PATRAS - 1996
Âge du Bronze - Bronze Moyen - Bronze Récent
Antiquité - Archaïque - Hellénistique - Romaine
Patra, Patras, Patrai, Patrae
Des quelque soixante-dix fouilles urbaines menées par le Service archéologique en 1996, nous résumons ici les principaux résultats, à partir du compte rendu analytique publié dans AD 51 (1996) [2001] B'1, p. 197-234 [G. Alexopoulou, G. Géorgopoulou, L. Papakosta, M. Stavropoulou-Gatsi].
Vestiges préhistoriques. Dans le faubourg de Sychaina, près du lit moderne du Meilichos, la découverte d'un mur et de céramique HA et HM dans des couches profondes atteste une occupation de la région à l'époque préhistorique.
Rues, bâtiments publics. On a recoupé une série de rues en cailloutis bordées de constructions hellénistiques et romaines (places Omonoias et Hypsilôn Alôniôn, rues Gounari, Léondou, Messolongiou) ; une rue et un trottoir romains dallés, flanqués de bâtiments dont l'un avait le seuil pourvu d'une rainure pour une porte coulissante, dans le quartier commercial de la ville antique (rues Kanakari et Philopoiménos) ; une rue d'époque byzantine (rue Pantokratoros) ; un segment d'une rue déjà connue (rue Votsari, v. BCH 122 [1998] Chron., p. 788) et deux longs tronçons de conduites d'alimentation en eau d'époque romaine au Sud-Est de l'entrée principale du kastro (parodos Éolou).
Un important bâtiment sans doute public a été localisé à l'angle des rues Assimaki Photila et Ilias ; un autre, avec dallages de calcaire et de briques et trois petits piliers en pierre qui devaient soutenir la charpente, dans un quartier commercial et industriel proche du port (rue Tsamadou).
Des travaux de voirie, rue V. Roufou, ont recoupé une salle à dallage de calcaire et une pièce à hypocauste qui appartiennent à un établissement thermal romain déjà connu (v. BCH 1 14 [1990] Chron., p. 750). D'autres travaux publics, rue Papaphlessa, ont révélé un puissant mur défensif (?) dont la datation ne peut être précisée.
Constructions hellénistiques et romaines. D'une maison romaine découverte en 1990 rue Londou (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1174) on a mis au jour le mur septentrional, une pièce aux murs plaqués de marbre et au sol en opus sectile noir et blanc (fig. 84), ainsi que l'égout qui longe une rue déjà connue (v. BCH 114 [1990] Chron., p. 750). Dans deux autres maisons fouillées dans la même rue, ont été dégagés des pavements de mosaïque à décors géométriques (fig. 85) et un pavement à décor marin datable du VIe s. (fig. 86). Les murs d'un bâtiment d'époque romaine découvert à l'angle des rues Charalambi et Géorghiou Roufou conservaient des lambeaux de peintures à motifs géométriques (losanges inscrits dans des carrés) et des placages de marbre.
Un grand bâtiment (à caractère artisanal ?), à l'angle de la rue Korinthou et de la place Géorghiou A', possédait aussi un sol de mosaïque à décor géométrique (fig. 87) et peut-être un four. Des restes d'installations artisanales d'époque romaine ont également été relevés rue Lefkosias (four céramique avec chambre de chauffe à couverture voûtée), rue Vlachou, ainsi que dans la nécropole Nord (citerne et entrée de four céramique rue Pouqueville, v. infra) et la nécropole Sud (restes de murs et tronçon de canalisation rue Haghiôn Saranda).
On signale aussi la découverte d'un mur hellénistique à Samakia ; celle d'une ferme hellénistico-romaine, avec un four pour la cuisson des tuiles et des briques, dans le faubourg de Sychaina ; celle de plusieurs citernes, d'un pressoir à vin d'époque romaine et de vestiges très ruinés d'une installation agricole dans le faubourg d'Aghya.
On apprend par la presse que des immeubles modernes ont été expropriés afin de permettre la remise au jour de l'amphithéâtre construit par Domitien à la fin du Ier s. ap. J.-C. Ta Νέα, 7.12.00.
Vestiges paléochretiens et byzantins. La découverte de vestiges byzantins (rue, murs, escalier, dallage de pierre) au-dessus de l'agora romaine (rues Londou et Germanou) atteste la durée de l'occupation dans ce secteur.
Deux murs et l'abside d'une petite chapelle ont été recoupés à l'angle des rues Anthéias et I. Pratsika.
