NIKOPOLIS. - Monument d'Auguste - 1996
Nikopolis
En 1995 et 1996, le Service archéologique a commencé les travaux sur le monument d'Auguste déjà évoqués dans de précédentes Chroniques (v. en dernier lieu BCH 124 [2000], p. 855) et poursuivi ceux qui sont menés dans le cadre du programme « Cléopâtre » inauguré en 1993 (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 809).
La reprise des investigations dans le monument d'Auguste (v. BCH 99 [1975] Chron., p. 633) a porté sur deux secteurs :
1) Façade du monument (façsade sud du podium). — L'euthyntéria du podium reposait sur une fondation en opus caementicium, peu efficace contre les glissements de terrain, d'où la présence de diverses structures en briques destinées à protéger la façade ; cette dernière était renforcée au Sud par un mur d'analemma (larg. 2,70 ; haut. 2 m) en opus caementicium et parement en opus reticulatum, doté au sommet de drains en terre cuite. La fouille a mis au jour quatre socles (constitués d'une assise de plaques de grès) parallèles à la façade et dotés de trous de fixation, sans doute pour les éperons des navires vaincus, ainsi que six blocs avec des trous de fixation pour d'autres éperons. L'exploration de l'appareil constitutif du podium a permis de dégager le parement extérieur contre lequel étaient exposés les éperons en bronze (v. ibid.). Le secteur a subi de profondes altérations dues à l'érosion.
On a recueilli trois nouveaux fragments (TI NER, IM-P[I], V[S]) de l'inscription dédicatoire (v. ibid.), des fragments de sculptures (un licteur, une figure féminine, des proues et des éperons de navires, des pointes de lance, fig. 112) et d'éléments architecturaux en marbre (blocs d'architrave, acrotères, sima, chapiteau corinthien), des tuiles timbrées et des terres cuites architecturales (parmi lesquelles des acrotères en forme de palmette ornés d'un gorgonéion) provenant de constructions de la terrasse supérieure écroulées devant le podium. La fouille n'a livré qu'une petite quantité de céramique hellénistique (provenant des terres de remblai accumulées devant le mur d'analemma) et romaine.
2) Terrasse supérieure. — La terrasse (ca 60 x 55 m) est délimitée au Sud, à l'Est et à l'Ouest par les murs du podium, au Nord par le stylobate du portique découvert en 1974 (v. ibid) et dont le dégagement a été achevé. On a mis au jour deux bases (de piliers ou de colonnes) en briques aux extrémités du stylobate, le stylobate de la colonnade intérieure et le toichobate du portique, longé par une canalisation qui servait soit à l'évacuation des eaux de ruissellement tombant de la toiture, soit à l'alimentation en eau du monument depuis les hauteurs.
Les investigations menées de part et d'autre de la terrasse supérieure ont livré :
— à l'Est, deux murs d'un portique en Π et le mur d'analemma Est du monument, ainsi que des fragments de colonnes en poros cannelées et enduites de mortier ;
— à l'Ouest, deux murs parallèles, perpendiculaires au portique Nord et à la façade Sud du monument ; près de l'un de ces murs, une construction rectangulaire (parois en briques et fond recouvert d'une plaque de pierre) ; dans le secteur Sud-Ouest, à 5 m au Nord-Ouest du podium, une structure en moellons et une canalisation construite, parallèle à celle qui longe le toichobate du portique Nord ; près du centre de la terrasse, la fondation carrée (3,60 m de côté) d'une base de statue (?) construite en plaques de grès.
Ce secteur aussi a livré, outre un fragment de gargouille en forme de tête de louve (fig. 113), une série de tuiles timbrées, dont on retiendra deux exemplaires : CΩΤΗΡΙΧΟΥ (nom connu aux époques hellénistique et romaine, notamment à Kassopé sur des timbres amphoriques) et ΥÅΒΑ (ÅΒΑ sans doute pour Ambracie). La présence de tessons de pots de fleurs (à fond percé) le long du stylobate du portique et en d'autres endroits de la terrasse supérieure témoigne de l'existence d'un jardin aménagé dans le sanctuaire. Signalons aussi la trouvaille d'un tesson de lampe décoré de sarments de vigne en relief, qui date de la Ire moitié du IIIe s. ap. J.-C. et doit donc sans doute être mis en rapport avec un réaménagement postérieur. AD 50 (1995) [2000] B'2, p. 421-428 ; AD 51 (1996) [2001] Β'1, p. 395-398 [K. Zachos].
K. L. Zachos publie, en 2001 , le premier volume de la série Μνημεία Νικόπολης : Το Μνημείο του Οκταβιανού Αυγούστου στη Νικόπολη : το τρόπαιο της ναυμαχίας του Αυγούστου.
Mentionnons aussi la parution de la thèse de M. G. Moore, Surveying Epirote Pottery : Ceramics, Cuisine, and Social History in Southern Epirus, Greece, 300 B.C.-A.D. 500 (2000), fondée sur l'étude du matériel du « Boston University Nikopolis Project » (v. en dernier lieu BCH 119 [1995] Chron., p. 904).
P. Chrysostomou et Fr. Kefallonitou cosignent le petit guide Νικόπολις (ΤΑΠΑ), paru en 2001.
M. Oikonomidou, Mélanges Vocotopoulou, p. 71-74, présente deux monnaies en bronze provenant d'un trésor d'époque romaine (v. BCH 101 [1977] Chron., p. 575) et représentant un quadrige conduit par le Soleil.
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