CORFOU - 1996
En 1995 et 1996, le Service archéologique a mené une série de fouilles d'urgence, dont les résultats sont présentés dans AD 50 (1995) [2000] B'2, p. 431-440 [K. Preka-Alexandri] et AD 51 (1996) [2001] Β'1, p. 404-414 [K. Preka-Alexandri], tandis que l'équipe gréco-belge a poursuivi ses travaux à Palaiopolis.
1) Garitsa. — En 1996, deux fouilles d'urgence sur le littoral au Nord du port d'Alkinoos (terrains Orphanou et Mavroghianni) ont révélé deux séries de quatre bases quadrangulaires dotées de mortaises, sans doute destinées à supporter les piliers en bois de la couverture de petits hangars à bateaux, près de ceux – déjà fouillés – qui abritaient les trières corcyréennes (voir en dernier lieu BCH 122 [1998] Chron., p. 796).
2) Palaiopolis. — Dans les terrains Kokotos, Katéchis et Kasfikis, l'équipe gréco-belge a poursuivi le dégagement du dallage de l'agora romaine et de constructions liées aux thermes romains (v. en dernier lieu BCH 123 [1999] Chron., p. 71 1), dont une citerne hellénistique, une canalisation et un égout. Deux nouveaux pavements de mosaïque ont été dégagés : le premier, de plan semi-circulaire, est orné de deux paons de part et d'autre d'une grande amphore ; le second, rectangulaire, décoré d'animaux, poissons, oiseaux et plantes stylisés.
Dans le secteur Ouest, la fouille a mis au jour le stylobate de la colonnade extérieure d'un portique orienté SO-NE, avec quatre bases en place et une colonne ionique en poros stuqué (haut. 6,70 m, diam. 0,60 m) tombée à l'intérieur ; devant l'édifice se trouvait une base semi-circulaire (diam. 2,05 m) constituée de trois blocs taillés. Au Sud-Est du portique, on a en partie fouillé un bâtiment romain semi-circulaire dont l'un des murs est fondé sur le dallage de l'agora ; à proximité, un monument constitué de cinq blocs de remploi alignés, dont l'un portait l'inscription gravée Η ΠΟΛΙC, et une métope en poros ornée d'une rosace à dix pétales en relief (fig. 96). On mentionne aussi la fouille des vestiges de la chambre de chauffe d'un petit four céramique.
L'abondant mobilier recueilli comprend de la céramique, dont la chronologie s'échelonne entre l'archaïsme et l'époque romaine (nombreux tessons de sigillée africaine), des vases en verre, et un trésor de cinq cent huit drachmes en argent de Corinthe et de Corcyre (fin du IVe-début du IIIe s. av. J.-C).
3) Figaretto. — En 1995, la douzième campagne de fouilles dans l'atelier céramique du terrain Mikalef a permis d'achever l'exploration d'un dépotoir de moules de coroplathe amoncelé entre deux fours, à l'emplacement d'un troisième four détruit ; près du dépotoir on a trouvé une péliké miniature contenant des restes de peinture utilisée par le potier et des fragments d'œnochoés de la fin du VIe s. av. J.-C. Deux nouveaux fours ont également été découverts. Parmi les trouvailles, on mentionne une grande quantité de moules et de statuettes (fig. 97), un fragment de plaquette en pierre représentant un naïskos, une houe en fer datant du IIIe s. av. J.-C. et un trident ornemental en bronze.
Une nouvelle fouille d'urgence dans la partie Ouest du terrain Pamphili (ex-Évelpidis) a recoupé un mur sans doute construit à l'époque archaïque mais refait au début de l'époque hellénistique, lors de la reconstruction de la ville.
4) Kanoni. — En 1996, une fouille dans le terrain Mazaraki a mis au jour les vestiges de deux maisons dassico-hellénistiques (dont l'une présente le plan caractéristique avec cour à péristyle dallée, et quatre bases à mortaises pour la fixation de piliers en bois) séparées par une ruelle pourvue d'un égout. Les deux maisons sont fondées sur une ou des constructions d'époque archaïque dont subsistent un dallage de pierre et une euthyntéria. La monumentalité de celle-ci et la trouvaille de tuiles timbrées (Δ[ΑΜΟΣΙΟΣ], ΕΠΙ ΔΑΜΦΙΛΟΥ), ainsi que l'abondance des monnaies (146), suggèrent qu'il s'agit d'un édifice public, peut- être la demeure d'un fonctionnaire (agoranome ?) et son lieu de travail (agoranomion ?).
Dans le terrain Argyrou, deux murs parallèles distants de 6,80 m et deux canalisations ont été recoupés. Le mobilier (deux fragments de statuettes masculines en terre cuite, un tesson de vase à figures rouges, un fragment de cratère) témoigne d'une occupation du secteur depuis l'époque hellénistique jusqu'au Bas- Empire.
G. Arvanitou-Métallinou présente, dans AAA 29-31 (1996-1998) [2000], p. 11-34, les tombes archaïques découvertes en 1992 dans deux périboles de la nécropole de Garitsa (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 795).
K. Kanta-Kitsou, dans Mélanges Tzachou-Alexandri, p. 439-460, examine les raisons d'attribuer le kouros et le bétyle récemment trouvés à Kanoni (v. en dernier lieu BCH 123 [1999] Chron., p. 712) à un sanctuaire d'Apollon Agyiéas.
Β. Ν. Papadopoulou publie, dans DeltChrA 22 (2001), p. 261-270, une icône de la Déisis, œuvre du peintre crétois N. Tzaphouris (XVe s.) récemment restaurée, qui provient de l'église de la Présentation au Temple à Gouvia et est actuellement exposée au musée d'Antivouniotissa.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran