VERGINA - 1999
Fouilles de l'Université de Thessalonique
1) Sanctuaire de la Mère des Dieux. — En 1997 la fouille a été centrée sur deux points : la cour située au centre de la partie occidentale du complexe et l'angle Sud-Est de celui-ci. Dans la partie Nord-Est de la cour dallée, une construction circulaire pourvue d'un tuyau central en terre cuite évoque un petit four métallurgique, qui pourrait dater de la première phase d'utilisation de cet espace (IIIe s., la cour datant du IIe s. av. J.-C). Dans la partie Sud de la cour, des indices (clous, bois brûlé) suggèrent la présence d'une porte en bois ouvrant sur la double pièce cultuelle (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 844 [Chronique n.12824]). Dans cette partie de la cour on a recueilli un grand nombre de figurines, dont plusieurs représentent la Mère des Dieux et Aphrodite. D'autres figurines de ces mêmes divinités, ainsi que les fragments d'au moins deux masques de Dionysos ou de Pan (fig. 1) et de grappes de raisins en terre cuite, proviennent de la petite pièce fouillée au Sud-Est du complexe. La présence d'éléments dionysiaques éclaire d'un jour nouveau le culte célébré dans le sanctuaire.
ΑΕΜΘ 11 (1997) [1999], p. 115-120 [S. Drougou].
2) Acropole. — Au cours des fouilles de 1997, on a poursuivi l'exploration du rempart Nord, dont on a pu constater qu'il était entièrement recouvert — krépis en pierre et superstructure en brique — d'un enduit protecteur en terre argileuse. Le matériel recueilli inclut de nouveaux moules de bols à reliefs, un chaton de bague en fer à l'effigie d'Athéna (fig. 2), une charnière en os provenant sans doute d'une boîte (fig. 3) et des éléments en fer appartenant à un bouclier de type argien.
On signale aussi la découverte d'une série de fosses circulaires qui auraient pu servir de silos ou de logements pour des pithoi ; toutefois leur groupement par paire, leur grandes dimensions et la présence de nombreux poids de métier, pesons de fuseau, meules et pigments suggère que l'on est peut-être en présence d'un atelier de teinturier (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 845 [Chronique n.12827]).
ΑΕΜΘ 11 (1997) [1999], p. 121-128 [P. Faklaris, V. Stamatopoulou].
3) Nécropole. — En 1998, des nettoyages autour de la « tombe Heuzey », située à une trentaine de mètres au Nord-Ouest du « tumulus Bella », ont amené la découverte d'une petite tombe construite (déjà mentionnée dans BCH 123 [1999] Chron., p. 754). Cette tombe (haut. 3,05 m; long. 4 m; larg. 3,15), appelée désormais « Heuzey a », est couverte de sept blocs de forme allongée et devait avoir une porte en bois. Datant sans doute du début du règne d'Alexandre et antérieure à la « tombe Heuzey », elle est d'un type qui préfigure celui des tombes macédoniennes. Nous illustrons ci-contre (fig. 4) la monnaie en or de Pixodaros trouvée dans cette tombe (v. ibid.).
ΑΕΜΘ 12 (1998) [2000], p. 395-404 [S. Drougou] ; presse, 15 au 17.2.99.
Poursuivant les travaux de nettoyage dans le même secteur, on a découvert en 1999, immédiatement au Nord de celle-ci, une nouvelle tombe à ciste construite, de dimensions plus réduites (1 x 1 m int.), dénommée « Heuzey b ». Indemne de tout pillage, elle a livré un riche mobilier : au milieu de la tombe, un cratère en bronze aux anses décorées de figures dionysiaques contenant les cendres du défunt ; tout autour, des vases de bronze, des armes (une pointe de lance et une épée en fer), des vases en céramique, des lampes et les restes d'une couronne d'or. Cette nouvelle tombe doit dater de la décennie 330-320 av. J.-C. et précéder de peu la grande « tombe Heuzey ».
Επτάκυκλος 12-13 (1999), p. 113-114 ; Εγνατία 5 (1995-2000) [2001], p. 227-246 [ead.].
Un rapport sur l'aménagement de la crypte-musée et sur le projet de parc archéologique (incluant la « tombe Heuzey » et le « tumulus Bella ») est présenté par I. Dimacopoulos et S. Drougou dans RA 2000, p. 150-160.
Chr. Saatsoglou-Paliadéli publie, dans Mélanges Siganidou, p. 197-206, un fragment de tête féminine en marbre d'époque hellénistique, découvert fortuitement en 1969 au Nord du palais ; couronnée d'une coiffure en forme de tour, la tête pourrait être celle d'une déesse ou d'une ville personnifiée.
Le même auteur discute, dans AA 2000, p. 387-403, quatre dédicaces royales dont l'une évoque sans doute Laodikè, épouse de Persée, les trois autres Eurydice, épouse d'Amyntas III.
Le bilan des fouilles menées depuis 1982 dans le sanctuaire d'Eukleia est dressé par le même auteur dans Εγνατία 5 (1995-2000) [2001], p. 247-255 ; celui des fouilles du théâtre par S. Drougou, dans MDAI(A) 112 (1997) [1999], p. 281-305.
Signalons encore, de S. Drougou, un petit guide intitulé Το αρχαίο θέατρο της Βεργίνας. Το θέατρο στην αρχαία Μακεδονία (1999).
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