AIGEIRA ANTIQUE. - Banketthaus et Acropole - 2000
Néolithique - Néolithique Récent
Âge du Bronze - Bronze Ancien - Bronze Récent
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Aigeira
En 2000, quatre opérations ont été menées, sous la direction de G. Ladstätter (fig. 94) : la poursuite de la fouille du champ Solonas, de nouvelles recherches sur l'acropole, l'étude des fortifications et la poursuite de la prospection géologique du territoire.
1) Champ Solonas. — Dans l'habitation découverte en 1998 (fig. 95, v. en dernier lieu BCH 124 [2000] Chron., p. 846), l'andron a été entièrement dégagé et huit sondages ouverts à l'Ouest de ce dernier (surf. 15 x 10 m) ont permis d'appréhender pour la première fois le plan de la construction, révélant les fondations des murs extérieurs et de nombreux murs de refend intérieurs. Le bâtiment comprend trois séries de pièces alignées selon un axe Est-Ouest, la série centrale étant constituée par une pièce à sol sans revêtement, la salle d'eau et l'andron déjà dégagés (v. ibid.). Dans ce dernier, on a pu vérifier la composition du décor du pavement de mosaïque : le médaillon central, représentant un personnage féminin sur un monstre marin, était entouré d'une frise de panthères et de griffons, tandis que les écoinçons étaient ornés de compositions florales et de rinceaux ; des parallèles avec des mosaïques de Sicyone, de Corinthe et d'Érétrie permettent de dater le pavement au plus tard au milieu du IVe s. av. J.-C, mais diverses traces de réparations ou de réaménagements, dont la datation n'a pu être précisée, ont été détectées. L'abandon de la maison, marqué surtout par la disparition des seuils, pourrait être antérieur à l'époque impériale.
À environ 4 m à l'Ouest du bâtiment, la fouille a mis au jour une autre construction qui suit la même orientation mais dont la fonction est encore indéterminée. Les deux bâtiments devaient être séparés par une rue dallée, dont la présence est suggérée par trois canalisations successives. Ces trouvailles témoignent apparemment de l'existence d'un quartier organisé sur une terrasse aménagée en contrebas de l'acropole au Nord.
2) Acropole. — À l'occasion de l'étude des vestiges architecturaux du sanctuaire de l'acropole mis au jour par W. Alzinger (v. en dernier lieu BCH 106 [1982] Chron., p. 554 ; 108 [1984] Chron., p. 772), de nouvelles investigations ont révélé dix-huit blocs de conglomérat remployés dans un mur moderne. Leurs dimensions similaires et la présence de cadres d'anathyrose et de trous de pince attestent qu'ils proviennent de la partie inférieure d'un édifice monumental, peut-être du temple tardo-archaïque. La trouvaille d'un chapiteau dorique en calcaire dont l'échiné présente une courbe qui apparaît dès le milieu du VIe s. av. J.-C. fournit un indice supplémentaire de l'existence d'un édifice monumental archaïque dans la zone de l'acropole.
3) Fortifications. — Les incendies répétés ont fait apparaître quantité de nouveaux murs sur le versant Sud de l'acropole et au Sud-Est du théâtre. On a ainsi repéré des restes de fondations et de murs (parfois conservés sur cinq assises) sur une distance de 80 m le long d'une crête NO-SE au Sud de l'acropole ; certains d'entre eux au moins appartiennent à l'enceinte qui protégeait la cité de ce côté. Des anomalies dans le tracé de l'enceinte et l'orientation de la rue découverte dans le champ Solonas suggèrent l'existence d'une porte au Sud de la ville. Les vestiges repérés au Sud-Est du théâtre sur une longueur de 100 m se rattachent aussi aux fortifications, ainsi qu'à l'aqueduc tardo-romain (v. en dernier lieu BCH 124 [2000] Chron., p. 846) ; le tracé du rempart est perturbé par une construction en briques d'époque impériale, sans doute liée aussi à l'aqueduc. Signalons enfin la découverte, au Sud-Est de l'enceinte, de deux murs de terrasse faits de remplois.
4) Prospection géologique. — Les travaux ont été consacrés cette année à l'étude géologique et hydrographique du territoire.
Plusieurs études publiées dans Forschungen in der Peloponnes portent sur des monuments ou du matériel d'Aigeira : la céramique préhistorique (NR, HA I, HR IIIC) provenant de l'« acropole » (v. en dernier lieu BCH 108 [1984] Chron., p. 772), par E. Alram-Stern (p. 47-54) ; la céramique corinthienne et attique, par G. Schwarz (p. 89-93) ; la séquence architecturale du théâtre, par S. Gogos (p. 79-87) ; les deux édifices cultuels hellénistiques fouillés dans le sanctuaire de Zeus entre 1993 et 1996 (v. en dernier lieu BCH 122 [1998] Chron., p. 792), par A. Bammer (p. 95-105).
Th. Hagn étudie, dans Constructions publiques en Grèce, p. 297-311, les vestiges du « monument aux auges » ou « gymnase » fouillé en 1972 et 1981-1988 (v. en dernier lieu BCH 111 [1987] Chron., p. 536).
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