LA CANÉE - 1995
Âge du Bronze - Bronze Ancien - Bronze Moyen - Bronze Récent
Pour les fouilles urbaines de 1992 à 1994, on dispose des rapports publiés dans Κρητική Εστία 5 (1994-96), p. 191-205 [M. Andréadaki-Vlazaki, St. Markoulaki, V. Niniou-Kindéli, P. Drossinou]. Ces rapports font état de onze fouilles : quatre dans l'habitat minoen et classique de Kydonia, sept dans la nécropole. Les principaux résultats en sont les suivants :
HABITAT MINOEN ET CLASSIQUE.
Splantzia. — Dans le terrain N. Kaniamos, on a découvert la cour extérieure du vaste complexe architectural MR I (plus de 320 m2 de superficie) auquel appartiennent la salle lustrale et le polythyron précédemment découverts dans le terrain N. Papadopoulos, situé juste à côté (v. BCH 118 [1994] Chron., p. 836). Toute la surface de la cour, qui mesure plus de 19 x 5,50 m et s'incline fortement vers le Sud-Est, était jonchée de gobelets coniques. Une forte concentration de gobelets a également été observée à l'intérieur et à proximité d'une construction située dans l'angle Sud-est de la cour et pourvue de deux conduits qui s'y déversaient, ce qui suggère un lien fonctionnel — sans doute d'ordre rituel — entre l'une et l'autre. On note aussi la présence d'intenses traces de feu dans toute la partie Sud, suggérant l'existence d'un foyer, comme ce sera le cas au MR III. Il semble en tout cas que les activités, quelles qu'elles soient, qui se déroulaient à cet endroit au MR I se maintinrent, à quelques variantes près, jusqu'au MR III.
À l'extrémité Nord-Est est apparue une autre construction, qui s'étend hors des limites de la fouille. Elle est contemporaine de la cour et des bâtiments adjacents (MM IIIB/MR IA. ou extrême début du MR IA) et a fourni un grand nombre d'éclats et de lames d'obsidienne. Des sondages pratiqués sous le sol de la cour ont recoupé des murs plus anciens (MA-MM III), dont l'orientation est identique à celle des murs postérieurs.
Kastelli. — Les trois fouilles effectuées sur la colline ont mis au jour des vestiges architecturaux d'époque minoenne — notamment à côté du terrain Mathioudakis (v. BCH 106 [1982] Chron., p. 628) — qui confirment, une fois encore, l'importance de l'habitat MA et MM dans ce secteur. À ces vestiges se superposent, dans deux cas, des constructions hellénistiques et romaines. Parmi celles-ci, une pièce que le fouilleur interprète comme un atelier à cause de la présence de débris de murex dans un fragment de jarre.
NÉCROPOLE ANTIQUE.
Tombes minoennes. — Un groupe de onze tombes MR III A et B, pour la plupart pillées, a été fouillé au 86, rue Dimokratias. Sept d'entre elles sont des tombes à chambre, dont l'une peut aujourd'hui être visitée. Les autres sont des fosses, dont l'une renfermait les squelettes de deux jeunes gens accompagnés d'un vase rituel double et d'une grande quantité de coquilles d'huîtres.
Tombes classiques. — Une tombe en fosse, précisément datée par son moblier de la seconde moitié du IVe s. av. J.-C, et cinq tombes à ciste ont été découvertes rue Tzanakaki. Ces dernières ont notamment livré des lampes intactes (l'une portant une représentation d'Éros), des fragments de vases en verre et des perles de verre, une boucle d'oreille en or, une chaîne de bracelet en argent et des unguentaria.
Une autre tombe à ciste, que les trouvailles (céramique, terres cuites locales) datent du milieu du IVe s. av. J.-C, a été fouillée dans le quartier d'Haghios Ioannis, non loin de la grande tombe hellénistique du terrain Mathioulakis (v. BCH 105 [1981] Chron. p. 881).
Tombes hellénistiques et romaines. — Trois terrains recelaient en tout une dizaine de tombes (5 à tuiles, 4 à chambre, 2 à ciste), dont la chronologie s'échelonne entre la fin du IVe s. et l'époque romaine — une seule date de l'époque paléochrétienne. La plus intéressante, tant du point de vue de l'architecture que du mobilier, est l'une des quatre tombes à chambre fouillées dans le terrain Fortsakis : porte d'entrée fermée par une dalle, piédroits et linteau en pierres de taille, banquettes sur trois côtés, niches dans les parois Sud et Est ; elle a notamment livré vingt vases en verre (surtout des unguentaria, mais aussi 1 œnochoé, 1 pinakion et 2 coupes), neuf vases en céramique, dont sept lampes, et quatre galets blancs qui devaient être réunis par une chaîne en bronze doré ; la tombe renfermait aussi les ossements d'un chien, probablement inhumé avec son maître.
En 1995, les fouilles d'urgence ont mis au jour huit nouvelles tombes hellénistiques (rue Giamboudaki). Sept d'entre elles sont des cistes, dont l'une contenait des bijoux en or de belle facture (un collier, des boucles d'oreille à figure de Nikè, un sphécotère, deux bagues, un diadème constitué de rosaces, des perles et des plaquettes en forme de feuilles) ainsi que deux vases à parfum du IIIe- IIe s. av. J.-C. La huitième est une tombe familiale avec dromos, chambre centrale et chambres latérales ; elle n'avait pas été pillée et a livré des vases, des strigiles en fer, des figurines portant des traces de polychromie, des boucles d'oreille en or à figure d'Éros et deux monnaies funéraires, l'une en argent, l'autre en or.
Presse du 30.6.95 ; Νέα, 12.7.95.
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