PLATAMON. – Forteresse - 1997

Entre 1995 et 1997, la 9^e Éphorie des antiquités byzantines a ouvert plusieurs sondages dans la forteresse (fig. 1) à l'occasion de la poursuite des travaux de restauration. Les nouveaux sondages ont permis de préciser la topographie du site sur plusieurs points.
1) Enceinte. — Dans la partie Sud-Ouest du donjon octogonal, on a dégagé un tronçon de l'enceinte de l'acropole et deux tombes tardo-byzantines ; devant la porte de la tour E, située à l'angle Sud-Ouest de la forteresse, les trois premières marches d'un escalier qui devait mener à l'étage de la tour ; devant la porte principale de la forteresse, plusieurs constructions, dont un bâtiment rectangulaire (3,30 x 3,60 m) à caractère défensif, peut-être lié à la porte de l'avant-mur.
2) Églises. — Près de l'angle Sud-Est de la fortification, la découverte de fragments de peintures murales a conduit à une fouille, qui a mis au jour une église post-byzantine à nef unique (7,20 x 6,45 m) appelée provisoirement église B' ; son sol est revêtu de carreaux en terre cuite et le style populaire de ses fresques (XVI^e-début du XVII^e s.), de même que ses imperfections architecturales, témoignent du caractère provincial du bâtiment. La découverte de tessons à glaçure et de murs plus anciens fait supposer l'existence d'une église byzantine.
À l'extrémité Nord de la fortification, des sondages effectués près du narthex de l'église A' ont révélé : a) un état tardo-byzantin du narthex ; b) la présence, au Nord-Ouest de ce dernier, d'un bâtiment plus ancien (byzantin), qui explique la forme particulière du narthex.
3) Maisons. — Deux murs en moellons, qui servaient très probablement de périboles à des groupes de maisons, ont été découverts de part et d'autre de la porte de la forteresse. Liée à ceux-ci, une construction (rectangulaire à l'extérieur, circulaire à l'intérieur) avait servi de fosse-dépotoir ; on en a extrait un riche mobilier dont la chronologie s'échelonne entre l'époque géométrique et l'époque post-byzantine, notamment une base de coupe inscrite Φιλοκτάτης (fig. 2) et un poids de métier pyramidal estampillé d'une étoile (fig. 3).
Des constructions d'une seule pièce, repérées en divers points de la forteresse, appartiennent sans doute à des unités domestiques (tardo- ou post-byzantines ?) comportant des cours intérieures et peut-être un étage. Ces unités étaient séparées par de petites rues pavées, dont la présence commence à éclairer la trame urbaine de la ville fortifiée.
ΑΕΜΘ 11 (1997) [1999], p. 241-256 [K. Loverdou-Tsigarida].

4) Cimetières. — Des recherches effectuées au Sud de l'église A' ont mis au jour de nouvelles tombes tardo-byzantines et post-byzantines, disposées sur deux niveaux et généralement dépourvues de mobilier funéraire (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1227). Dans cette zone, les tombes sont beaucoup moins denses qu'à l'Est de l'église.
À l'Ouest de l'église B', les sondages ont révélé un espace délimité par trois murs (narthex ou cour fermée ?) orienté en biais par rapport à l'axe de l'église. À l'intérieur de cet espace on a fouillé trente-neuf tombes d'enfants et de nouveau-nés.
ΑΕΜΘ 11 (1997) [1999], p. 257-266 [ead., O. Kriventzi, A. Tokmakidou].