AKRAIPHNION (ANTIQUE AKRAIPHIA) - 1995

La IX^e Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques a poursuivi en 1995, au lieu-dit Grava, l'exploration de la nécropole antique et du bâtiment tardo-romain découverts à l'occasion de l'élargissement de l'autoroute Athènes-Lamia (v. BCH 123 [1999] Chron., p. 730) ; elle a également fouillé des vestiges plus récents en collaboration avec la 1^re Éphorie des antiquités byzantines.

Nécropole antique. — Au total, deux cent vingt-six tombes ont été fouillées, dont la chronologie s'échelonne entre le GR et le Bas-Empire (surtout du VI^e aux III^e-II^e s. av. J.-C.) et qui, contrairement aux autres nécropoles béotiennes, ne suivent aucun plan organisé. On relève une forte proportion (42,5 %) de tombes enfantines (principalement à tuiles, mais aussi en fosse au VII^e s., à ciste aux VII^e- VI^e s., en jarre aux VI^e-V^e s., en fosse à couverture de pierre au VI^e s., dans des larnakès en terre cuite au V^e s.) ; aux époques archaïque et classique, ces tombes contenaient beaucoup de vases et de figurines en terre cuite (fig. 1). À noter la découverte, à côté d'une tombe à ciste sans offrandes probablement d'époque romaine, du squelette d'un homme mutilé d'époque hellénistique.
Au Sud-Est, en un autre point du tracé de l'autoroute en direction d'Hyliki, de nouvelles tombes — archaïques pour la plupart — ont été repérées.
AD 50 (1995) [2000] Β'1, p. 301-302 [V. Sabétaï] ; Γ' Συνέδριο Βοιωτικών Μελετών, p. 494-535 [ead.].

Bâtiment tardo-romain. — Au Nord-Ouest de la nécropole, on a dégagé huit pièces — dont une pavée de mosaïque en opus pseudo-spicatum — du bâtiment interprété comme une villa rustica (fig. 2). Les fondations sont en moellons, sauf dans la pièce située à l'angle Nord-Est, où elles sont en blocs de poros. La fouille a notamment mis au jour un pressoir à huile comportant une maie, une cuve carrée enduite de mortier hydraulique, la partie inférieure d'un pithos réparé à l'aide d'agrafes en plomb (à l'intérieur, un sesterce de Faustine, émission de 141-161), de nombreux noyaux d'olives et, dans une pièce voisine, une meule tronconique. Parmi les trouvailles, on mentionne des poids de métier, des outils agricoles, une abondante céramique commune d'époque romaine, plus de soixante-dix monnaies datées entre le I^er et le IV^e s. ap. J.-C. et une bague en or dont le chaton en cornaline représente une femme (Pax ou Victoria) tenant une corne d'abondance dans une main, un épi et un pavot dans l'autre. L'une des nombreuses fosses-dépotoirs repérées aux abords du bâtiment a livré une épingle en argent d'époque romaine.
AD 50 (1995) [2000] Β'1, p. 302-304 [ead.].

Vestiges médiévaux. — La fouille d'un terrain situé près de la place publique a mis au jour des vestiges dont la chronologie s'échelonne entre l'époque hellénistique et la période byzantine ; on signale notamment un bâtiment paléochrétien de construction soignée.
Au Nord-Ouest de la nécropole, des sondages exploratoires aux abords du bâtiment tardo-romain (v. supra) ont révélé la présence de grands bâtiments paléochrétiens et byzantins.
Une fouille effectuée à l'occasion de travaux d'aménagement dans l'usine Katradis (70^e km de l'autoroute Athènes-Lamia) a révélé une série de vestiges byzantins : un bâtiment dont l'une des deux pièces fouillées est sans doute une citerne ; deux dépotoirs remplis de céramique commune et d'ossements d'animaux de grande taille ; trente-cinq tombes à tuiles vraisemblablement post-byzantines qui, outre des monnaies ottomanes, ont livré une série de bijoux (fig. 3).
AD 50 (1995) [2000] Β'1, p. 84-85 [Ch. Koilakou], p. 302-305 [A. Charami, V. Sabétaï].

A. Andrioménou publie, dans Γ' Συνέδριο Βοιωτικών Μελετών, p. 432-458, 1150-1152, et dans AE 138 (1999) [2000], p. 81-127, l'épigramme gravée sur la stèle archaïque représentant un éphèbe, trouvée fortuitement en 1992 (v. BCH 117 [1993] Chron., p. 824).
M. Kylaphi étudie, dans Γ' Συνέδριο Βοιωτικών Μελετών, p. 816-847, les tombes hellénistiques et romaines fouillées en 1994 dans les terrains G. Mavrodimou et P. Mara (v. BCH 123 [1999] Chron., p. 730).