GÉRAKI. – Acropole (Géronthrai antique) - 2000

En 2000, l'équipe dirigée par J. Crouwel et M. Prent, poursuivant l'exploration de deux secteurs au Nord-Ouest de l'acropole (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 816), a mis au jour de nouveaux témoignages d'occupation NF, HA II, HM et classico-hellénistique, les vestiges architecturaux les mieux conservés remontant à l'ΗΑ II et aux périodes classique et hellénistique. Mais alors que du matériel datant du PG à l'époque archaïque avait été recueilli lors des campagnes précédentes, la période mycénienne continue d'être absente. Des réparations du rempart de l'acropole utilisant des tuiles et du mortier suggèrent une occupation tardo-romaine ou médiévale.

Dans le deuxième secteur (v. ibid.), on a vraisemblablement recoupé un tronçon (long. 7 m) de la première enceinte HA II de l'acropole. Le rempart était constitué d'un mur en gros blocs (1,25 x 1,50 x 1,60 m) et d'un second en moellons grossièrement taillés, unis par un blocage de pierres et de gravier. Au Sud-Est, un mur Nord-Sud, à l'Ouest duquel s'est déposée une couche de destruction brûlée contenant du mobilier HA II, vient buter contre le rempart. Au Sud-Ouest, la fouille a partiellement mis au jour une deuxième pièce de stockage (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 772), qui recelait des tessons de céramique fine HA II (avec des parallèles à Lerne IIIC), deux ou trois pithoi en « céramique de Géraki » (v. ibid.) et trois scellés d'argile dont l'un conservait l'empreinte d'un sceau lentoïde. Cette pièce, fondée sur le blocage qui unit les deux murs de l'enceinte, pourrait être interprétée comme une casemate.

Des nouveaux vestiges classico-hellénistiques mis au jour, on retiendra : 
– dans le premier secteur, la septième pièce d'un bâtiment déjà partiellement fouillé (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 816), qui présentait au moins trois états architecturaux. L'une des pièces recelait des traces d'activités métallurgiques (surtout du fer), une autre a livré une sphère de calcaire finement taillée (diam. ca 0,21 m ; poids 19 kg), peut-être un projectile qui aurait été stocké dans le bâtiment ou y aurait été catapulté, et, juste au-dessous du sol, une monnaie en bronze de Ptolémée III (246-221 av. J.-C). Signalons aussi une plaque votive en terre cuite dont le décor combine des attributs de Castor et Pollux : une construction de bois en forme de Π (dokana) flanquée de deux amphores ; 
– dans le deuxième secteur, deux pièces, dont l'une est pourvue de deux portes. Sur leurs sols on a recueilli de nombreux poids de métier en terre cuite et de petits objets en métal. Dans le sol le plus ancien était encastrée une cruche à vernis noir fermée par un fragment de tuile ; le récipient, qui contenait une substance carbonisée et dont le fond aurait été délibérément percé, avait peut-être une fonction rituelle.

Dans un troisième secteur, dont l'investigation a commencé en 2000, on a partiellement fouillé un remblai de sol installé à l'époque hellénistique et qui renfermait divers objets, dont un petit vase fermé placé verticalement dans une anfractuosité du rocher, sans doute comme dépôt de fondation. Une autre anfractuosité recelait une hache en pierre verte à trou d'emmanchement strié. AR 47 (2001), p. 33 ; Pharos 8 (2000), p. 41-76 [J. H. Crouwel, M. Prent, S. MacVeagh Thorne, J. van der Win].

C. M. Stibbe et J. H. Crouwel étudient, dans Pharos 8 (2000), p. 77-81, une figurine de lion en bronze découverte en 1999.

J. Weingarten revient, dans CMS 6, p. 317-329, sur les empreintes de sceaux HA trouvées en 1997 (v. en dernier lieu BCH 124 [2000] Chron., p. 816).

Signalons aussi la parution de l'ouvrage de G. Dimitrokallis, Γεράκι. Οι τοιχογραφίες των ναών του Κάστρου (2001).