PHAISTOS - 2002
Phaistos, Festos, Phaestus
Fouilles de l'Ecole italienne. — Les campagnes de 2001 et 2002, dirigées par V. La Rosa, avaient pour but, comme la précédente, d'effectuer des contrôles stratigraphiques des fouilles de D. Levi dans le palais.
— En 2001, une fouille a été effectuée dans la région de la voie Nord. Au Sud de la « Maison au Sud de la rampe », on a notamment exploré un petit espace, délimité à l'Est par la « Rue G » et au Sud par le mur M/49, recoupant, sur plus de 4 m d'épaisseur, une séquence qui va du Néolithique à l'époque romaine. La principale découverte est une structure monumentale de plan légèrement rhomboïde qui semble dater du MR IB ; à l'intérieur du bâtiment, un escalier menait à un espace pavé correspondant peut-être au rez-de-chaussée (8 x 3,50 m). Ce bâtiment, situé à proximité de la cour Ouest, est un élément inattendu dans le tissu urbain de la période néopalatiale.
Également exceptionnelle est, à Phaistos, la découverte d'une séquence de quatre pièces (a/1, 2, 3, 4) dont la chronologie s'échelonne entre le Néolithique et la fin de la période prépalatiale. Il faut noter que ces constructions ont la même orientation que le long mur découvert en 2000 et qui appartenait sans doute à une maison du MA II (v. BCH 125 [2001] Chron., p. 1036). De la maison a/1 il ne subsiste que l'angle Sud-Ouest et une riche couche de destruction datant de la phase de transition MA III/MM IA ; cette phase, isolée pour la première fois de façon aussi nette, est caractérisée par trois formes céramiques décorées en « white style » : des bols en cloche, des gobelets peu profonds (avec empreintes digitales de potier sur la base) et des petites coupelles ouvertes sur pied discoïde. De la pièce a/2 (MA II) il ne reste qu'un tronçon de mur ; de la pièce a/3 (MA II) l'angle Sud-Ouest.
— En 2002, les fouilles ont été centrées sur les abords Sud de la grande maison qui jouxte l'escalier Nord-Ouest (fig. 1). La découverte la plus notable est celle d'une maison carrée datant du NF. Ses pièces se répartissent de part et d'autre d'un mur central (Est-Ouest) conservé sur 1,50 m de haut, dégagé sur 9 m de long, et dont les parements étaient recouverts d'un enduit argileux particulièrement bien conservé grâce à l'incendie qui détruisit la maison. La plus grande partie de ce bâtiment fut détruite par une tranchée hellénistique, remplie de pierres et de poterie des époques historiques. Cette maison néolithique, dont le type diffère de celui de la cabane circulaire repérée au Sud du palais postérieur, était peut-être la demeure d'une famille importante. Au début du MA I, alors que la cabane était encore en service, la maison néolithique fut recouverte par une épaisse couche de terre formant une solide plate-forme pour la construction de l'édifice suivant. Mais l'espace ne fut pas bâti avant le début du MM IA.
Six phases de construction du MM IA ont été reconnues. Et ce n'est sûrement pas un hasard si le palais fut édifié après une période d'activité architecturale aussi intense. La maison la plus ancienne (a/2) date du début du MM IA ; à la troisième phase de construction (δ 1-3) correspond une maison de trois pièces orientée Nord-Sud.
Un système de terrasses monumentales d'époque hellénistique préside à l'organisation de la ville entre la fin du IIIe et le milieu du IIe s. av. J.-C. L'un des murs qui soutenaient ces terrasses est conservé sur 2,20 m de haut. L'orientation des terrasses est identique à celle du quartier fouillé par D. Levi, en 1965-1966, à l'Ouest de la cour du théâtre. Un sondage le long du mur Est de la grande terrasse a montré que son extrémité orientale est postérieure, probablement d'époque romaine, et sans doute liée à une sorte de grand péribole.
En 2001 sont parus les actes du colloque I cento anni dello scavo di Festos, Giornate Lincee : Roma, 13-14 dicembre 2000 (série Atti dei Convegni Lincei 173).
V. La Rosa, ASAA 76-78 (1998-2000), p. 27-137, publie un rapport détaillé sur la campagne 1994 (v. BCH 119 [1995] Chron., p. 1025).
P. Militello, Creta Antica 3 (2002), p. 51-91, révise et redate des documents administratifs du palais, publiant en outre une vingtaine de sceaux et d'empreintes inédits.
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