MÉGARE - 1994
Megara
En 1993-1994, le Service archéologique a réalisé une trentaine de fouilles d'urgence dans la ville. Nous en résumons le compte rendu dans AD 48 (1993) [1998] Β'1, p. 51-61 et AD 49 (1994) [1999] Β'1, p. 52-63 [P. Zoridis].
Enceinte classique. — Au Sud de l'acropole de Karia, on a dégagé deux nouveaux tronçons du rempart du IVe s., dont il ne restait que la fondation et deux assises du soubassement (ép. 3,60 m), toutes en poros ; le lit d'attente de l'assise supérieure présentait une ligne incisée pour la pose de la troisième assise.
On a aussi fouillé partiellement une tour quadrangulaire (larg. 6,80 m env.), dont la stabilité était renforcée par des petits murs transversaux.
Rues. — Un nouveau tronçon d'une rue avec canalisation en pierre (v. BCH 114 [1990] Chron., p. 720) a été mis au jour lors de travaux de l'Office des télécommunications, au Sud-Est de l'acropole de Karia (rue 28 Oktovriou).
Constructions classiques et hellénistiques. — Deux nouvelles chambres souterraines ont été fouillées au Nord de la ville (angle des rues Thermopylôn et Lykourgou et 47, rue Sotiros). La première, dont le plafond en plaques de calcaire coquillier était soutenu par trois piliers, a livré du matériel (tessons, lampes, pesons, fusaïoles) qui s'échelonne entre le Ve s. et la fin de l'époque hellénistique ; une petite stèle de marbre inscrite Σπάρτις a été découverte à l'extérieur.
Les restes très ruinés de deux autres chambres analogues ont été dégagés au Sud de la colline d'Alcathos. Le sol de la première (194, rue Ménidiati) a livré de la céramique géométrique, qui provient de la colline, et classique. La seconde (8, rue Evrou) présentait deux phases de construction, toutes deux hellénistiques.
Une autre chambre souterraine, transformée ultérieurement en citerne, et l'angle d'une construction ont été mis au jour à l'Ouest de la ville (rue Dogani). Dans le même secteur, on a dégagé les vestiges de deux constructions au moins, en usage du IVe s. au milieu de l'époque hellénistique, ainsi que plusieurs citernes.
Entre la colline d'Alcathos et l'acropole de Karia (rue Ch. Moraïtis), on a fouillé les fondations d'un bâtiment datant des IIIe-IIe s. av. J.-C, ainsi qu'une citerne circulaire ; au Sud de l'acropole de Karia (rue D. Beï), les restes d'une citerne qui contenait des fragments d'amphores à cannelures horizontales.
Constructions impériales et byzantines. — Dans la partie occidentale de la ville (rue Stratighi), on a dégagé une petite construction rectangulaire à couverture voûtée (citerne ?) d'époque romaine, dotée d'une ouverture ; une pierre encastrée dans une paroi servait de marche.
Des constructions d'époque romaine ont aussi été recoupées au Sud-Est de l'acropole de Karia, dans une tranchée ouverte par l'Office des télécommunications : quatre espaces avec canalisation, citerne et bassin en calcaire de forme ellipsoïdale.
Au centre de la ville, on a mis au jour des vestiges de constructions datant principalement de l'époque protobyzantine (rue Matrozou et 4, rue Mel. Zacharia) ; au Sud-Ouest (3, rue Korytsa), un bâtiment allongé de trois pièces au moins, d'époque tardo-romaine ou protobyzantine ; situé hors les murs, il appartenait peut-être à une installation artisanale.
Tombes et nécropoles
1) Centre ville. — Au Sud-Est de l'acropole de Karia (rue Pangalou), des travaux publics ont amené la découverte de quatre tombes contenant de la céramique des VIe- Ve s. av. J.-C.
2) Nécropole Sud. — Dans cette nécropole (rue 28 Oktovriou et pl. Lytara, v. BCH 122 [1998] Chron., p. 742), on a fouillé une quinzaine de tombes à ciste du début de l'époque hellénistique, dont un péribole aménagé pour deux sarcophages et qui n'aurait jamais servi. Dans certains cas, les plaques de calcaire coquillier étaient munies de poignées taillées dans la pierre. Plus loin, à 500 m environ hors les murs, on a dégagé quatre autres tombes et un péribole utilisé du Ve s. à l'époque hellénistique.
3) Nécropole Sud-Ouest. — Cinq tombes des IIIe-IIe s. ont été découvertes à 500 m de la ville.
4) Nécropole Ouest et Nord-Ouest. — Environ cent cinquante tombes (en majorité des sarcophages), certaines renfermant plusieurs individus, ont été fouillées dans plusieurs terrains (rue Efpalinou, angle des rues Chaniou et Aigirousôn, rue Geraniôn) ; elles s'échelonnent entre le VIe s. et la fin de l'époque hellénistique, la plupart remontant à cette dernière période. Parmi les offrandes, on signale des vases à parfum, divers bijoux et objets de toilette, ainsi que des couronnes funéraires en or. Deux sarcophages présentaient des détails techniques intéressants : le fond de l'un était muni de quatre cavités quadrangulaires pour les pieds du lit funèbre, les parois extérieures de l'autre de rainures pour guider les cordes lors de la descente du sarcophage dans la fosse.
Plus loin, dans la région d'Armakadès, la fouille de deux terrains a révélé cinquante-quatre tombes (essentiellement des cistes et des sarcophages) contemporaines des précédentes. Une tombe archaïque portait le nom du défunt : Δίωνος, gravé sur l'une des parois intérieures. Une autre, datée du Corinthien Récent, contenait, outre une série de vases, une pierre blanche et une tablette de malédiction en plomb.
5) Nécropole Est. — Les travaux d'extension du cimetière moderne ont amené la découverte de vingt-deux tombes (pour la plupart des sarcophages) datant du IVe s. au IIe s. av. J.-C.
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