STYMPHALE - 1999

Fouilles de l'Institut canadien. — La campagne de 1999, conduite par H. Williams, a porté sur les six secteurs suivants :
1) Sanctuaire attribué à Athéna. — Les travaux se sont concentrés sur le secteur Nord-Ouest du sanctuaire, où le nombre des stèles aniconiques — fréquentes en Arcadie, selon Pausanias — exhumées depuis 1997 s'élève à six, toutes alignées. On a dégagé un large mur Nord-Sud qui borde la terrasse pavée sur laquelle se trouve l'autel et qui pourrait marquer la limite orientale du sanctuaire. Au Sud-Ouest du bâtiment annexe (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1148), a été fouillée une tombe d'enfant qui doit dater du début de l'époque chrétienne, comme celles qui avaient été trouvées en 1997 dans le pronaos du temple (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 753).
Parmi les trouvailles, on retiendra un fragment de relief en terre cuite représentant un bras féminin (en demi-grandeur nature) et des éléments de draperie, une vingtaine de figurines en terre cuite et un bijou fragmentaire à relief en argent doré qui représenterait Éros et Psyché. L'abondance de la céramique et des monnaies confirme l'activité intense du sanctuaire à la fin du IV^e s. av. J.-C, probablement juste avant la prise de la ville par les troupes de Cassandre en 311.
2) Zone Sud-Est de la ville basse. — On a poursuivi l'exploration de la maison découverte en 1997 (v. ibid., p. 752), mettant essentiellement au jour des éléments de sa toiture, et la fouille d'une épaisse couche de destruction résultant peut-être d'un séisme et qui contenait de la vaisselle du début de l'époque impériale. On mentionne entre autres une douzaine de récipients recueillis sur le sol d'un bâtiment tardo-hellénistique remployé ultérieurement, ainsi que deux pattes de lion ou de griffon en marbre provenant de trapézophores fabriqués par des ateliers néo-attiques (I^er s. av. J.-C), une épée en fer et des ferrures de coffre.
3) Tour de l'acropole. — La poursuite de la fouille de la tour qui couronne l'acropole (v. ibid., p. 753) a révélé des segments de mur ayant conservé une partie de l'élévation en brique crue, qui reposait sur un radier de tessons. Parmi les trouvailles, on signale un nouveau fragment du chapiteau dorique archaïco-classique découvert en 1997. De nouvelles tombes du V^e s. ap. J.-C. ont également été fouillées ; l'une d'elles renfermait la sépulture d'un chien, soigneusement placée au-dessus d'une tombe plus ancienne. À l'extrémité orientale de l'acropole, la fouille a mis au jour deux structures semblables à des tombes, creusées dans la roche et pillées, dont l'une contenait une cruche et une lampe du V^e s. ap. J.-C.
4) Tour du rempart urbain Ouest. — Au milieu du rempart Ouest, on a commencé la fouille d'une grande tour qui remplaça, à la fin du IV^e s. av. J.-C. (datation confirmée par quatorze monnaies d'argent) l'une de ces simples tours rectangulaires qui flanquaient le rempart Ouest. En un point de la tour, la fouille a produit du mobilier (unguentaria fusiformes, fragments de périrrhantéria) provenant d'un sanctuaire. La présence, à l'intérieur et aux abords de la tour, comme dans d'autres endroits du site, de tombes qui datent sans doute du V^e s. ap. J.-C, suggère qu'il existait, à l'époque paléochrétienne, un certain nombre de fermes dont les occupants furent enterrés en divers endroits. Immédiatement au Sud de la grande tour, ont été découverts les vestiges d'une tour rectangulaire (parements en blocs taillés, remplissage de blocaille) sans éléments qui permettent de la dater ni d'en préciser la fonction.
5) « Porte Sud-Ouest ». — Au pied de l'acropole, à l'endroit où le rempart Ouest rejoint le plateau, point où l'on avait détecté une anomalie lors de la prospection de 1982 (v. BCH 107 [1983] Chron., p. 758), un sondage a livré des vestiges encore difficiles à interpréter : une tour rectangulaire, remplacée par un mur (ép. 2 m) construit à quelques mètres du rempart primitif; il pourrait s'agir d'une réparation du rempart ou d'une poterne.
6) Colline d'Aghia Triada. — Au Nord du village de Lafka, on a prospecté en plusieurs points un mur en appareil grossier (haut. max. cons. 3 m) qui borde sur plus de 100 m le flanc Est de la colline et dont la datation demeure incertaine (Âge du Bronze ?). Il pourrait marquer l'emplacement du site primitif de la cité de Stymphale.
AR 46 (2000), p. 28-29.