ÉRÉTRIE. - Canal et Nécropole Ouest - 2009
Informations Générales
Numéro de la notice
1034
Année de l'opération
2009
Chronologie
Mots-clés
Fortification - Sépulture - Inscription - Parure/toilette - Métal - Os - Installation hydraulique - Habitat - Nécropole
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
2009
Description
Les pluies torrentielles qui sont tombées en Eubée centrale au début du mois de septembre 2009 ont provoqué d’importants dégâts à Érétrie. La rivière qui borde la cité antique à l’Ouest a débordé en plusieurs endroits, particulièrement près de la porte de l’Ouest, emportant avec elle des mètres cubes de terre et des morceaux de la route moderne et des berges. Les vestiges archéologiques, particulièrement denses dans ce secteur, n'ont pas été épargnés : de nombreuses tombes antiques ont ainsi été ouvertes ou emportées par le torrent, tandis que plus de 30 stèles en marbre, dont 27 sont inscrites, ont été éparpillées sur le lit de la rivière. Une fouille de sauvetage a rapidement été organisée afin de nettoyer, dégager et étudier les vestiges. Les travaux de terrain ont été placés sous la direction d’A. Psalti (IA’ EΠΚΑ) et exécutés par S. Fachard et Th. Theurillat (ESAG). La fouille a eu lieu sur le lit de la rivière, sur une zone dépassant 200 m de longueur. On distingue trois secteurs : au Sud, près du propyrgion de la Porte Ouest, au Nord, près d’un enclos funéraire, enfin au centre, où plusieurs murs antiques ont été découverts (fig. 1) :
- Secteur Sud. – Six tombes à tuiles ont été découvertes sur les berges du canal, près du propyrgion de la porte de l’Ouest, mais la plupart ont été endommagées par le torrent. La tombe T10 est une exception : la ciste, formée par des tuiles soigneusement liées par un mortier blanc, contenait deux coupes à vernis noir, deux lécythes, un couteau en fer ou un rasoir, un hameçon en bronze et des fragments d’os animaux, comme offrande alimentaire.
- Secteur Nord. – Le torrent a dégagé une surface d’environ 150 m2 dans ce secteur, révélant une partie d’un enclos funéraire, délimité par un large mur (M1). Un deuxième mur parallèle, en arrière (M4), délimite une deuxième terrasse contenant des tombes à ciste. La variété des types de tombes est frappante : des tombes à tuiles appartenant à un adulte (T8) et à des enfants (T1 et T5), des tombes à ciste en blocs monumentaux de conglomérat (T2), un larnax en terre cuite (T17) et des tombes à fosse aux parois maçonnées (T6 et T16). Le torrent a perturbé le contenu des tombes, emportant les os et le mobilier. Il a néanmoins été possible de distinguer trois inhumations (T6, T8 et T17) et peut-être deux incinérations (T2 et T16). Le sarcophage de la tombe T17 est composé de deux parties moulées en terre cuite, un type rarement utilisé à Érétrie ; il y avait un lécythe à fond blanc placé aux pieds du défunt pour seul mobilier.
- Secteur central. – Sur les 200 m qui séparent les secteurs Nord et Sud, plusieurs murs antiques ont été révélés le long des berges. Ces vestiges, dont certains étaient déjà connus, ont été nettoyés, relevés et placés sur le plan de la cité antique. Plusieurs segments de murs (M3, M6, M8) semblent être alignés sur la digue Ouest découverte près de la porte de l’Ouest, ce qui confirmerait que la rivière est canalisée très tôt par les Érétriens, probablement juste avant le VIIe s. av. J.-C. – Le beau mur polygonal M6 est similaire à la maçonnerie du rempart construit vers 400 av. J.-C. ; à cause de sa position, il pourrait appartenir à la façade Ouest d’une tour saillante ou à la reconstruction de la digue archaïque. La base rectangulaire ST10, formée par plusieurs blocs de conglomérat, peut être interprétée comme un monument funéraire similaire à celui qui se trouve en arrière de la porte de l’Ouest (B/3 Nord). Le mur M5 appartient à un grand complexe dont le plan encore incomplet est difficile à interpréter : il pourrait faire partie d’un ouvrage défensif ou de l’aboutissement d’un pont.
Auteur de la notice
Catherine Bouras . - Dir. scientifique : D. MULLIEZ, C. AUBERT
Références bibliographiques
S. Fachard, rapport d’activités de l’ESAG.
Reber, K., Psalti, A., Fachard, S., Theurillat, T., Dubosson, B., Ackermann, G., Duret, M., Aktivitäten der Schweizerischen Archäologischen Schule in Griechenland 2009, Antike Kunst 53 (2010), p. 139-155.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
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Date de création
2010-09-02 00:00:00
Dernière modification
2023-10-04 11:52:19