ATHÈNES. – Agora - 1999
Agora antique, Athenian Agora
Fouilles de l'École américaine. — En 1999, J. McK. Camp II et ses collaborateurs ont poursuivi l’exploration de la zone située à l’extérieur de l’angle Nord-Ouest de l’Agora (v. en dernier lieu BCH 123 [1999] Chron., p. 644-645) et dans le secteur du bâtiment commercial classique qui jouxte la Stoa Poikilè.
1) Angle Nord-Ouest. — Les investigations conduites dans la partie Nord du secteur se sont concentrées sur les niveaux byzantins recoupés l’année précédente (v. ibid). Dans la zone délimitée par l’étroite rue Nord-Sud et une ruelle perpendiculaire, on a exploré trois maisons dont plusieurs pièces avaient déjà été fouillées en 1991 et 1992 (v. BCH 116 [1992] Chron., p. 836 ; 117 [1993] Chron., p. 767). On souligne la densité des constructions et le nombre impressionnant de pithoi et de silos à l’intérieur de celles-ci. Après deux siècles d’abandon, le secteur fut réoccupé. Vingt et une monnaies de bronze — « follis anonymes » portant le buste du Christ au droit, l’inscription « Jésus-Christ roi des rois » sur 4 lignes au revers (fig. 1) — frappées entre 970 et 1059 confirment que la principale phase d’occupation du quartier date du XIe s.
Parmi les remplois utilisés dans la construction des murs, on mentionne la partie supérieure d’un pilier hermaïque en marbre portant une invocation à la Bonne Fortune ; parmi les trouvailles (dans les couches supérieures de la ruelle Est-Ouest), deux gemmes romaines représentant l’une Athéna, l’autre Fortuna (fig. 2).
2) Secteur du bâtiment commercial classique. — On a mis au jour un nouveau « bûcher » — le septième fouillé dans le bâtiment (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 715), où ils présentent la plus forte concentration observée jusqu’à présent sur l’Agora — qui recelait l’assortiment habituel de canthares, lampes, chytrai miniatures et coupelles (douze vases au total) datant du début du IIIe s. av. J.-C. Ces dépôts, que l’on rencontre dans des maisons, des bâtiments commerciaux ou des contextes funéraires, constitueraient les restes de quelque rituel nocturne de caractère vraisemblablement privé.
À l’arrière du bâtiment commercial classique, la fouille d’un puits a livré des fragments de céramique à vernis noir, d’amphores et de récipients culinaires (2e-3e quarts du Ve s. av. J.-C.) ainsi que quelques vases à décor figuré : une coupe à figures noires (frise de personnages debout et assis) et trois lécythes à figures rouges (décorés respectivement d’une Athéna, d’une femme à l’autel et d’une femme assise se regardant dans un miroir (fig. 3). La présence de pierres polies aussi bien dans le remplissage du puits que dans les niveaux inférieurs du bâtiment suggère une relation possible entre ces deux structures.
On a également achevé l’exploration des deux tombes mycéniennes découvertes l’année précédente. Le problème de l’accès à la tombe située à l’arrière du bâtiment (dromos ?) n’a pu être résolu à cause de la proximité du puits classique. Dans l’autre tombe, outre cinq nouveaux vases mycéniens, on a trouvé plusieurs vases géométriques (IXe s. ?) qui témoignent soit d’une réutilisation de la tombe, soit d’une intrusion accidentelle. Rappelons qu’un puits fouillé en 1997 (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 715) avait livré du matériel du IXe s. av. J.-C., preuve qu’à l’Age du Fer le secteur n’avait pas seulement un usage funéraire.
M. L. Lawall présente, dans Hesperia 69 (2000), p. 3-90, un catalogue des graffiti (indications de volume, de poids, de prix, de contenu) relevés sur des amphores de transport du Ve s. av. J.-C. recueillies dans les fouilles de l’Agora.
D. R. Jordan publie, ibid., p. 91-103, une tablette en plomb du IVe s. av. J.-C. portant le texte d’une plainte d’un jeune apprenti envers son patron.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran