PLAINE DE PHLIONTE. – Prospection - 1999
En 1999, l'Institut de pré- et protohistoire de l'Université de Heidelberg a poursuivi, sous la direction de J. Maran et D. Ittameier, le programme de prospection archéologique dans la plaine de Phlionte entamé l'année précédente (v. BCH 123 [1999] Chron., p. 677). La campagne, qui portait sur la partie occidentale de la plaine, s'est concentrée sur trois secteurs : la zone au Sud de l'Asopos, le lieu-dit Prophitis Ilias Léondiou et les collines qui entourent la nécropole mycénienne d'Aïdonia.
1) Zone au Sud de l'Asopos. — Les recherches ont révélé une occupation dense de la région dans l'Antiquité. On a localisé quinze « sites » où le matériel collecté date en majorité des époques hellénistique, romaine et byzantine, ainsi que le tracé probable d'une route, peut-être celle qui, selon Pausanias, conduisait de Némée en Arcadie et en Argolide. On signale un important établissement d'époque romaine, partiellement détruit par les labours mais recelant une forte concentration de tessons (céramique, verre) et d'ossements, ainsi qu'un peson de tisserand et des éléments d'architecture (dont deux fragments d'architrave et un bloc inscrit).
2) Lieu-dit Prophitis Ilias Léondiou. — Un important habitat, occupé de l'Antiquité à nos jours, se signale surtout par les vestiges suivants : des tessons mycéniens et un mur dont la construction ne peut remonter au-delà de l'HR IIIB ; un tronçon de mur d'enceinte classique ; une forte concentration de matériel d'époque romaine ; des murs de soutènement dont certains appartiennent sans doute à un système de terrasses antique ; une tuile estampée ΑΦΡ.
3) Zone de la nécropole d'Aïdonia. — Un vaste habitat préhistorique* apparemment fortifié a été localisé sur une colline toute proche de la nécropole mycénienne, en position dominante au-dessus de deux cours d'eau. On a effectué un relevé topographique des terrasses sur lesquelles il s'étendait, identifiant une porte de l'enceinte, une route fortifiée qui menait au sommet et une source. D'après les premières estimations, trois phases peuvent être distinguées : une phase HM ou antérieure, suivie d'une période d'abandon ; puis un état de l'époque des tombes à fosse, au cours duquel l'habitat semble avoir couvert toute la colline (le parallèle avec Kiapha Thiti, en Attique, vient naturellement à l'esprit) ; enfin, une phase datée par la céramique de l'HR IIIA-B, correspondant peut-être à l'habitat dont dépend la nécropole de tombes à chambre. Parmi les trouvailles, on signale un scarabée égyptien.
Sur la hauteur au pied de laquelle est aménagée la nécropole, un second habitat a été repéré. Les couches supérieures ayant été enlevées par des engins mécaniques, on a recueilli, en profondeur, des tessons préhistoriques dont certains seraient antérieurs à l'HA, une grande quantité d'obsidienne et de silex taillés, ainsi qu'un objet en pierre verte polie de fonction indéterminée.
(*) Lire : protohistorique [O.D.]
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