APTÉRA - 2000
Aptera
Un rapport détaillé sur les travaux de consolidation et de restauration des vestiges architecturaux effectués en 1999-2000 (v. simple mention dans BCH 124 [2000] Chron., p. 1005 ; Chronique n.11815) est publié dans Κρητική Εστία 9 (2002), p. 252-258 par V. Niniou-Kindéli. On en retiendra les informations suivantes :
– La grande citerne en L, dont la branche Nord-Sud mesure 55,80 m de long et la branche Est-Ouest 34,20 m, a été entièrement déblayée ; elle était en partie creusée dans le rocher et en partie construite en opus caementicium. On n'a pas retrouvé de blocs provenant de sa toiture voûtée, ce qui suggère que, après sa destruction, elle fut réutilisée à ciel ouvert, ses parois étant réparées par endroits et son enduit hydraulique consolidé.
– La citerne à trois nefs (17 x 25 m), qui est de construction identique à la précédente mais a conservé une grande partie de sa voûte, a fait l'objet de travaux analogues.
– Dans les thermes I, des sondages ouverts dans plusieurs pièces de la partie Nord ont permis de fouiller la couche de destruction liée au séisme du VIIe s. apr. J.-C. Les recherches menées jusqu'à présent dans ce complexe, qui doit dater du début de l'époque impériale, indiquent la présence de quatre espaces qui servaient d'hypocaustes.
– Des fouilles ont été aussi effectuées dans les thermes II, dont les murs étaient conservés sur une très grande hauteur. La pièce la plus vaste avait un sol en galets et était munie de deux niches abritant des baignoires. Après la première grande destruction de 365 apr. J.-C., le complexe semble avoir été sommairement réutilisé, sans toit ou avec une toiture en matériaux périssables. L'emplacement des deux citernes par rapport aux deux complexes thermaux suggère un programme architectural commun.
– Du côté Ouest de la colline, le nettoyage du sentier médiéval menant au monastère de Saint-Jean-le-Théologien a révélé des vestiges épars de bâtiments, dont on a fait le relevé avant de les réenfouir. D'autre part, près de la grande porte Ouest de la ville antique, on a dégagé un segment de rue dallée et un hérôon : entre deux groupes de tombes à ciste (pillées) se trouvaient au moins cinq bases inscrites en forme de pilier ; l'une des inscriptions est complète :
Ἡ πόλις │ Πραξίοχον │ Φιλεταίρου │ Ἥρωα ; sur un autre bloc on lit : Αἰμίλιον │ Χαρίδημον │ Ἥρωα ; la forme des lettres indique une datation du Ier-IIe s. apr. J.-C. Parmi les bases on a mis en évidence des restes de bûchers cérémoniels, avec restes de grands plats et de vases à liquides, datant du Ier s. av. au début du IIe s. apr. J.-C. À un rite analogue, mais plus ancien, correspond un dépôt de lampes hellénistiques (IIe-Ier s. av. J.-C.) repéré dans une fosse. Un grand nombre de blocs tombés et la crépis d'un bâtiment avec colonne in situ suggèrent l'existence d'un monument funéraire associé à l'hérôon ; parmi ces blocs, un relief en marbre représentant les bustes d'un homme et d'une femme, œuvre de belle facture datant du règne de Trajan.
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