KISSAMOS. – Kastelli - 2000
Kissamos, Kastellion
Entre 1998 et 2000, dix fouilles d'urgence ont été effectuées en divers points de la commune, amenant des découvertes dont nous retiendrons seulement les plus importantes.
Dans le terrain du Centre hospitalier, on a presque achevé l'exploration de la villa romaine (v. BCH 124 [2000] Chron. p. 1006) qui occupait une insula entière. Les dernières campagnes (1999-2000) ont mis au jour, dans les parties Sud et Est du complexe, de nouvelles pièces (cuisines, bain privé). On a aussi exploré une pièce avec accès direct sur une rue pavée munie d'un égout. La fouille de la rue a confirmé une hypothèse déjà formulée lors de fouilles précédentes à Kissamos : que des cuisines hypèthres et des fours à pain furent construits au bord des rues après le tremblement de terre dévastateur de 365 apr. J.-C., qui pourrait, d'après les sismologues, avoir eu une magnitude 10 sur l'échelle de Richter.
Dans la partie Sud de la ville moderne, entre les thermes romains et la villa du terrain du Centre hospitalier, deux fouilles d'urgence ont mis au jour des vestiges architecturaux dont la chronologie s'échelonne entre le Ier s. apr. J.-C. et l'époque paléochrétienne. La première fouille (terrain Patéraki) a révélé la présence d'installations artisanales (fours, conduits, citerne, traces de scories de fer) datant des IIIe et IVe s., l'espace ayant été réutilisé à l'époque paléochrétienne par un cimetière (deux tombes) ; parmi le mobilier on mentionne de la céramique hellénistique à vernis noir, une lampe de « type crétois », une vingtaine de vases tardo-romains et une centaine de monnaies. Dans la deuxième fouille (terrain Photaki-Chairétaki) les vestiges les mieux conservés (trois pièces) appartenaient à une maison des IIIe et IVe s. apr. J.-C. ; dans le sous-sol on a trouvé les squelettes de deux personnes qui avaient été écrasées par les décombres ; à côté d'eux un grand nombre d'objets : soixante-sept vases en terre cuite, des vases en verre et en bronze, des colonnettes et des meules ; deux trésors monétaires, l'un de 80 monnaies, l'autre de 100, datent respectivement du milieu du IIIe et du milieu du IVe s. apr. J.-C. Dans le niveau inférieur, la découverte de nombreuses pilettes d'hypocauste indique la présence d'un bain.
Dans la même partie de la ville (terrain Stimadoraki) on a mis au jour un complexe architectural d'époque romaine dont on a exploré quatre pièces, des segments de canalisations, une citerne et un puits ; les couches profondes recélaient des vestiges rares pour la région : ceux d'une construction circulaire du MR associée à des fragments de pithos.
On note enfin les restes de trois pièces appartenant à un bâtiment du IIIe s. apr. J.-C. (terrain Koutsounaki) et la base d'une construction circulaire (diam. int. 5 m ; ép. 2 m), sans doute d'époque vénitienne, à Pano Kamara (terrain Papadaki-Kataki) où, semble-t-il, il y avait jadis des moulins à eau.
Κρητική Εστία 9 (2002), p. 266-271 [M. Andréadaki-Vlazaki, St. Markoulaki].
N. Diamantis, AD 53 (1998) [2002] A'1, p. 313-330, publie une vingtaine d'inscriptions paléochrétiennes provenant du cimetière fouillé dans le terrain Raïssakis (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1347).
St. Markoulaki et A. Martinez Fernandez publient, dans Κρητική Εστία 8 (2000-2001), p. 147-158, un décret de proxénie hellénistique (fin IIIe-début IIe s.) pour un citoyen romain du nom de Titus Flavius, fils de Quintus ; gravée sur une colonne en calcaire, cette inscription a été trouvée fortuitement, en 1995, dans la forteresse de Kastelli.
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