ANTIQUE MESSÈNE - 1997
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Messini (ancient), Messène antique
Fouilles de la Société archéologique. — Les campagnes de 1996 et 1997, dirigées par P. Thémélis, ont porté sur quatre secteurs :
1) Monuments funéraires. — On a achevé la fouille des deux monuments funéraires découverts à l'extérieur de la Porte arcadienne (v. BCH 118 [1994] Chron., p. 715). Le premier, doté d'un portique dorique en façade (10 colonnes ; long. 14,50 m), renfermait cinq fosses contenant les restes d'enfants incinérés, avec des vases, des brûle-parfums et des lampes du IIe s. ap. J.-C. La fouille du monument a aussi donné une inscription funéraire métrique suggérant que le défunt mentionné était un poète ou un aède. Le second monument contenait deux sarcophages, dont on a retrouvé des fragments décorés de scènes de combat en relief (fig. 1), œuvres néoattiques du ΙIe-ΙΙIe s. ap. J.-C. Des monnaies et des épitaphes témoignent de l'usage de ces monuments par des chrétiens, qui appartenaient sans doute à de riches familles de Messène.
2) Asklépieion. — Dans l'atrium Sud, on a fouillé une petite structure circulaire en moellons, qui devait servir aux libations ; le remblai contenait des petits vases, des figurines et des plaquettes en terre cuite d'époque archaïque et classique. La fouille d'un puits, à l'extrémité Sud-Ouest de l'orchestra de l'odéon, a fourni un grand nombre de vases ainsi que des monnaies, qui datent du IIIe s. av. J.-C.
3 ) Théâtre. — On a dégagé une partie de l'analemma Est du koilon et de la parodos orientale. Un four de potier découvert près de l'analemma date du Bas-Empire. Dans la partie Nord-Est du koilon, la fouille a mis au jour des maisons appartenant à l'habitat byzantin qui prospéra du XIe au ΧΙΙIe s. ; elles étaient construites à l'aide blocs du théâtre remployés.
4) Gymnase et stade. — Dans la zone du gymnase (fig. 2) on a achevé le dégagement du double portique Nord et du portique Est, et l'on a pu préciser le nombre des gradins du stade. Devant le portique Est, on a découvert une base carrée pourvue de demi-colonnes aux angles et ornée sur ses quatre faces de boucliers en relief ; elle devait porter une colonne dorique surmontée d'une offrande en l'honneur des victimes de la bataille de Makistos, dont les noms sont gravés sur une stèle à fronton du IIIe s. av. J.-C. retrouvée dans le portique. L'architrave du portique porte la dédicace : Ἀγαθοκλῆς Σατύρου Διὸς Ἰθωμάτα γενόμενος ἱερεὺς ἀνέβηκε τὰμ παστάδα θεοῖς πᾶσι κ[αὶ τᾶι πόλει].
Dans la pièce XI du portique Ouest on a dégagé une base qui avait été utilisée à deux reprises (fig. 3), d'abord pour la statue en bronze de Philon, fils de Papos, épistate, instructeur et entraîneur, puis pour la statue en marbre de Dionysos*, fils d'Aristomène. À l'Ouest de cette pièce, un monument funéraire hellénistique renfermait huit tombes à ciste disposées autour d'un compartiment central ; il était probablement couvert d'un toit conique surmonté d'une colonne corinthienne ; sur le linteau de la chambre et les orthostates étaient gravés des noms de défunts. Une des tombes a livré un miroir étamé avec représentation d'Éôs portant le corps de son fils Memnon tué par Achille (fig. 4).
La poursuite de la fouille dans l'autel d'Héraklès (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1160) a révélé qu'il s'agissait d'un monument funéraire renfermant sept tombes à ciste (fig. 5).
Dans la grande salle au Sud du Bouleutérion on a découvert deux bases inscrites in situ et, devant elles, deux statues en marbre : une copie de l'Hermès d'Andros (fig. 6) et une statue acéphale de Tiberius Claudius Théon, fils de Nikératos. Sous les dalles d'une autre pièce du même complexe sont apparues des tombes contenant un riche mobilier funéraire ; elles devaient appartenir à des défunts de haut rang.
Parmi les inscriptions découvertes au gymnase au cours de ces deux campagnes on mentionne une nouvelle liste éphébique ainsi qu'une épigramme du IIIe s. av. J.-C. en l'honneur de Damostratos, citoyen de Sparte.
Ergon 43 (1996), p. 47-57 ; 44 (1997), p. 34-42.
N. Poulou et E. Anagnostakis publient une tombe à couverture de tuiles fouillée dans l'angle Nord-Est du cimetière tardif installé dans le sanctuaire du Héros et de Déméter (v. BCH 118 [1994] Chron., p. 714-715 ; 119 [1995] Chron., p. 879). La tombe contenait une boucle de ceinture et un vase non tourné du milieu du VIIe s. ap. J.-C, qui indiquent la survie de l'habitat après les raids avaroslaves de la fin du VIe s. ; une présentation sommaire de la Messène paléochrétienne et un commentaire détaillé des publications de céramique « slave » trouvée dans le Péloponnèse complètent cette étude.
Σύμμεικτα 11 (1997), p. 229-322.
(*) Erratum, lire « Dionysios », v. Chronique n.10619 [O.D.]
avec la contribution de
Béatrice Detournay
Anna Philippa-Touchais
Yannis Varalis
BCH 122.2 (1998), p. 774-777
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