POLYMYLOS. - Voie Egnatia - 1999

En 1999, on a poursuivi l'exploration de ce vaste site qui se trouve sur le tracé de la future « voie Egnatia », à un point de passage stratégique entre la Haute et la Basse Macédoine, et qui fut habité de l'Âge du Bronze à l'époque byzantine (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 904-906).

Vestiges de l'Âge du Bronze (secteur Nord). La poursuite de l'exploration de l'habitat primitif (BA/BM) a montré que celui-ci se déplaça vers les hauteurs à la suite d'inondations. Le nouvel établissement (BR) fut protégé par le rempart déjà mentionné (v. ibid., p. 904), qui servait sans doute aussi d'analemma et qui daterait, selon de nouvelles données, de la fin du BR. Deux nouveaux tumuli (diam. 4,50 et 7,50 m) du BR ont été dégagés à l'emplacement de l'habitat primitif ; chacun d'entre eux abritait deux tombes en fosse.

Vestiges hellénistiques (secteur Nord)
1) Habitat. — Les fouilles ont mis au jour de nouveaux vestiges d'habitations hellénistiques (v. ibid.), assignables à trois états. Les maisons, dont la superficie est de 220 m2 environ, s'organisent autour d'un espace couvert de plan carré ; les pièces, disposées tout autour, sont munies de constructions en pierre dans les angles, de foyers et de fosses de stockage. Seize fosses-dépotoirs et des restes du réseau hydraulique de la ville ont également été dégagés.
2) Ateliers. — Aux abords de l'habitat, on a poursuivi l'exploration du quartier artisanal, mettant au jour six nouveaux fours céramiques, dont deux circulaires et quatre piriformes de plus petite taille ; l'un des fours circulaires était particulièrement grand, son eschara mesurant 3,50 m de diamètre (fig. 146). Il semble que les fours circulaires soient antérieurs aux fours rectangulaires dégagés en 1998 (v. ibid.). Une vaste fosse-dépotoir (9,40 x 7,30 m) située à proximité contenait des rebuts de cuisson.
3) Sanctuaire. — Un ensemble de pièces et de portiques qui s'organisent autour d'une cour partiellement couverte dans laquelle se trouve un autel (2,40 x 1,80 m) semble être un lieu de culte, probablement domestique. Dans ce complexe, d'où provient la stèle fragmentaire représentant Zeus Hypsistos (v. ibid.), on a trouvé deux autres stèles (Athéna, un cavalier) ainsi qu'une base hexagonale de pilier, des vasques en marbre munies d'un bec, des modèles réduits de tables et une plaquette en os ornée d'une figure féminine en relief.
4) Nécropole. — Un groupe de dix tombes en fosse et une sépulture en jarre tardo-hellénistiques ont été dégagés au Sud des tumuli préhistoriques ; leur organisation et leur nombre limité suggèrent qu'elles ne faisaient pas partie d'une vaste nécropole mais appartenaient plutôt à une famille de notables. Les défunts étaient accompagnés de trois à huit vases, dont plusieurs « salières » d'une forme particulière ; trois sépultures féminines contenaient en outre des bijoux en or et en argent.
Trois périboles servant d'analemma furent construits à l'époque romaine dans la région de la nécropole. Le plus vaste (long. 130 m, larg. 7 m) est le plus tardif, datant de la période tardo-romaine.

Vestiges romains et byzantins (secteur Sud). De nouvelles habitations du Bas-Empire ont été fouillées au Sud-Est de l'habitat hellénistique, dans une région mieux protégée des inondations (v. ibid., p. 905). On y a notamment dégagé trois grandes maisons au moins qui présentent plusieurs états, de la période tardo-hellénistique à l'époque byzantine. ΑΕΜΘ 13 (1999) [2001], p. 369-398 [G. Karamitrou-Mendessidi, M. Vatali].

G. Karamitrou-Mendessidi, 1^er Congrès Panhell. Épigr., p. 49-78, présente les trois stèles funéraires inscrites déjà mentionnées et illustrées dans BCH 124 [2000] Chron., p. 905-906 et fig. 147-149.