POLYMYLOS - 1998
Polymylos, Hadova
En 1995-1996 et 1998, une fouille d'urgence de grande ampleur, liée au chantier de la « voie Egnatia », a mis au jour, au pied du site fortifié repéré en 1994 à l'Ouest de Polymylos, près de la commune de Léventis, un vaste habitat hellénistique et romain fondé sur des vestiges de la fin de l'Âge du Bronze (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1224, s.v. « Léventis Polymylou ») et dont l'occupation se poursuit jusqu'à l'époque byzantine.
Vestiges de l'Âge du Bronze. — De maigres vestiges d'habitations BM et BR ont été mis en évidence dans les couches profondes du secteur Nord de la fouille (au Nord de la route Verria-Kozani). On note aussi la présence de deux tombes BR à l'intérieur de l'espace habité. Trois tumuli abritant de une à trois tombes en fosse pauvrement dotées témoignent en outre de l'usage funéraire du site au BR.
Rempart. — La fondation du rempart (2,50 m de large) a été dégagée sur 36 m de long dans le secteur Nord de la fouille. Fondé dans la couche préhistorique, il est antérieur aux constructions hellénistiques.
Vestiges hellénistiques
1) Habitat. — Les principaux vestiges appartiennent, d'une part, à trois complexes architecturaux dont le plus grand (15 x 6 m), muni d'un sol en stuc blanc, pourrait être un édifice public ; d'autre part, à une grande maison à cour intérieure (17,5 x 12 m). Outre une abondante céramique, le matériel comprend des fragments de figurines, dont quatre phallus.
2) Ateliers. — Une vaste installation artisanale découverte dans le secteur Nord renfermait trois grands fours rectangulaires (fig. 1), qui servaient sans doute à la fabrication de tuiles et de briques ; ils furent apparemment en usage à la basse époque hellénistique et à l'époque romaine. L'existence d'un atelier céramique et coroplastique est confirmée par la présence de moules pour la fabrication de vases à reliefs et de figurines (fig. 2) ; à cet atelier doit se rattacher une pièce abritant un four piriforme. D'autre part, la présence d'un atelier de sculpture est suggérée par la présence d'éclats de marbre et d'objets inachevés, comme une stèle funéraire.
3) Nécropole. — L'existence d'une nécropole hellénistique est attestée par deux tombes en fosse richement dotées, dégagées dans les niveaux supérieurs de l'un des tumuli préhistoriques, et par une stèle funéraire à fronton portant l'inscription Δειφίλῳ │ Ἀντιγόνου │ ἥρωι (fig. 3). Cette nécropole est à rechercher dans la zone qui s'étend au Sud des tumuli (à l'Est de l'habitat).
Vestiges romains. — Dans le secteur Sud de la fouille, des vestiges d'habitations du Bas-Empire indiquent un déplacement de l'habitat. Parmi les constructions, on mentionne un bâtiment à contreforts (11,50 x 8,50 m) dans lequel était remployé un fragment de stèle funéraire inscrite d'esclave ou d'affranchie datant du IIIe s. av. J.-C. (fig. 4).
Deux trouvailles fortuites datent de la même époque : une stèle à relief représentant Zeus Hypsistos et deux fragments d'une inscription provenant sans doute d'un monument funéraire (fig. 5) (sur cette inscription, voir aussi Bull. 2000, 447).
Vestiges byzantins. — Au cours de la période mésobyzantine le site fut occupé par un vaste cimetière, dont on a fouillé cent onze tombes en fosse à l'extrémité Nord-Est du secteur Nord ; la plupart de ces tombes, dont le mobilier était constitué surtout de petits vases fermés (fig. 6), appartenaient à des femmes et à des enfants.
Le site doit probablement être identifié avec l'antique Euia, dont la situation à l'Ouest de Verria est suggérée par le nom de la Porte Ouest de cette ville, mentionnée dans une inscription : ἀπὸ τῆς Εὐιαστικῆς πύλης (cf. Bull. 1999, 325).
ΑΕΜΘ 11 (1997) [1999], p. 81- 92 ; 12 (1998) [2000] p. 481-502 [G. Karamitrou-Mendessidi, M. Vatali].
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