GORTYNE - 1999
Scuola Archeologica Italiana di Atene (SAIA) (École archéologique italienne à Athènes)
13η Εφορεία Βυζαντινών Αρχαιοτήτων (13e éphorie des antiquités byzantines)
Gortyn
Fouilles de l'École italienne. — Les investigations dans la zone dite du Prétoire se sont poursuivies, en 1998 et 1999, sous la direction d'A. Di Vita ; l'exploration de la basilique de Mitropoli et de ses abords, en 1999, sous la direction conjointe de R. Farioli et M. Borboudakis dans le cadre de la collaboration gréco-italienne.
1) Zone dite du Prétoire
— Dans le secteur Sud-Est, a été repérée la partie Nord-Ouest du stade hellénistique, dont on ignorait jusqu'à présent l'emplacement exact (fig. 1). Cette découverte remet en cause l'identification du « Prétoire » et l'histoire architecturale de ce secteur. En effet, à l'époque julio-claudienne fut érigé un vaste complexe, dont la grande cour centrale (1 000 m2) communiquait à son extrémité Sud-Est avec le stade (Ier s. av. J.-C) : la proximité des deux édifices invite à voir dans le « Prétoire » plutôt un gymnase. On comprendrait mieux ainsi l'adjonction des thermes dans la partie Nord du complexe, lors de sa reconstruction sous Trajan. C'est après les séismes de 365 ap. J.-C. qu'un prétoire fut installé dans l'angle Nord-Ouest des thermes, le stade étant sans doute abandonné.
La fouille a montré que le mur extérieur du péristyle Est de la grande cour du « premier Prétoire » (ou gymnase) pose directement sur l'analemma Ouest du stade. De ce dernier on a dégagé une partie de la piste ainsi que les gradins Ouest sur 40 m de long environ. À l'extrémité Nord du stade, la fouille a mis au jour un large escalier qui menait de la cour à un espace non couvert où s'ouvrait l'entrée du stade. À cet endroit — entre le stade hellénistique (au Sud), le gymnase (à l'Ouest) et le temple dit « des Augustes » (au Nord) — a été faite une découverte exceptionnelle : un autel monumental, de construction soignée, qui est en parfait état (haut. 3,40 m). Construit sous Auguste, il est orienté Est-Ouest et muni d'un escalier à l'Est (fig. 2). La raison pour laquelle il est si bien conservé et fut respecté jusqu'au Ve s. ap. J.-C. est peut-être la présence d'une dédicace au Θεῶι Ὑψίστ(ωι) gravée sur un petit cippe tombé de son degré supérieur. Les nombreuses lampes retrouvées aux abords de l'autel indiqueraient qu'il était utilisé lors de cérémonies nocturnes.
— Dans le temple dit « des Augustes », on a dégagé les vestiges de maisons du VIIe-VIIIe s. ap. J.-C. partiellement implantées dans la cella. Réutilisé dans un de leurs murs, un fragment de grande statue féminine drapée, qui doit dater de l'époque de Marc-Aurèle, appartenait sans doute à la statue de culte. Quatre tombes contemporaines des maisons ont été fouillées à proximité. D'autre part, dans l'une des pièces du Ve s. qui occupa la stoa Est du temple, on a trouvé 293 kg de tesselles en verre, de six couleurs différentes, destinées sans doute à la fabrication de mosaïques murales.
2) Basilique de Mitropoli
— Dans la basilique elle-même, les travaux ont porté sur la nef centrale, le narthex et ses abords Nord et Nord-Ouest.
Le sol de la nef centrale est structuré par deux « couloirs » en dalles de marbre qui se croisent perpendiculairement, dessinant une croix ; le premier, dans l'axe de la nef centrale (Est-Ouest), est aussi large que la solea et doit indiquer la largeur de la porte principale du monument. Le second mesure 1,60 m de large et était sans doute destiné à mettre en valeur les entrées latérales. Ces deux « couloirs » divisent le pavement mosaïque de la nef (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 962 [Chronique n.11940]) en quatre grands tapis rectangulaires : les deux tapis situés à l'Ouest de l'allée Nord-Sud sont décorés de panneaux uniformes portant des motifs géométriques, tandis que le décor des deux autres tapis est plus varié : le mieux conservé, au Sud-Est, représente un grand cercle avec, au centre, un canthare où viennent boire deux paons et une inscription mentionnant l'archevêque Βετράνιος, inconnu dans le catalogue épiscopal de Gortyne, qui a restauré la mosaïque.
Dans le narthex, on a dégagé le sol, fait de grandes dalles de poros, et une banquette qui incorpore de nombreux remplois (fig. 3). Au Nord-Ouest de celui-ci, la fouille a mis au jour une structure analogue avec une banquette et deux états de sol ; au Nord, un pavement en dalles de poros différent de celui du narthex.
— De nouvelles recherches ont été menées par M. Ricciardi dans la rotonde, monument circulaire situé au Nord de la basilique et qu'il faut identifier comme une fontaine monumentale (ou peut-être un baptistère). Ces recherches ont permis de constater que, dans une phase ultérieure, datée par une monnaie d'Anastasios Artémios (713-714), le monument servit d'habitation. On note la découverte de quatre blocs de linteau dont le décor sculpté fut exécuté au IIe s. ap. J.-C. et repris à l'époque de Justinien.
Un quatrième volume est paru dans la série des fouilles de Gortyne : Gortina IV, Le fortificazioni di età ellenistica (1999), par N. Allegro et M. Ricciardi.
M. A. Rizo, dans Simposio Di Vita, p. 55-66, fait le bilan de vingt ans de fouilles de l'École italienne à Gortyne.
A. Di Vita signe un petit guide qui inclut les dernières découvertes, Gortina di Creta. Archeologia e storia di una città antica (2000), édité également en grec.
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