ÉLEFTHERNA - 2000
Âge du Bronze - Bronze Moyen - Bronze Récent
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Fouilles de l'université de Crète. — Entre 1998 et 2000, les fouilles du secteur I (secteur Est), qui se sont poursuivies sous la direction de P. Thémélis, ont été centrées sur cinq points.
Thermes. — Dans la partie Ouest de cet édifice (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1340) on a exploré deux pièces adjacentes (70 et 50) de plan absidal qui servaient d'hypocaustes ; elles datent de la première phase du bâtiment (2e moitié du IIIe s. apr. J.-C.) et servirent de fosses-dépotoirs à l'époque proto-byzantine.
Citerne 84. — Cette citerne rectangulaire (7 x 2,50 m) a été mise au jour au Sud-Ouest du bain, auquel elle est reliée par une canalisation à ciel ouvert. On en a extrait de nombreux objets, dont la partie supérieure d'un Éros en marbre (Ier s. apr. J.-C.) appartenant sans doute à un groupe avec Aphrodite.
Site 4. — Au Sud du bain romain, on a presque achevé l'exploration du vaste édifice de construction soignée (20 x 10 m env.), dont la fouille avait été entreprise en 1994. Bâti à l'époque hellénistique mais demeuré en service jusqu'à l'époque romaine, il compte au moins quatre grandes pièces, un couloir et un atrium dallé de plan triangulaire. Il s'agit probablement d'un édifice public, peut-être la résidence d'un magistrat romain. Sa partie Nord fut partiellement recouverte par le bain. Dans les niveaux inférieurs, on a découvert des vestiges architecturaux épars associés à de la céramique non tournée qui daterait de l'époque géométrique.
Site 2 (au Nord de l'analemma hellénistique). — A) Maison 2. On a poursuivi l'exploration de ce vaste bâtiment du IVe s. apr. J.-C., découvert en 1997. Il est constitué de deux ailes, Nord et Sud, comportant chacune plusieurs pièces organisées de part et d'autre d'une grande cour (7,50 x 4,50 m) dont le sol était revêtu d'un enduit rougeâtre et de cailloux noirs. Lors du séisme de la fin du IVe s. apr. J.-C. les habitants de cette demeure, cinq adultes et un bébé, furent écrasés sous ses décombres. Le long de la partie Est de la maison, on a fouillé une section de la rue centrale (SE-NO) de l'établissement, munie d'un égout en son milieu ; celui-ci a livré de nombreux objets, notamment des monnaies. La fouille dans l'espace situé entre la maison 2 et l'analemma hellénistique a révélé un drain relié à l'égout de la rue centrale, et un mur courbe appartenant à une construction d'époque géométrico-archaïque.
B) Maison 1. Les investigations ont porté sur la partie Nord-Est du péristyle, qui communiquait avec l'atrium. Les grandes dimensions du péristyle, l'aspect des pièces et l'existence d'un étage dans l'aile Sud de la maison indiquent qu'il s'agit sans doute d'une villa urbana d'époque impériale. Parmi le matériel recueilli dans le péristyle on mentionne trois pièces de sculpture : un bélier provenant d'une statue en marbre de Pan, un buste fragmentaire de statuette en marbre de l'Aphrodite de Cnide et une colonnette en calcaire portant une figure apotropaïque en relief d'époque protobyzantine.
Un bâtiment allongé, en forme de mégaron, a été partiellement dégagé entre les maisons 1 et 2. Sur son sol on a trouvé de la céramique dont la chronologie s'échelonne entre le VIIIe et le début du IVe s. av. J.-C., périodes généralement mal documentées en Crète. La découverte d'une plaque de calcaire et provenant d'un trône (avec représentation en relief du pied du meuble) suggère que ce bâtiment avait un caractère officiel. Un sondage stratigraphique sous son sol a montré que le bâtiment avait été fondé dans des couches du MM et MR.
Site 5 (sur la terrasse de l'analemma hellénistique). — En 1999, on a entrepris l'exploration d'un ensemble d'au moins quatre citernes voûtées, qui alimentaient le complexe thermal monumental érigé sur cette terrasse. Les fouilles de 2000 ont confirmé que ce complexe n'avait pas l'aspect typique des thermes romains. Il consiste en un grand espace hypèthre entouré de portiques de construction très soignée. La partie Sud de cet atrium à péristyle est en contact avec les citernes, tandis que dans la partie Nord se trouve une série de quatre pièces au moins, limitées par l'analemma hellénistique. Dans la partie Est de l'atrium on a entrepris la fouille d'une pièce absidale à hypocauste. À l'extrémité orientale du portique Nord, un escalier monumental relie l'atrium avec la rue centrale Est de la ville.
Parmi le riche mobilier recueilli dans l'épaisse couche de destruction de l'édifice (céramique, objets en os et en métal, monnaies) on note deux pièces de sculpture d'un intérêt particulier : une statue de Pan en marbre qui a perdu ses jambes, œuvre du Ier s. av. ou apr. J.-C. dont l'original doit remonter au IVe s. av. J.-C. ; une Aphrodite en marbre détachant sa sandale qui proviendrait du même atelier que la statue de Pan (Alexandrie ?).
Κρητική Εστία 9 (2002), p. 275-292 [P. Thémélis].
Signalons la parution, en 2002, de l'ouvrage Αρχαία Ελεύθερνα. Ανατολικός τομέας, par P. G. Thémélis.
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