GORTYNE - 2002
Âge du Fer - Protogéométrique - Géométrique
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
13η Εφορεία Βυζαντινών Αρχαιοτήτων (13e éphorie des antiquités byzantines)
Scuola Archeologica Italiana di Atene (SAIA) (École archéologique italienne à Athènes)
Gortyn
Fouilles de l'École italienne. — Les campagnes de 2001 et 2002 ont porté sur divers points de la ville antique (fig. 1), ainsi que sur l'acropole et la basilique de Mitropoli.
Abords de l'autel du dieu Hypsistos et du stade. — Dans ce secteur (v. BCH 125 [2001] Chron., p. 1035 ; Chronique n.11713) la fouille a été étendue à l'Ouest de l'autel, entre ce dernier et l'espace à ciel ouvert qui s'étendait au Sud du « temple des Augustes » (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 999, avec plan, fig. 290 ; Chronique n.11782, fig. 1). La découverte des fondations d'un mur parallèle au mur Sud de la cour et en partie recouvert par lui atteste la présence de constructions antérieures, qui furent démolies lors du nivellement de l'espace en vue de la construction du temple.
Des sondages ont été ouverts dans la zone située juste à l'intérieur de l'analemma Nord du stade, afin de préciser la séquence des niveaux liés à la première phase du monument (fig. 2). D'autre part, des sondages dans la rue Est ont révélé une stratigraphie d'au moins dix niveaux. Enfin la découverte de nombreux blocs dans l'angle Sud-Ouest du « temple des Augustes » devrait permettre d'en reconstituer la séquence architecturale.
Théâtre. — En 2001, une prospection magnétique (F. Ghedini, J. Bonetto) dans la région du « petit théâtre », à côté du temple d'Apollon, a mis en évidence des anomalies dont l'orientation suggérait la présence de structures liées au théâtre (bâtiment de scène, portique). L'année suivante, une fouille a été entreprise dans le secteur Nord du monument, mettant au jour des sections de la frons scaenae (fig. 3), dont la longueur devait être de 23,80 m. Une niche horizontale située à 4 m au-dessus du sol appartient sans doute à l'étage du bâtiment. Tout indique que celui-ci fut détruit par un tremblement de terre. Au Sud du bâtiment de scène on a repéré une porte qui assurait la communication entre le théâtre et la région du temple d'Apollon. La céramique associée à la destruction et à l'abandon du bâtiment s'échelonne entre le IIe et les VIIe-VIIIe s. apr. J.-C. L'effondrement lui-même survint probablement entre le VIe et le VIIe s., quand la ville fut frappée par au moins trois séismes particulièrement destructeurs.
Quartier byzantin. — Une prospection magnétique a été menée en 2001 (D. Manacorda, E. Zanini) entre le temple d'Apollon Pythios et le complexe du « prétoire », où ont été repérées des traces de la trame urbaine du quartier résidentiel et industriel d'époque tardo-romaine et byzantine. L'année suivante, on a ouvert une tranchée stratigraphique Est-Ouest (20 x 7,5 m) afin d'observer les changements survenus dans ce secteur de la ville entre l'époque géométrique et l'époque byzantine. Sous les couches modernes, on a recoupé les vestiges de la ville byzantine, dont la deuxième phase d'habitation date du VIe s. Au centre de la tranchée, une construction de cette phase s'ouvre vers l'Est sur un vaste espace non couvert, probablement la grande cour mise au jour dans le secteur adjacent aux maisons dites byzantines identifiées à l'Ouest du « prétoire ». Dans la partie Sud de la tranchée, où la stratigraphie est très complexe, on a repéré des vestiges d'une probable cuisine équipée d'un four, d'un foyer surélevé et d'autres aménagements non identifiables. Leur destruction est probablement liée aux séismes de la 2e moitié du VIIe s. apr. J.-C. L'espace fut ensuite réutilisé comme cimetière jusqu'à son abandon final, lors de la conquête de la Crète par les Arabes dans la 1re moitié du IXe s.
Acropole. — Une campagne de prospection sur le plus haut sommet d'Haghios Ioannis (G. Sena Chiesa, G. Bejor) a permis de repérer des vestiges d'époques diverses : le sanctuaire archaïque, entouré de grands blocs de gypse, et les fondations d'un bâtiment d'époque classique ; l'époque chrétienne est représentée par au moins trois édifices successifs de caractère sacré, associés à un cimetière ; enfin, certaines des structures visibles en surface sont dans l'alignement exact du bâtiment byzantin (?) qui domine la colline mais qui n'a jamais été exploré.
Basilique de Mitropoli. — Les travaux se sont poursuivis en 2002 (R. Frioli et M. Borboudakis, de la 13e Ephorie des antiquités byzantines) afin de clarifier le plan de l'édifice. Le sol original du tetrastoon était pavé de grandes dalles de calcaire analogues à celles du narthex (fig. 4). L'espace au Nord du narthex fut utilisé comme cimetière. Parmi le matériel recueilli on mentionne des pièces de sculptures architecturales réutilisées, des fragments de vitres de fenêtre, des inscriptions et des monnaies.
En 2002 est paru l'ouvrage de W. Johannowsky, Il santuario sull'acropoli di Gortina. 2.
Dans ASAA 76-78 (1998-2000), trois articles sont consacrés aux antiquités de Gortyne : une sélection de céramique des périodes historiques (du PG à l'époque hellénistique) provenant des fouilles de l'Odéon, par B. Erickson (p. 235-247) ; une tabula lusoria gravée sur une plaque de marbre (IVe-Ve s. apr. J.-C.), provenant des fouilles de 1993 dans le « Prétoire », par P. Barresi (p. 249-272) ; et trois fragments de bord de lékanès timbrés (IIIe-IVe s. apr. J.-C.), découverts en 1987-2000 dans la rue Nord et le secteur V, par G. Marginesu (p. 273-279).
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