AGHIA TRIADA - 1999

Fouilles de l'École italienne. — La campagne de 1999, sous la direction de V. La Rosa, a été consacrée à l'exploration des abords de la grande tholos (A) et à la restauration de la tholos elle-même.
— À l'Ouest et au Sud-Ouest des « petites pièces » voisines de la grande tholos (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 964 ; Chronique n.11788), on a achevé le déblaiement de la grande fosse-dépotoir du MM IA ; parmi l'abondante céramique recueillie, deux types prédominent : le gobelet conique et la petite cruche, mais on note aussi la présence de nombreux plats à cuire, sur la fonction desquels on dispose de nouvelles données. Plusieurs structures ont été dégagées, notamment un mur MM II qui délimitait la grande fosse-dépotoir, et une construction (M/10) à l'extrémité Ouest de la fouille, qui délimitait aussi une fosse-dépotoir du MM III-MR I. Au Sud de la petite pièce 9, on a reconnu une partie de la pièce alpha, dont les murs posent sur les seules couches MA en place ; il s'agit sans doute des restes d'une pièce annexe de la tholos, datant du MM IA.
— Après l'achat de l'oliveraie dans laquelle se trouve la tholos A, on a entrepris le nettoyage du monument et de ses annexes afin de procéder à son relevé détaillé et à sa restauration. Ces travaux ont révélé une onzième annexe (M) de la tholos, un segment de sa circonférence intérieure et deux contreforts au Sud (fig. 1). Il est désormais possible de préciser le diamètre du monument (8,70 m) et la hauteur originelle de ses murs extérieurs (> 3 m).
Des travaux de nettoyage et de consolidation ont aussi été effectués au mur cyclopéen (long. 12,85 m) dégagé en 1970 et qui se raccorde au mur extérieur de la tholos. Le réexamen de leur point de jonction a montré que le mur cyclopéen avait été construit quand la tholos était déjà en ruines. Un sondage de part et d'autre de ce mur a permis de confirmer sa datation et sa fonction : érigé à l'époque PG, il devait délimiter un lieu de culte en rapport avec la tombe en ruines (culte des ancêtres ?).

Le deuxième volume de la publication des fouilles italiennes est paru en 1999 : Haghia Triada 2, Statuine minoiche e post-minoiche dai vecchi scavi di Haghia Triada, Creta, par A. L. D'Agata.
Dans les actes du colloque Simposio Studi Egei, deux auteurs réexaminent la production céramique, protopalatiale (F. Carinci, p. 115-132) et postpalatiale (A.-L. D'Agata, p. 189-198). V. La Rosa, ibid., p. 177-188, présente les résultats de la fouille de 1997 dans la tombe au sarcophage peint (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 962-964 ; Chronique n.11788).
Les empreintes de sceaux d'Haghia Triada sont publiées dans le volume II, 6 du Corpus der minoischen und mykenischen Siegel, édité par N. Platon, W. Millier et I. Pini : Iraklion archdologisches Muséum 6. Die Siegelabdriicke von Aj. Triada und anderen zentral- und ostkretischen Fundorte (1999).