OLYMPIE - 1999
Archaia Olympia
Fouilles de l'Institut allemand. — La même année*, des recherches, supervisées par H. Kyrieleis et dirigées sur le terrain par K. Herrmann (assisté de Chr. Schauer et J. Schilbach), ont été menées au Prytanée, au puits situé au Nord-Est du Bouleutérion, au mur de rive du Cladéos (en collaboration avec J. Knauss), ainsi que dans les fondations du temple de Zeus (W. Koenigs) et aux abords des thermes Sud-Ouest (U. Sinn).
1) Prytanée. — Une fouille complémentaire dans les pièces occidentales (fig. 1) a permis d'observer en profondeur, dans la zone Ε — décrite comme un foyer par W. Dörpfeld et remontant à la première phase de construction, probablement tardo-classique —, des traces de feu et du charbon de bois qui se poursuivent à l'extérieur de la pièce au Nord, dans un espace délimité par des fondations de murs en galets. Ces murs ne délimitaient vraisemblablement pas une pièce couverte, mais plutôt une cour. On ne sait si le foyer doit être rattaché à un autel, à une installation artisanale ou à l'aile primitive de la cuisine bâtie avant le milieu du Ve s.
2) Bouleutérion. — Deux sondages ont été ouverts dans la tranchée de fondation de la fontaine en poros située au Nord-Est de l'édifice : les couches supérieures recelaient des tessons de céramique d'époque impériale, des fragments de mortier et des éclats de verre ; la couche inférieure les restes d'une amphore de la fin de l'archaïsme. La fontaine aurait donc été bâtie à l'occasion du programme de construction du Ve s. et réaménagée à l'époque romaine.
3) Mur de rive du Cladéos. — Une tranchée (long. 40 m env.) ouverte sur la rive Ouest de la rivière a révélé, à l'Ouest, un nouveau tronçon du mur, recouvert de couches de graviers contenant de la céramique hellénistique. Dans ces remblais, qui formaient une sorte de digue au-dessus du mur, la fouille a mis au jour les fondations d'un vaste bâtiment daté du IIIe ou du IVe s. ap. J.-C. À l'Est, la découverte la plus intéressante consiste en une série de blocs de fondations, dont deux tambours de colonnes in situ (fig. 2). Ces fondations, qui descendent vers le Sud en suivant le cours d'eau, appartiennent sans doute à un portique Nord-Sud, parallèle au portique Est du gymnase, et qu'il faut peut-être mettre en rapport avec les quartiers des athlètes évoqués par Pausanias (VI 21,2). Elles remontent peut-être à l'époque hellénistique, tandis que les colonnes appartiennent manifestement à une rénovation ultérieure.
4) Vallée de l'Alphée. — On a ouvert une longue tranchée au Sud-Est du stade, afin de vérifier la présence d'une éventuelle digue qui aurait aussi pu servir de tribune pour les spectateurs de l'hippodrome. La tranchée n'a recoupé que des dépôts de sable et de gravier naturels, dont la datation n'a pu être établie faute de céramique. L'absence de traces de digue ou de mur délimitant l'hippodrome n'exclut toutefois pas l'existence d'une telle structure dans le secteur encore inexploré.
5) Temple de Zeus. — L'étude des phases de construction des fondations du temple a permis de conclure que deux systèmes de mesure distincts avaient été utilisés : le plan du stylobate et de la cella a manifestement été établi à partir du « pied olympique » (32,04 cm), tandis que la construction a été exécutée sur la base du pied pheidôn (ca 32,6 cm).
6) Abords des thermes Sud-Ouest. — Dans le cadre du programme « Olympie à l'époque impériale et dans l'Antiquité tardive », une dernière campagne de fouille a été menée dans le bâtiment de l'association des athlètes, mettant au jour la salle Sud, à laquelle on accédait par la salle Ouest (v. BCH 118 [1994] Chron., p. 719). Cette salle (9 x 9 m) est flanquée au Nord et au Sud d'annexés quadrangulaires ; le mur extérieur de l'annexe Sud, percé de trois fenêtres, est légèrement curviligne. Les annexes renfermaient des bassins dont la date de construction demeure inconnue ; chacun d'eux était chauffé par un praefurnium et bordé de niches peut-être destinées au rangement des vêtements. Ainsi, à côté des deux salles d'entraînement, la pièce Sud était consacrée aux soins corporels. L'originalité de cet ensemble de salles est un indice supplémentaire pour attribuer le bâtiment à une association d'athlètes. Le sol de cette salle, comme celui des deux autres, fut détruit dans l'Antiquité tardive et l'espace affecté, au début de l'époque byzantine, à des activités agricoles ou artisanales ; à cet effet, trois des quatre niches qui bordaient les bassins furent transformées en portes ou fenêtres, tandis qu'une ancienne fenêtre fut condamnée à l'aide de blocs remployés.
7) Établissement protobyzantin. — Dans le cadre d'une étude de l'habitat qui s'implanta, au début de l'époque byzantine, sur les ruines du sanctuaire de Zeus, Th. Völling a mis au jour plusieurs tombes à l'Ouest du péristyle du bâtiment Sud-Ouest.
Le volume XI de la série des Berichte über die Ausgrabungen in Olympia (1999), par A. Mallwitz (préparé par K. Herrmann), comprend un rapport sur les fouilles de 1977 à 1981 ainsi qu'une douzaine de contributions dont la plupart portent sur du matériel (monnaies, céramique, sculptures, inscriptions) exhumé au cours de ces années.
T. Vida et Th. Völling, Das slawische Brandgräberfeld von Olympia (2000), publient le mobilier recueilli dans la nécropole slave (VIIe- VIIIe s. ap. J.-C.) partiellement explorée lors des travaux de construction du nouveau musée dans les années soixante (v. BCH 84 [I960] Chron., p. 720).
Mentionnons aussi l'ouvrage de R. Splitter, Die « Kypseloslade » in Olympia. Form, Funktion und Bildschmuck : eine archäologische Rekonstruktion (2000).
(*) 1999 [O.D.]
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