, The Sanctuary of Aphaia on Aigina in the Bronze Age (1998).
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