La découverte d'un four céramique, de trois moules de lampes en terre cuite du début de l'époque chrétienne (fig. 88), de cales de cuisson et d'amas d'argile dans la nécropole Sud-Est (rue Kalavrytôn, v. infra) suggère que le secteur avait alors une fonction artisanale. La présence de deux pieds de vases d'époque byzantine dans le four romain de la rue Lefkosias (v. supra) témoigne de son utilisation jusqu'à cette époque tardive.
Des vestiges d'époque ottomane ont été exhumés aux abords Est et Sud-Est du kastro (rue Votsari), preuve que les riches maisons romaines construites dans cette partie de la ville furent alors réutilisées.
Nécropole Nord. Quatre périboles avec restes de tombes à tuiles et à ciste ont été mis au jour rue Satovriandou, huit tombes à tuiles et deux tombes à ciste rue Konstantinoupoléôs, un sarcophage en marbre et deux tombes à ciste rue Karolou, dont l'une renfermait des offrandes en or : neuf feuilles trilobées et une feuille de myrte (?), une bague à chaton en pierre rouge, deux pendants d'oreille et un collier constitué de perles et d'une pierre verte (fig. 89).
Des travaux de voirie ont recoupé deux nouveaux tronçons de l'allée funéraire (rues Norman et Haghias Sophias) et, près de la riche tombe hellénistique découverte en 1977 (v. BCH 107 [1983] Chron., p. 709), une ciste en marbre à décor végétal en relief qui renfermait les ossements brûlés du défunt et une urne en plomb partiellement conservée.
Nécropole Sud. Vingt-sept tombes (à tuiles pour la plupart) ont été fouillées rue Vassiliadou ; à côté des offrandes habituelles, dont les plus anciennes remontent au début de l'époque romaine, signalons la présence d'une cinquantaine de vases en verre coloré, généralement de forme sphérique. Trois tombes à tuiles et un péribole ont été recoupés rue Thémistokléous.
Nécropole Sud-Est. La poursuite des travaux publics rue Kalavrytôn (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 841) a révélé de nouveaux vestiges de la nécropole Sud-Est : peut-être le mur Est du cimetière, des périboles et des tombes chrétiennes près de l'église Saint-Athanase, dont le premier état repose sur une chambre romaine renfermant des tombes à ciste ; des périboles et les restes de vingt-six tombes près du groupe scolaire (5e collège et lycée) ; un vaste péribole divisé en quatre compartiments. L'alignement des différents périboles exhumés à l'Est de la rue Kalavrytôn confirme qu'elle recouvre la voie funéraire dont un tronçon a été exploré en 1985 (v. BCH 116 [1992] Chron., p. 870). C'est sans doute en bordure de cette allée que s'élevaient plusieurs chambres et deux constructions funéraires d'époque romaine dont les restes ont été recoupés à l'occasion de travaux de voirie rue Tritou Orivatikou.
Autres tombes et nécropoles. Signalons la découverte, à l'angle de la rue Korinthou et de la· place Géorghiou A', du tombeau des propriétaires d'une villa romaine (fig. 90), isolé à environ 120 m de la voie funéraire de la nécropole Nord ; celle de tombes à tuiles chrétiennes place Omonoias.
M. Stavropoulou-Gatsi présente, dans Forschungen in der Peloponnes, p. 29-38, les principaux résultats des fouilles effectuées depuis 1986 dans l'habitat helladique de la colline de Pagona (v. en dernier lieu BCH 122 [1998] Chron., p. 789).
Th. J. Papadopoulos et L. Kontorli-Papadopoulou examinent, dans P. Åström, D. Sürenhagen (éds), Periplus. Festschrift für Hans-Günter Buchholz zu seinem achtzigsten Geburtstag am 24. Dezember 1999 (2000), p. 143-146, quelques objets en bronze d'origine italique recueillis en 1965 et 1966 sur l'acropole mycénienne de l'antique Dymè (Kato Achaïa) et en 1991 dans la nécropole mycénienne de Klaous (v. en dernier lieu BCH 119 [1995] Chron., p. 886).
G. Neumann publie, dans Mélanges Despinis, p. 39-50, une tête féminine archaïque en poros conservée au musée et qui représenterait Athéna.
A. Koumoussi-Vyénopoulou étudie, dans AAA 29-31 (1996-1998) [2000], p. 51-56, la dizaine de tombes paléochrétiennes de la nécropole Sud-Ouest mises au jour en 1995 (rue Nikita, v. BCH 124 [2000] Chron., p. 841), les associant au séisme qui ébranla la ville en 552.
A. Rizakis, A. Vassilopoulos, N. Évelpidou et M. Pétropoulos présentent, dans Géoarchéobgie des paysages, p. 161-165, un système d'information géographique (SIG) consacré au cadastre romain et aux sites de la région de Patras.
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